Magazine PROF n°20
Tableau de bord
La moitié des enseignants de Bruxelles n’y habitent pas
Article publié le 01 / 12 / 2013.
L’édition 2013 des Indicateurs de l’enseignement analyse les flux « domicile-travail » des enseignants de l’obligatoire. Si 95,4% des enseignants domiciliés à Bruxelles-Capitale y travaillent aussi, ils ne suffisent pas : 49,4% de ceux qui y enseignent viennent d’ailleurs.
Ce nouvel indicateur relatif aux enseignants a pris en compte les 91 876 enseignants de l’obligatoire rémunérés en janvier 2012, et a analysé deux choses : les flux « domicile-travail » et la distance parcourue entre les deux. Une cartographie des flux a été dessinée (1), qui indique combien d’enseignants domiciliés dans une province (ou région) y travaillent aussi, ou au contraire la quittent pour le boulot. Elle révèle d’importants déplacements vers Bruxelles et vers le Brabant wallon.
Sur 19423 enseignants travaillant à Bruxelles, 9589 (soit 49,4%) n’y habitent pas : 3308 viennent du Brabant wallon, 3089 de Flandre et 1971 du Hainaut. Sur 7154 enseignants travaillant en Brabant wallon, 2523 (soit 35,3%) habitent ailleurs, surtout en Hainaut (1046) et en province de Namur (684).
Sur base de ces flux, l’équipe des Indicateurs de l'enseignement a calculé pour chaque province/région un taux de rétention (la part d’enseignants qui y sont domiciliés et qui y travaillent), un taux de mobilité (ceux qui y sont domiciliés et qui travaillent ailleurs) et un taux d’attractivité (la part d’enseignants qui y travaillent mais sont domiciliés ailleurs).
Plus de 9 enseignants sur 10 domiciliés à Bruxelles-Capitale ou en provinces de Liège et du Luxembourg y travaillent aussi (lire notre infographie). Le Hainaut suit avec 87,3%, suivi de Namur (70,9%) tandis que seuls 53% des enseignants domiciliés en Brabant wallon y travaillent. Et ce n’est pas parce que ses 202 établissements scolaires n’ont pas besoin d’eux puisqu’on l’a vu, plus de 35% des enseignants exerçant en Brabant wallon viennent d’ailleurs.
Sans surprise (sauf peut-être par son ampleur), c’est Bruxelles-Capitale qui présente le taux d’attractivité le plus élevé : près de la moitié des enseignants qui y travaillent sont domiciliés ailleurs. Viennent ensuite le Brabant wallon (35,3%), Namur (18,3%), Luxembourg (14,6%) et le Hainaut (10,8%). Liège, qui combine une forte rétention (92,5%) et une très faible attractivité (3,8%), peut être qualifiée de très « autosuffisante ».
Le fait que les établissements scolaires de Bruxelles-Capitale aient besoin d’un apport si conséquent d’enseignants venant d’ailleurs pose question « sur le choix de résidence […] mais également sur la croissance démographique, la diversité des niveaux d’instruction, la pénurie des enseignants et le choix de formation des habitants de Bruxelles-Capitale », indiquent les auteurs des Indicateurs de l'enseignement. Message reçu par la Région de Bruxelles-Capitale, qui mène campagne à ce sujet.
D. C.
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