Magazine PROF n°1
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Pour éviter le burn out
Article publié le 01 / 03 / 2009.
À l’Athénée Gatti de Gamond, à Bruxelles, Martine Dufrasne et Françoise Meurant aident leurs collègues débutants dans un groupe de paroles : une expérience-pilote soutenue par la Communauté française.
« Nous avons créé un groupe de soutien aux enseignants débutants dans notre école, indique Martine Dufrasne, professeure de sciences sociales. Pour réfléchir ensemble aux problèmes qui surgissent pour chacun et pour créer un réseau de solidarité qui dépasse les frontières entre groupes de profs ou surmonte le caractère individualiste de la profession ».
« 565 élèves sont encadrés par 70 professeurs, dont une quinzaine ont débuté l’an passé ou cette année-ci, explique la préfète, Nicole Antoine. Nous sommes en discrimination positive, mais ce flux n’est pas dû au ras-le-bol. Plutôt à un départ important vers la (pré)pension ».
La rencontre de ce milieu de travail, pour des enseignants débutants ou peu expérimentés, est un choc. Il peut occasionner des souffrances à des degrés divers. Or, « certains ont de la réticence à exprimer ces difficultés, estime Martine Dufrasne. Les récrés sont trop courtes pour en parler, les conseils de classe parfois peu sécurisants ».
Un projet-pilote
Martine Dufrasne participait déjà à un groupe de soutien. Sensibilisée par les médias au nombre de débutants qui quittent le métier, elle en a créé un avec ses collègues. Avec Françoise Meurant, elle a défendu en mai dernier un projet d’expérience- pilote pour plusieurs écoles, auprès des autorités politiques et administratives. Résultat : un soutien de 10 heures NTPP, pour travailler uniquement sur Gatti de Gamond, avec le souci de vérifier si le projet peut être transposé ailleurs.
Pour Martine Dufrasne, « ce projet offre un lieu d’expression sans limite de temps, sans jugement, sans stigmatisation ; un lieu d’écoute, de convivialité, de confidentialité, de respect de la parole. Chacun explique une situation problème. Le groupe en choisit une et imagine des attitudes alternatives que peut prendre le professeur. Cette méthodologie est affinée avec l’aide d’inspecteurs de CPMS ».
Décompresser
Décompresser, imaginer des alternatives. Au-delà, l’enjeu du projet-pilote sera aussi de réfléchir aux balises à fixer à de tels groupes, s’ils devaient se multiplier. Que faire en cas d’urgence ? Quel est le rôle exact des animateurs ? Les échanges peuvent-ils sortir du groupe ? Quelle attitude vis-à-vis de la direction ? « Ce sont des questions auxquelles nous allons nous atteler », conclut Martine Dufrasne.
Pa. D.
« Comment sortir de la confrontation ? »
Un autre groupe de paroles organisé par Changement pour l’égalité s’adresse aux professeurs du secondaire, désireux de sortir de la confrontation avec les élèves. « Ils partent de leur vécu scolaire, explique Anne Chevalier, qui l’anime, et font le pas de travailler sur eux-mêmes, en groupe, en croisant les regards relationnel, institutionnel et surtout didactique. On peut s’inscrire en cours de route ».
Infos: 02/218 34 50 - http://www.changement-egalite.be
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