Magazine PROF n°27

Tableau de bord 

Mieux cerner le parcours des enseignants du secondaire

Article publié le 01 / 09 / 2015.
Article paru en ligne uniquement.

Sur 3261 enseignants ou auxiliaires d’éducation entrés dans le métier en 2006-07, un quart l’a quitté après un an, révèle une analyste statistique. Reste à mieux cerner pourquoi.

L’étude Parcours professionnels des enseignants du secondaire en début de carrière ⁽¹⁾ s’inscrit dans le cadre d’analyses statistiques concernant des compétences de la Wallonie et de la Fédération Wallonie- Bruxelles. C’est une première étape du suivi des trajectoires des enseignants, souhaité par l’Administration générale de l’Enseignement, face au constat des départs précoces. Une enquête qualitative suivra.

À partir des données utilisées pour le paiement (et anonymisées), les auteurs ont suivi durant cinq ans les 3 261 personnes ayant effectué au moins une prestation comme enseignant ou auxiliaire d’éducation en 2006-2007.

Les personnes engagées dans un poste d’intérim (poste de remplacement), plus précaire, présentent sur cinq ans une durée de pratique significativement plus courte que les temporaires (postes sans remplacement) ou ceux qui ont un poste mixte. 40 % d’entre eux n’afficheront pas plus de six mois de prestation au bout de cinq années.

Par ailleurs, 15,4 % des entrants ont presté 51 à 60 mois et 34,2 % 41 à 50 mois, soit un parcours complet ou presque pour des enseignants non nommés à titre définitif. À propos de nomination, aucune n’intervient dans les trois premières années ; après cinq ans, 20,8 % sont nommés. Sur ces 677 « statutarisés », seuls 4 ont quitté l’enseignement après cinq ans.

Par contre, les taux de départ cumulés des « non nommés » sont éloquents : un sur trois sera parti après un an, un sur deux après cinq ans.

L’analyse met en évidence une « cassure » très nette après un an. Sur les 3 261 personnes suivies, 29,2 % n’ont presté que dix mois ou moins sur cinq ans. On peut faire l’hypothèse qu’une majorité d’entre eux jettent l’éponge après un an, puisque 25 % des entrants quittent après la première année.

Les auteurs de cette première analyse recommandent de recourir aux données de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale, afin de vérifier certaines hypothèses. Quitte-t-on l’enseignement pour passer d’un contrat de remplacement vers un contrat à durée indéterminée ailleurs ? D’un boulot dans plusieurs écoles vers un seul lieu de travail ? Par ailleurs, une approche qualitative s’avère nécessaire pour cerner les motivations à rester… ou à partir.

D. C.

⁽¹⁾ Téléchargeable via http://www.enseignement.be/publications (> Carrière) ou http://www.directionrecherche.cfwb.be