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Magazine PROF n°2

 

Dossier À l’école de la citoyenneté

Regards croisés sans croisades

Article publié le 01 / 06 / 2009.

Deux professeures de cours philosophiques rassemblent leurs élèves d’une école spécialisée autour d’activités pédagogiques fondées sur des valeurs communes. Rencontre à la croisée des chemins, là où les différences constituent des richesses.

Evelyne Velghe et Fabienne Brohée enseignent respectivement la religion catholique et la morale non confessionnelle à l’Eepsis, une école professionnelle spécialisée d’Horrues (Soignies). Elles organisent de nombreuses activités communes : visite du fort de Breendonck ou d’une prison, rencontres avec des immigrés ou des sans-logis... Ou avec un ancien détenu, aujourd’hui éducateur, qui démonte les stéréotypes du caïd. « On tente de faire tomber les barrières, explique Mme Brohée. On apprend à vivre ensemble », poursuit-elle en ajoutant qu’il faut mettre les élèves au contact du concret, « sinon, on ne les touche pas ».

Mais alors, quelle différence entre les deux cours ? « Les valeurs de base sont les mêmes », explique la très laïque professeure de morale, sous la Déclaration des droits de l’Homme tapissant le mur de sa classe. « Un être humain égale un être humain. Point barre ! Cela implique respect, solidarité, tolérance. On est tous frères, [regardant sa collègue] on est tous enfants de Dieu… ». Sa collègue opine, ajoutant que « la religion, c’est quelque chose qui se vit ; c’est l’amour qu’on applique ». Et, se référant à Mathieu et à Paul, elle précise avec un sourire complice : « Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien ». Puis elle ajoute : « quand on les engage dans des projets qui demandent de la générosité, il y a beaucoup d’élèves qui sont partants ». Avec quelle liberté de conscience ? « Mon rôle, affirme Mme Brohée, c’est que les élèves soient conscients de leurs choix. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse ». Ni en religion ni en morale. Juste un questionnement. Une manière de partager nos différences.