Magazine PROF n°31
L'acteur
Le succès d'Audrey rassure les étudiants sur leurs acquis
Article publié le 01 / 09 / 2016.
À la Haute École Albert Jacquard, à Namur, l’équipe de François Bourgaux a accompagné Audrey Robic, sélectionnée pour le championnat européen des métiers.
François Bourgaux est coordinateur pédagogique de l'option Design web & mobile et enseignant à la Haute École Albert Jacquard, à Namur.
PROF : Pourquoi ce choix d’enseigner ?
François Bourgaux : Après des études de communication visuelle, un premier emploi, des parts dans une société, je suis devenu free-lance au moment où le web était en pleine explosion. Il fallait « évangéliser ». C’était passionnant. Puis, il y a eu l’éclatement de la bulle Internet, l’apparition du mobile qui a ouvert de nouveaux champs exploratoires. J’ai rejoint la haute école à son invitation. Depuis cinq ans, j’y coordonne l’option Design web & mobile. J’y donne en deuxième le cours de typographie, et en troisième j’assure le suivi du travail de fin d’études et le développement de projets.
J’ai retrouvé là l’atmosphère de recherches, de remises en question que j’avais vécue au début du web. Et j’apprécie le rôle d’accompagnateur auprès des étudiants.
Que signifie Design web & mobile ?
La jeune génération d’aujourd’hui passe d’un écran à l’autre. Dans cette option, nous formons des concepteurs d’expériences mobiles capables de rendre l’information accessible à l’utilisateur, sur l’écran. Cela implique des apprentissages techniques (code, langage de programmation…) et des connaissances des aspects humains de la communication.
Nous ne formons pas des spécialistes qui n’auraient de la « valeur » que pour quelques années sur le marché du travail dans ce secteur en mouvance constante. Nous préférons donner aux étudiants des connaissances de base et les rendre capables d’autonomie pour enrichir leurs savoirs, chercher des solutions adaptées à chaque projet.
Audrey Robic ira à Euroskills en décembre (1) après avoir décroché la médaille d’or au championnat belge des métiers. Pourquoi y envoyer des étudiants?
Nous les informons en début d’année, en insistant sur la notion d’expérience que cela leur apporterait sur le plan personnel et de la pratique.
Comment les avez-vous encadrés ?
Le cursus suffit et nous les responsabilisons le plus possible. Ceux qui se lancent sont à l’aise dans les apprentissages et ont confiance en eux. Un expert du Centre de compétence du Forem dans le domaine de l'industrie graphique (Cepegra) accompagne Audrey dans sa préparation du championnat européen. Nous ne nous sentons pas dépossédés : nous avons transmis le flambeau.
Utiles, ces championnats des métiers ?
C’est une belle occasion pour ces jeunes de se rencontrer, de vivre une expérience commune. Dans l’idéal, une forme plus collaborative me semblerait plus intéressante. Mais notre société ne fonctionne-t-elle pas sur la méritocratie et la compétition ?
Quel impact ce succès a-t-il sur les autres étudiants ?
Cela les rassure sur leur formation, sur leurs acquis. Certains iront peut-être soutenir Audrey et la solidarité s’exprimera évidemment sur les réseaux sociaux.
Quels sont vos projets dans votre domaine de formation ?
Nous profitons du décret Paysage pour revoir notre formation. Toujours avec le souci de ne pas rater la prochaine évolution. Une formation plus longue permettrait de proposer davantage de spécialisation.
Propos recueillis par
Catherine MOREAU
(1) Le championnat européen des métiers aura lieu du 1 au 3 décembre à Göteborg. Vingt-cinq jeunes forment le team belge. http://www.worldskillsbelgium.be
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