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Magazine PROF n°24

 

L'info 

Pacte pour un Enseignement d’excellence : « Un grand projet par et pour les acteurs de l'école »

Article publié le 01 / 12 / 2014.

Ministre de l’Éducation, Joëlle Milquet annonce le lancement en janvier du « Pacte pour un Enseignement d’excellence ». Une démarche collective ambitieuse. Pour la ministre, « il faut bouger les lignes… »

La Déclaration de politique communautaire 2014-2019 (DPC) évoque un « Pacte pour un Enseignement d’excellence qui portera sur les dix prochaines années, impliquant ces différents acteurs ». En primeur pour les lecteurs de PROF, Joëlle Milquet, ministre de l’Éducation, annonce le lancement du processus pour janvier. Explications.

PROF : Consultation des enseignants en 2003-2004, Contrat pour l’école, et maintenant Pacte pour un Enseignement d’excellence… Qu’est-ce qui pourrait mieux « marcher » cette fois-ci ?
Joëlle Milquet :
Ce ne sera pas une Xe réforme complète, dirigiste, pensée en chambre et guidée par de sombres arbitrages politiques, qui viendrait tout perturber. Il s’agit de poursuivre une dynamique initiée peut-être par le Contrat pour l’école, puis par la précédente législature. Une dynamique qui vise à rendre confiance aux acteurs, à travailler avec eux.

Le préalable au Pacte, c’est le constat. Qui va le faire ?
Aujourd’hui, il y a un consensus des acteurs de l’enseignement et du monde politique sur un certain nombre de choses. Et sur la nécessité de déploiement de notre enseignement.

C’est une démarche optimiste. L’optique n’est pas de pointer de façon systématique et parfois méprisante les choses qui ne vont pas. Il y a quantité de choses qui marchent bien, mais il faut une accélération. Il s’agit d’enclencher une démarche collective ambitieuse, qui concernera tous les acteurs.

De janvier à fin mars, il s’agira d’affiner le constat. De pointer tant le positif que ce qui pose problème en termes de qualité, d’équité, de gouvernance,… On pourra y évoquer les cadres décrétaux mais aussi les projets et dispositifs en vigueur.

Dans le même temps, un groupe sera chargé de réfléchir au sens de l’apprentissage scolaire en 2015. Que doit-on donner aujourd’hui aux jeunes de 18 ans, pour qu’ils s’épanouissent, qu’ils s’insèrent dans la société d’aujourd’hui, qu’ils y apportent leur créativité.

On est au 21e siècle mais avec un système éducatif qui est resté au 20e siècle, avec ses tabous, ses rigidités, ses obstacles. C’est toute la logique du Pacte : rendons confiance aux acteurs, donnons-leur la liberté pédagogique et la liberté de management, mais soyons beaucoup plus clairs sur les objectifs. Ce n’est pas un Pacte basé comme le Pacte scolaire sur des clivages politiques, mais un Pacte pour le bonheur d’enseigner et le plaisir d’apprendre…

Chacun pourra émettre des propositions

Comment s’organisera la participation à cette démarche ?
Dès qu’on lancera le processus, en janvier, un site internet mettra en débat des sujets sur lesquels on demandera l’avis de tous. Chacun pourra émettre des propositions, suggérer des façons de faire. Ce sera une tribune ouverte mais qui ne sera ni un mur des lamentations ni le café du commerce. Des rencontres de terrain seront aussi organisées.

La DPC, à propos du Pacte, évoque la nécessité d’identifier les priorités Qui s’en chargera ?
Il y aura un comité d’accompagnement, composé de représentants de tous les acteurs de l’enseignement, mais aussi du monde académique, socio-économique,… Et une « task force » ouverte à tous les acteurs sera chargée du suivi opérationnel. C’est elle qui proposera cinq, six, sept objectifs. Et pour chacun, il y aura un plan d’actions, qui concernera autant les cadres réglementaires que les dispositifs. Avec des dates d’entrée en vigueur des changements et surtout un soutien à leur implémentation !

Réfléchir en partant du jeune

Ne craignez-vous pas que chaque catégorie d’acteurs vienne avec son cahier de revendications : davantage de moyens, davantage d’autonomie,… ?
Je demande aux acteurs classiques d’essayer de réfléchir out of the box, de partir du jeune. Il faut que les gens ne partent plus de l’intérêt du groupe qu’ils représentent. Et cette rigidité vient de tout le monde ! Il faut bouger les lignes : tous les observateurs étrangers trouvent notre système très compliqué ! Sur la question des moyens, notre enseignement n’est pas du tout sous-financé. Par contre, on affecte parfois mal les moyens.

Généraliser le travail en équipe

Chacun peut légitimement considérer qu’il travaille à un enseignement d’excellence. Pourtant, globalement, il y a des problèmes bien réels. Dès lors, comment inviter au changement ?
Par des objectifs plus précis. Sur la lutte contre l’échec par exemple, en intégrant systématiquement de la remédiation. Et favorisant le travail en équipe. C’est vrai que le travail de l’enseignant est un travail très individuel par certains aspects, mais l’autonomie ne signifie pas que tout est à la carte.

Aujourd’hui, la société ne peut plus se construire par agrégation d’éléments solitaires, à l’heure du travail en réseau. Mais pour généraliser le travail en équipe, au sein des écoles, il faut plus de souplesse. Et si la conclusion des groupes de travail est qu’il faut adapter tel ou tel règlement ou dispositif, on le fera.

Quel sera le rôle de ces groupes ?
À ce stade, on pense à six groupes, qui accompagneront les programmes d’actions déclinés en fonction des objectifs. Le premier portera sur les valeurs, le sens de l’école au 21e siècle. Le deuxième sera centré sur les savoirs, les compétences : qu’est-ce qui manque au programme ? Comment favoriser l'innovation ?

Le troisième groupe sera centré sur le parcours de l’élève, sur les transitions dont on sait qu’elles sont parfois difficiles, sur la façon de prendre en compte ses difficultés, sur l’orientation. Je suis frappée par exemple par l’augmentation de l’orientation dans l’enseignement spécialisé. Ça pose question…

Le quatrième groupe se chargera des acteurs : enseignants, directeurs,… C’est toute la question de l’attractivité des métiers, de la formation (initiale et continuée), du soutien et de l’accompagnement, du rôle de l’Inspection. Un cinquième groupe s’occupera du pilotage, et de son renforcement. Si on veut des objectifs clairs, il faut renforcer les capacités de pilotage du système, globalement mais aussi au niveau des établissements. Et le sixième sera centré sur la gouvernance, sur l’organisation par bassins, sur l’articulation entre obligatoire et non obligatoire.

Et l’échéancier ?
Le processus démarrera en janvier. Et je pense qu’on doit être plus ambitieux dans le rythme des adaptations qui seront décidées…

Propos recueillis par
Didier CATTEAU

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