logo infos coronavirus
logo infos Ukraine
logo du site Mon Espace
logo du pacte d'excellence
logo FAQ+
logo des annuaires scolaires
logo espace enseignant
logo des communiques de presse
logo du magazine PROF
 

Magazine PROF n°29

 

Dossier Ils ont décroché, ils ont repris pied

Johnny De Muer : « La théorie, c’est plus que fictif »

Article publié le 01 / 03 / 2016.

Johnny De Muer, 22 ans, a décroché après la quatrième secondaire Il a repris en 2014-2015 des formations de soudeur, de maçon, puis de couvreur au Forem. Il a ensuite décroché un CDD d’un an grâce à la garantie pour la jeunesse.

PROF : Comment expliquez-vous que vous ayez arrêté l’école ?
Johnny De Muer :
En primaires, j’ai souvent changé d’école à cause de ma situation familiale. J’ai été placé dans un centre à 7 ans. J’avais du mal à l’école ; j’ai été suivi par des logopèdes, mais ça a fait long feu. À 9 ans, j’ai été placé à Mouscron. Cela a été mieux à l’école car j’étais bien suivi par les éducateurs : ils étaient toujours derrière moi.

En quatrième primaire, j’étais trop âgé et on m’a fait passer le CEB. Je ne l’ai pas réussi et je suis passé en première accueil, puis en deuxième. Là, ça allait mieux parce que j’avais des heures d’activités complémentaires, notamment en soudure. La soudure, ça me plaisait bien : je préfère la pratique à la théorie. Après, je suis passé en troisième, puis en quatrième professionnelle soudure.

Les cours généraux, ce n’était pas fait pour moi. Je faisais des travaux de remédiation pendant les vacances. Les éducateurs surveillaient. Mais en cinquième, j’ai été dans un kot et j’ai décroché. Je travaillais pendant le week-end, je sortais beaucoup. Alors, j’étais fatigué le lundi. J’étais bordélique, j’ai fait des conneries. J’ai commencé à manquer l’école des semaines complètes. Les profs me demandaient pourquoi, me disaient que j’avais des capacités mais je n’écoutais pas. Je refusais toute proposition. J’ai décroché parce que l’école m’ennuyait, j’ai dépassé les limites du nombre de jours d’absence. Je me suis dit que si c’était pour ne pas avoir de diplôme, ca ne servait à rien de continuer à l’école. Et que c’était de ma faute. Quand on a perdu la motivation il y a peu de chance de la retrouver.

Et qu’est-ce qui vous a permis de raccrocher à une formation ?
Ma mère m’a dit : « L’école, ce n’est pas pour toi ; tu dois faire une formation car la théorie ce n’est pas pour toi ». J’ai fait la soudure au Forem. Puis comme la soudure ne me plaisait plus, j’ai fait une formation en maçonnerie, puis de couvreur. C’est à ça que j’ai accroché, je touche à tout. On ne fait pas toujours la même chose. On est à 60% en entreprise et à 40% à l’école.

J’ai fini en octobre et maintenant, j’ai un contrat à durée indéterminée d’un an. Avec le recul, je me dis que ce qui m’aurait empêché de décrocher c’est d’avoir beaucoup moins de théorie. La théorie, c’est plus que fictif. Et cela m’aurait aidé aussi d’avoir été plus suivi ; personne dans mon milieu familial ne m’a pas beaucoup aidé. Ce qui m’a amené à raccrocher, c’est l’envie d’avoir un emploi, de construire quelque chose.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

Moteur de recherche

La dernière édition

Toutes les éditions

Retrouvez toutes les éditions de PROF.

Tous les dossiers

Retrouvez également tous les dossiers de PROF regroupés en une seule page !