Magazine PROF n°49
Dossier Le chemin de l'école en mode "durable"
Un projet collectif
Article publié le 26 / 03 / 2021.
Directrice de l’école fondamentale Saint-Joseph, à Uccle, Catherine Moulin pensait n’avoir pas assez de temps pour lancer, en plus, un projet sur la mobilité. À tort…
Comme souvent là où l’on veult agir pour un changement des comportements de mobilité, l’école a commencé par faire le diagnostic des modes de déplacement domicile/école de ses élèves (140 en maternel et 220 en primaire). L’étape est d’ailleurs obligatoire pour les établissements bruxellois qui s’inscrivent dans le dispositif des Plans de déplacements scolaires (PDS) développé par Bruxelles Mobilité, ce qui était le cas de Saint-Joseph.
« Ce sont les 5e et 6e primaires qui ont fait circuler dans les classes le questionnaire aux parents, rapporte Mme Moulin. Ils ont traduit les résultats collectés en graphiques. Ce sont aussi eux qui retournaient vers les classes pour lesquelles il manquait des questionnaires. C’était donc dès le début un projet collectif ».
« Associer les parents est indispensable »
L’école a commencé à élaborer son plan d’actions, avec l’accompagnement de GoodPlanet, à la rentrée 2019. Une aide qui fait dire aujourd’hui à Mme Moulin qu’il est assez simple de mener un projet sur la mobilité. « Il existe quantités de pistes et de ressources pédagogiques, d’animations et de visites possibles, de partenaires potentiels pour réaliser des actions. Par rapport auxquelles GoodPlanet peut guider et conseiller. »
Une aide matérielle existe aussi. L’an passé, par exemple, l’école a eu des moyens pour monter un carport avec les parents pour les vélos. « Pour aller vers du changement, associer les parents est indispensable. Et la demande d’avoir un meilleur abri pour leurs vélos et trottinettes émanait de notre Conseil des enfants. »
« Avec les élèves, de toutes les classes d’âge, on a entamé le projet par la question du pourquoi se pencher sur les déplacements, précise Mme Moulin. Et le volet mobilité rejoint une dynamique générale d’attention aux enjeux environnementaux, à laquelle, je pense, de plus en plus d’écoles sont sensibles. »
Une éducation à l’autonomie… et au respect
Le projet participe également à un objectif d’éducation à l’autonomie. « Le brevet du cycliste a été passé l’année dernière avec l’accompagnement de Pro Velo. Nous devions faire le brevet du piéton avec les petits cette année mais cela a été annulé vu le contexte sanitaire (2) », regrette Mme Moulin.
« 65% de nos élèves de 5e et de 6e se rendent seuls à l’école en transports en commun, en vélo ou en trottinette, mais il y a encore du travail à faire : beaucoup de nos enfants de 10 ans savent à peine rouler à vélo. »
Enfin, Mme Moulin y insiste : culpabiliser par rapport au fait de venir à l’école en voiture est une méthode à proscrire. Car très contestable quant à son efficacité, et en outre, personne n’a à devoir justifier ses choix. « Dans une école, on ne pointe pas du doigt. »
M.G.
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