Magazine PROF n°52

Coté psy 

Sommeil et apprentissages

Article publié le 10 / 12 / 2021.
Article paru en ligne uniquement.

Apprentissages et bien-être scolaires vont de pair avec du sommeil en suffisance, et de qualité. Arrêt sur l’enjeu car, comme on sait, on est souvent loin du compte.

Les pages Un air de familles que l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) consacre au sommeil des enfants et des jeunes balisent le sujet avec clarté et efficacité : en quoi le sommeil est-il important ? En quelle quantité selon les âges ? Quelles difficultés peuvent-elles survenir (avec des conseils en regard) ?

Pour les enfants de 3 à 5 ans, les recommandations sont de 10 à 13 heures de sommeil (sieste comprise) ; entre 6 et 13 ans, on préconise 9 à 11 heures ; et pour les 14-17 ans, 8 à 10 heures. Mais c’est variable puisque la « susceptibilité individuelle est grande », comme l’explique le neuropédiatre Michel Dechamps, conseiller pédiatre ONE, exerçant
notamment au CHR Sambre & Meuse (lire son interview sur la page intitulée L’importance du sommeil du rêve).

Le site de l’ONE indique qu’un quart des enfants auraient des problèmes de sommeil, et que 10 à 15 % des adolescents seraient touchés par le syndrome de « retard de phase ». Les bons ingrédients : des horaires plus réguliers et le bannissement des lumières bleues.

Or, rappelle le Dr Dechamps, le sommeil leur est indispensable, « pour la croissance, la fixation des apprentissages et une bonne santé mentale, puisque le sommeil c’est aussi le rêve, qui joue un rôle dans la résolution des tensions et des conflits ».

Dans un ouvrage collectif ⁽¹⁾, deux chercheuses, Stéphanie Mazza et Amandine E. Rey (Université de Lyon), soulignent aussi que « si le respect d’un volume de sommeil est primordial, la qualité du sommeil doit également être préservée. On estime qu’un tiers des enfants d’âges scolaires présentent des troubles du sommeil », dont les difficultés d’apprentissages amènent souvent les parents à consulter.

Elles ont par ailleurs mené un projet de recherche appliquée dans le domaine de l’éducation au sommeil pour des d’élèves de primaire, avec un support pédagogique : Mémé Tonpyj. Bilan : les élèves ont augmenté leur temps de sommeil de plus de 30 minutes et ont amélioré la qualité de leur sommeil ainsi que leurs performances d'attention.

Comment convaincre les élèves de l’importance de leur « capital sommeil » ? Dans le cas cité, les chercheuses ont misé sur la collaboration avec les enseignants, les enfants et leurs familles. Un peu comme le vise l’Institut de La Providence, à Champion (lire l'article intitulé Je me sens sans énergie, mal reposé-e à ce sujet).

Monica GLINEUR

⁽¹⁾ FERRAND L., LETE B., RHEVENOT C. (ss la dir. de), Psychologie cognitive des apprentissages scolaires. Apprendre à lire, écrire, compter, Dunod, 2018.