Magazine PROF n°53

Edito: Rester solide

Personne n’est épargné par la succession, l’accumulation même, de crises quasiment mondiales, ni par leur cortège de nouvelles anxiogènes. Personne, à moins de vivre sur une autre planète.

Que dire alors des bambins qui, aujourd’hui aux portes de l’école maternelle, n’ont connu que des masques ? Des écoliers contraints durant des mois de brider leur spontanéité dans les cours de récré ? D’une « jeunesse qui s’est sentie sacrifiée sur l’autel de la culpabilisation collective et du bien-être commun », comme l’affirme le Forum des jeunes dans son enquête Être jeune en 2021 ? Que dire sinon que la guerre qui a éclaté à nos frontières mine plus encore leur confiance dans le monde des adultes !

Plus que jamais, enfants, ados et jeunes ont besoin d’adultes solides, attentifs aux signes de stress et de détresse psychologique, capables de dépasser leurs propres angoisses pour les soutenir. Parents, grands-parents, enseignants,… restons solides, pour eux, même si nous pouvons légitimement nous sentir désemparés, voire tétanisés !

Ce numéro de printemps consacre son dossier au travail et missions des éducateurs scolaires, au contact direct avec les jeunes dont ils peuvent justement mesurer les fragilités, autant que les forces.

Cette édition s’ouvre sur quatre pages consacrées au travail de l’ASBL Eqla, qui accompagne l’inclusion dans l’enseignement ordinaire d’enfants déficients visuels. Focus aussi sur l’importance du travail des examinateurs indispensables à l’organisation des jurys permettant d’acquérir le CESS (notamment) si on n’a pas suivi la voie classique de l’école.

Parmi d’autres sujets, pointons aussi l’enquête sur le bien-être et le climat scolaire, qui sera menée en avril-mai auprès de 22 000 parents, élèves et membres des personnels de l’enseignement. Objectif : définir des indicateurs de suivi du bien-être dans les écoles.

Bonne lecture.

Didier CATTEAU
Rédacteur en chef