Magazine PROF n°57

L'info 

Un nouveau parcours d’enseignement qualifiant axé sur la réussite des élèves

Article publié le 06 / 03 / 2023.
Article paru en ligne uniquement.

Parcours en trois ans, généralisation de l’apprentissage modulaire et avancées contre le redoublement : dès la rentrée 2023, l’enseignement qualifiant fait bouger l’école secondaire.

L’enseignement qualifiant constitue un des cinq axes de travail du Pacte pour un Enseignement d’excellence. Souvent méconnu, l’enseignement qualifiant scolarise pourtant près de 50 % des élèves. La combinaison des cours de formations générale et de qualification qu’il permet est un atout majeur pour ses élèves, et un formidable enjeu pour le système de l’enseignement et pour la société. Parce que l’enseignement qualifiant évolue avec l’école, ses élèves et la société, mais aussi avec ses acteurs et secteurs professionnels, la réflexion du Pacte s’ouvre aux questions qui touchent le parcours des élèves, la gouvernance des options, et les synergies avec l’emploi et la formation professionnelle, afin d’en faire de véritables leviers de réussite des élèves.

La rentrée 2023 sera marquée par les évolutions apportées au parcours des élèves. Après avoir évalué l’expérimentation de la certification par unité (CPU), menée de 2012 à 2021, le nouveau « parcours d’enseignement qualifiant » qui se met en place conserve certains de ses éléments en les généralisant à l’ensemble des options. Mais le nouveau parcours contient également des éléments novateurs qui visent à offrir aux élèves une formation plus motivante et un
soutien adapté.

Le choix du secteur et du métier, l’organisation modulaire des apprentissages, la remédiation et le suivi des élèves, ainsi que l’aménagement des transitions et des évaluations sont ajustés pour faire évoluer le parcours de qualification dans le paysage de l’enseignement de la FW-B. Ce faisant, la réforme anticipe l’allongement du tronc commun (qui comprendra la 3^e secondaire en 2028) en ciblant la formation qualifiante sur trois années, de la 4^e secondaire à la 6^e.

Entrer dans le parcours, s’orienter grâce à une 3^e année polyvalente

Le plaisir d’apprendre et la motivation jouent un rôle central dans la réussite scolaire. Dans l’enseignement qualifiant, où se côtoient nombre d’options et où le lien entre la formation et le métier est plus immédiat, le choix d’orientation est clé. Le nouveau parcours d’enseignement qualifiant organise la formation et la qualification de l’élève sur trois années, de la 4^e à la 6^e année, dès la rentrée 2023. La 3^e année pourra alors être organisée, par les écoles qui le souhaitent, sous la forme d’une 3^e année polyvalente en proposant aux élèves de choisir des modules regroupant plusieurs options de base groupées au sein d’un même secteur, dans des secteurs distincts ou de choisir des modules communs à la filière professionnelle et qualifiante. En permettant des choix moins ciblés au départ, l’élève peut découvrir plusieurs secteurs ou plusieurs groupes de métiers qui lui permettent de confirmer ses choix. Ensuite, à l’issue de la 4^e année, l’élève, s’il réussit son année, pourra encore changer d’orientation, si l’ensemble des enseignants y sont favorables (voir la rencontre de la 3 poly à Liège).

L’apprentissage modulaire, des séquences pour construire un parcours motivant et ouvert à la formation tout au long de la vie.

Avec le PEQ, c’est l’apprentissage modulaire qui se généralise : le processus de formation est organisé en unités de qualification qui sont validées progressivement, comme c’était le cas avec la certification par unité. L’apprentissage modulaire permet un séquençage des contenus qui, en étant plus courts, permettent des validations plus rapides, et un agencement flexible et de modules centrés sur l’acquisition de connaissances, sur l’acquisition d’habiletés ou sur le développement d’attitudes. Mieux ajustés aux besoins de l’élève, les contenus sont plus motivants. L’approche modulaire permet aussi de s’articuler aux formations professionnelles – également organisées sous cette forme – qui s’ouvriront ensuite, une fois sur le marché du travail qu’il soit local ou européen. Pour mettre en place l’apprentissage modulaire, l’école adapte ses modalités d’évaluation sur la base des profils de formation, tandis que les enseignants de cours techniques ou de pratique professionnelle mettent la progressivité des apprentissages au centre de la démarche pédagogique.

Différenciation, remédiation, continuum : des modalités pour soutenir la réussite

Pour soutenir l’élève, la différenciation et la remédiation doivent pouvoir s’organiser de manière précoce, dès l’apparition de la difficulté. C’est par l’observation et l’évaluation formative que la remédiation peut se déployer de manière plus immédiate. Avec le parcours d’enseignement qualifiant, un « dossier d’apprentissage » propre à chaque élève permettra d’échanger entre les enseignants, l’élève et ses parents, les informations relatives au suivi de l’élève, ses difficultés et les remédiations mises en place.

Innovation majeure du nouveau parcours, un continuum pédagogique est instauré du début de la 5^e à la fin de la 6^e année : l’évaluation est organisée tout au long du continuum sur deux années plutôt qu’une, et l’élève – acteur de ses apprentissages – peut acquérir et valider progressivement les unités de qualification et les cours généraux de sa formation.

Le début et la fin d’un parcours sont toujours des moments de transition importants, c’est pourquoi l’ensemble des compétences de l’élève est évalué à la fin de la première année, en 4^e, et à la fin de la 6^e année. Si les difficultés de l’élève sont trop importantes, l’élève qui est maintenu dans une année complémentaire, verra son programme adapté par le conseil de classe. Établi sur la base du bilan scolaire de l’élève, le « programme de soutien spécifique aux apprentissages » est inséré au dossier d’apprentissage. Il est axé sur les éléments qui lui permettront de surmonter les difficultés constatées, au cours d’une année qui doit se concevoir comme complémentaire, et ne peut constituer une répétition de la précédente. Le programme peut prévoir des adaptations de la grille, des périodes de stage ou de pratique professionnelle complémentaires, de la remédiation, etc.

En fin de parcours, au terme de la 6^e ou de la 7^e, pour éviter le décrochage, la fin de parcours complémentaire est organisée de manière à soutenir l’obtention de la certification le plus rapidement possible. Dans le dispositif de fin de parcours complémentaire, la certification est possible à tout moment de l’année, dès que l’élève est prêt. Cette fin de parcours comprend obligatoirement un stage, gage de motivation et de transition vers le monde du travail.

Séverine BERNARD