Magazine PROF n°7
Dossier Amarrer les enseignants débutants
« Mon atout, c’est la confiance »
Article publié le 01 / 09 / 2010.
Dans l’accompagnement en début de carrière, le conseiller pédagogique peut jouer un rôle-clé.
Sophie Dardenne l’assure : « Quand un enseignant débutant jette l’ancre dans l’enseignement spécialisé, il ignore, la plupart du temps, la variété des types d’élèves qu’il va aborder, la pédagogie adaptée et la structure administrative ». Conseillère pédagogique pour les cours généraux dans dix-sept écoles secondaires du réseau de la Communauté française, Sophie Dardenne prend spontanément les devants, en contactant les directions pour proposer son aide aux nouveaux venus. Bien avant la rentrée.
Trois défis
Ces débutants présentent des cheminements divers. Certains possèdent un titre pédagogique adapté au niveau, d’autres n’en disposent pas ou sont diplômés pour un autre niveau. Tous, pourtant, doivent faire face à trois défis : se familiariser avec ce type d’enseignement, gérer les conflits dans les groupes et adapter leur pédagogie à ce public. « Et la renouveler l’année suivante pour coller à une nouvelle réalité », ajoute la conseillère.
Pour les épauler, Sophie Dardenne anime des ateliers lors des journées de formation organisées par certaines écoles (à l’Institut Mariette Delahaut, de Jambes, par exemple) et des formations à la gestion de conflits dans le cadre de la formation en cours de carrière. À cela s’ajoute, évidemment, l’accompagnement individuel des jeunes enseignants, avec l’accord du chef d’établissement. « Il arrive que je rencontre un débutant à dix reprises au cours d’une année, confie-t-elle. Je lui donne d’abord des informations sur les types et les formes de l’enseignement spécialisé, puis je lui précise les référentiels à utiliser avec tel ou tel type d’élèves, les compétences à atteindre, la manière de remplir un bulletin ou un plan individuel d’apprentissage ».
Sophie Dardenne a également rassemblé sur un CD-ROM un ensemble de séquences d’apprentissage collectées auprès des enseignants de terrain pour des élèves de type 1 (déficience mentale légère).
Confiance et confidentialité
Cela permet-il d’arrimer les jeunes enseignants ? « Mon atout, c’est la confiance : je ne suis pas leur supérieure et je travaille dans la confidentialité, nos rencontres ne faisant l’objet d’aucun rapport envoyé à la direction. Certains débutants se rendent compte que ce type d’enseignement n’est pas pour eux, mais d’autres s’y épanouissent notamment grâce à la construction de projets en équipe. Et puis, dans l’enseignement spécialisé, quand on arrive à adapter ses cours, à nouer le contact avec les élèves, ceux-ci vous le rendent bien ! »
C. M.
Du collectif à l’individuel
Dans le réseau libre, les quatre diocèses (Liège, Namur/Luxembourg, Bruxelles et Tournai) organisent l’accompagnement des jeunes enseignants. Avec des modalités diverses. À Bruxelles, la conseillère pédagogique Pascale Maljean et son équipe proposent quatre rencontres collectives annuelles : journées d’accueil, de formation centrée sur un thème, d’échanges de pistes face à un problème, et de bilan de l’année.
Le diocèse de Namur-Luxembourg, lui, a rassemblé 130 enseignants à Marche en octobre 2009 autour des programmes et de la construction de plannings et, en février, lors d’ateliers sur la gestion de classe, la différenciation des apprentissages,… S’y ajoutent, à la demande des nouveaux venus ou à celle des directeurs, des accompagnements individuels ou des ateliers « enseignants débutants » au sein des écoles. « Cette aide personnelle m’a davantage aidée, explique Sarah Glaise, à l’Institut Saint-Michel, à Neufchâteau. Notamment à préparer les examens pour les rendre conformes aux attentes des inspecteurs ».
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