Magazine PROF n°12
Article Un cout financier, mais aussi social
Le prix de l’inaction
Article publié le 01 / 12 / 2011.
L’OCDÉ a estimé le cout du redoublement à une fourchette de 1,7 à 2,2 milliards de dollars, pour la Belgique. L’Organisation pour la coopération et le développement économiques va plus loin, en estimant le gain que les pays pourraient tire d’une amélioration des performances de ses élèves. Il ne s’agit plus de mesurer le cout du redoublement pour les économies étudiées, mais d’estimer ce qu’elle appelle « le prix de l’inaction ».
Certes, les analystes de l’OCDÉ y vont avec des pincettes, multipliant les précautions d’usage à propos de leur modélisation (1). Il s’agit d’estimer le rendement économique d’une amélioration de 25 points des performances des élèves aux enquêtes PISA, à condition que cette amélioration se maintienne. Conclusion générale : le produit intérieur brut (PIB) de l’OCDE pourrait croitre de 3% à l’horizon 2040, de 5% en 2050, de 15% en 2070, et ainsi de suite puisque l’effet de cette amélioration serait cumulatif.
Et l’OCDÉ d’appliquer cette analyse à tous les pays, selon trois scénarios : + 25 points aux enquêtes PISA ; amener le score moyen au niveau finlandais ; ou amener tous ses élèves à un minimum de 400 points. Exemple : sans amélioration, le PIB de la France « serait de 3638 milliards (de dollars) en 2042 ». Si les élèves français atteignaient le niveau finlandais, son PIB augmenterait de 111 milliards. Maintenir cette performance jusqu’en 2090 générerait pour la France plus de 6000 milliards de dollars…
Appliquée à la Belgique, l’analyse évoque des gains de 1100 à 1500 milliards de dollars. La croissance du PIB serait ainsi « dopée » de plus de 0,5%. L’OCDÉ souligne que pour notre pays, le troisième scénario serait le plus porteur : réduire le différentiel de performances entre élèves rapporterait plus à notre économie qu’amener le score moyen à hauteur de la Finlande. Et c’est encore plus vrai pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ceci étant, cette analyse strictement économique ne dit rien des réformes à entreprendre, et ses auteurs sont bien conscients de la difficulté à engager aujourd’hui des réformes qui ne porteront leurs fruits que dans plusieurs décennies…
(1) « Le cout élevé des faibles performances éducatives. Impact économique à long terme d’une amélioration des résultats au PISA », Programme international pour le suivi des acquis des élèves, OCDÉ, 2010.
https://www.oecd-ilibrary.org/education/le-cout-eleve-des-faibles-performances-educatives_9789264087668-fr
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