Magazine PROF n°14

L'info 

Améliorer la réussite des élèves de 3P

Article publié le 01 / 06 / 2012.
Article paru en ligne uniquement.

Près de 60 % des élèves entrés en 3P sortent du secondaire de plein exercice sans obtenir de certification de 6e année. Un appel à projets lancé vise à inverser la tendance. Trois fois quinze expériences seront encadrées et évaluées durant les deux prochaines années scolaires.

Le constat formulé dans la circulaire balisant l’appel à projets lancé fin avril 2012 ⁽¹⁾ est sans appel : « les chiffres les plus récents montrent que seul un gros tiers des élèves (entrés en 3P) finira avec fruit l’enseignement professionnel, CESS à la clé ».

Premier objectif du projet 3P, à l’horizon 2018 : que 60% des élèves qui y passent quittent l’école avec une certification.

© PROF/FWB/Olivier Stourme

Un appel à projet

Suivant la même méthodologie que celle qui est de mise pour les parcours adaptés au 1^er degré secondaire ou le projet Décolâge ! (appel à candidatures, sélection de projets-pilotes, accompagnement par une équipe de chercheurs, formation/information, puis évaluation), le cabinet de la ministre de l’Enseignement obligatoire lance donc un projet « 3P » visant à « construire ensemble des dispositifs qui améliorent la réussite de ces élèves, en maintenant les exigences de formation, voire en les augmentant ».

Il s’agit clairement, ici comme ailleurs, de partir du terrain, d’expérimenter durant deux ans des pistes de travail, d’évaluer ensuite leur pertinence et la possibilité de les transférer à d’autres contextes, puis, le cas échéant, de procéder à des modifications légales. Bref, de faire confiance à l’expertise de terrain et de soutenir une dynamique à créer au 2^e degré professionnel.

Avec des ambitions

L’ambition est triple, à l’horizon 2018 : atteindre la certification de 60% des élèves passés par la 3P, diminuer l’absentéisme de 20%, augmenter de 15% le nombre d’élèves fréquentant le 3e degré professionnel.

© PROF/FWB/Olivier Stourme

Comme l’explique Patrick Beaudelot, conseiller au cabinet de la ministre de l’Enseignement obligatoire, l’expérience s’inspire des « clusters » du monde économique ou scientifique. Il s’agira de regrouper trois fois quinze projets développés selon trois axes : le parcours orientant, l’organisation de l’école, ou les facteurs de motivation.

Chaque école a pu proposer sa candidature en décrivant le projet qu’elle compte expérimenter, dans l’un des trois axes. « On peut oser ; on peut partir d’une intuition », expliquait M. Beaudelot lors d’une des réunions d’information des directions. Après sélection (en juin), les projets seront répartis en trois groupes. Ils seront doublement accompagnés : par un comité institutionnel (cabinet, administration, inspection,…) et par une équipe de chercheurs.

Un rapport intermédiaire, en juin 2013, précédera une seconde année d’expérimentation et d’ajustements, également mise à profit pour réfléchir à d’éventuels aménagements législatifs permettant d’élargir les démarches jugées pertinentes en regard des objectifs. À ce jour, il est prévu que les conclusions de ce projet « 3P » soient communiquées à tous les établissements scolaires concernés au premier trimestre de l’année 2014-2015.

La circulaire précise qu’« aucun moyen supplémentaire ne sera affecté aux écoles participant au projet », mais qu’il est « envisagé de réinjecter à terme les ‘bénéfices’ de l’amélioration du taux de réussite. Plutôt que de financer des élèves qui redoublent, le Gouvernement pourrait recycler les économies dans l’amélioration de l’encadrement ».

D. C.

⁽¹⁾ Circulaire 3972 du 23 avril 2012. http://enseignement.be/circulaires