Magazine PROF n°15
Souvenirs d'Ă©cole
Steven Bruyère : « Le Rabot d’or et EuroSkills m’ont poussé en avant »
Article publié le 01 / 09 / 2012.
Steven Bruyère, vingt ans, vit avec sa sœur chez ses parents à Grand-Halleux. Menuisier indépendant pour deux patrons, il vient de réussir sa 1re bâchelier construction. Flash–back sur sa formation et sa participation à des concours.
PROF : Quel est votre parcours scolaire ?
Steven Bruyère : Après l’École communale de Grand-Halleux et une 1re commune à l’Athénée royal de Vielsalm, j’ai opté pour la 2e G avec 4 heures de bois à l’Institut Notre-Dame, à Malmédy. J’y ai poursuivi une filière bois en 3e et 4e qualification menuiserie, 5e et 6e professionnelle ébénisterie, et une 7e P aménagement intérieur.
J’ai une formation globale, et je manie à la fois les outils manuels et les outils numériques. Ma vocation pour ce secteur est née à dix ans. Par hasard, j’ai assisté au travail de Raymond Marquet, un de mes employeurs actuels. J’ai moins aimé les cours littéraires que les cours matheux et pratiques. D’autant que la 7e me donnait à la fois le CESS et le diplôme de gestion donnant l’accès au métier de menuisier indépendant.
Quels enseignants vous ont marqué ?
Tous mes enseignants m’ont poussé à continuer mon projet. Et en particulier, bien sûr, tous mes professeurs de bois. J’ai un souvenir particulier pour mes professeurs de pratique professionnelle, Raphaël Linde, Emmanuel Simon et Ghislain Thunus. Ils m’ont amené à faire de beaux projets, dont le bahut trois portes qui trône dans la cuisine maternelle. Ils m’ont invité et préparé à participer à des concours.
Le championnat de Belgique ?
En 2010, mes profs de 6e m’ont invité à participer au Rabot d’or, avec un élève de 7e. Pour mieux lire un plan, réaliser une pièce, surtout avec des outils manuels, il fallait se préparer. Avec le soutien de l’école, pendant huit mois, ils nous ont entrainés, après les cours, le samedi, les vacances, avec des pièces de plus en plus grosses.
Selon moi, l’image de l’école et la possibilité de se situer sur une échelle stimulent les professeurs et motivent les participants au concours. Cela donne aussi à d’autres élèves l’envie de participer.
En octobre, vous remportez le Rabot d’or qui vous ouvre les portes d’EuroSkills (1) à Lisbonne, deux mois après seulement !
Et la préparation fut courte. L’aide du coach de ConstruForm Hainaut à Charleroi n’a pas été énorme. Mes professeurs, de nouveau, m’ont amené à gagner en précision et rapidité. Au Portugal, j’ai terminé 5e en menuiserie, à un fifrelin de la médaille d’excellence, qui couronne ceux qui dépassent la moyenne des résultats. J’ai été versé dans un trio où mes deux collègues ne parlaient pas le français. Cela m’a sans doute freiné. Un peu déçu, je n’ai pas participé à WorldSkills à Londres.
En octobre, j’irai supporter les participants à EuroSkills à Spa-Francorchamps, en spectateur, avec un grand plaisir. Le concours est une bonne expérience. Elle m’a incité à aller de l’avant. Je suis menuisier indépendant, pour deux employeurs : l’un, en menuiserie générale, fait des maisons en bois ou en ossature bois ; l’autre fait de l’aménagement intérieur. En plus, je viens de terminer ma 1re année de bachelier construction. C’est fatigant, mais ça va… Et cette formation m’ouvrira d’autres portes au cas où il m’arriverait un pépin physique.
Quel bilan tirez-vous de votre formation ?
J’étais déjà soigneux au départ. L’école m’a permis de développer cette qualité dans un métier que j’aime et ceci, dans un cadre social. J’estime qu’il ne faut pas avoir peur de ses envies et d’une passion pour un métier technique. Si on fait ce qu’on aime, on évoluera aussi bien ou mieux qu’un autre. C’est une question de motivation.
Patrick DELMÉE
(1) Tous les détails sur EuroSkills 2012 à Spa-Francorchamps dans « EuroSkills 2012 à Spa-Francorchamps : déjà plus de 10 000 élèves inscrits »
Moteur de recherche
Tous les dossiers
Retrouvez également tous les dossiers de PROF regroupés en une seule page !