Magazine PROF n°18
L'info
Bibliothèques et écoles ensemble en classe-lecture
Article publié le 01 / 06 / 2013.
Depuis deux ans, le Centre de Coopération éducative organise des classes-lecture, qui impliquent des écoliers, leurs instituteurs et une bibliothèque. Et pas seulement pour une semaine de dépaysement.
Le Centre de Coopération éducative (CCE), à Comblain-au-Pont et à Ferrières, est un Centre de Rencontres et d’Hébergement reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles (1). Depuis vingt ans, Jean Zuède, qui l’a créé, suit de près le travail de l’Association française pour la Lecture (AFL). Lors d’une de ses universités d’été, il découvre la classe-lecture, en dépaysement, « qui n’est pas une fin en soi mais l’occasion, en une semaine, de semer une petite graine qui germera ensuite sur un territoire – l’école et son quartier – pour y faire changer les pratiques de lecture ».
L’idée le séduit. Il la propose chez nous, où le Service de la Lecture publique (2) finance l’accueil d’un formateur de l’AFL durant un an. En 2011-12, trois tandems « bibliothèque-école » développent des projets pilotes. L’année suivante, deux autres voient le jour.
Changer les pratiques
Jean Zuède insiste : la classe-lecture d’une semaine à Ferrières n’est qu’une étape d’un projet plus large. « Il s’agit de rapprocher écoles et bibliothèques pour faire autre chose que la lecture-plaisir. Celle-ci a sa place, mais notre but est que les élèves utilisent la lecture et les bibliothèques pour accroitre leur compréhension du monde… Si une classe vient chez nous, on souhaite que ce soit pour changer à terme les pratiques de lecture dans toute l’école ». Raison pour laquelle le CCE estime plus porteur d’accueillir des enfants jusqu’à la 5e primaire.
Les animateurs du CCE accompagnent la démarche dès ses prémisses. Cela commence par partir d’un tandem « bibliothèque-école », puis par la définition d’un projet de production d’une certaine ampleur, dans un langage principal. À Doische, ce fut le slam ; à La Louvière, une exposition ; ailleurs, le conte.
Durant la classe de dépaysement, outre les écoliers, le CCE accompagne les enseignants et bibliothécaire(s) dans l’animation du groupe, et dans des temps d’appropriation des outils utilisés, afin qu’ils soient le plus autonomes possibles pour la suite du projet.
Concrètement, une classe-lecture s’articule autour de trois types d’ateliers : écriture, acculturation, et « cahiers de charges ». L’atelier d’écriture pratique la méthode du « circuit court » (3). « On écrit pour le projet et pour le groupe dans le but que chacun y trouve sa place ». Chaque soir s’élabore un journal, ce qui oblige à débattre et à s’accorder sur les modalités de travail en groupe et sur les apprentissages nécessaires à la réussite de la production, entre autres choses.
L’atelier « acculturation » consiste à se confronter à des textes analogues ou non au langage du projet, afin d’en dégager les codes. Et lors de l’atelier « cahiers de charges », on exerce les compétences et démarches nécessaires pour que le groupe s’approprie le langage choisi d’une part, et mène à bon port le projet de production d’autre part. Bibliothécaires et enseignants des projets pilotes en ont vu les effets sur le gout de l’écriture spontanée ou sur l’orthographe, par exemple…
Le CCE est actuellement en mesure d’accueillir et d’accompagner une dizaine de classes-lecture, et travaille à une collaboration avec des hautes écoles, pour toucher le plus de futurs enseignants et bibliothécaires. Intéressé par la démarche ? Contactez cce@skynet.be.
D. C.
(1) http://www.cce-crh.be (04 / 369 25 60)
(2) http://www.bibliotheques.be
(3) Pour une définition, http://www.lecture.org et insérer « circuit court » dans le moteur de recherche.
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