Magazine PROF n°21
L'info
Fenêtre sur cour
Article publié le 01 / 03 / 2014.
Comme d’autres écoles du Brabant wallon, les sections fondamentales de l’Athénée de Nivelles vont aménager la cour de récréation et créer des lieux de médiation pour lutter contre le harcèlement.
Institutrice en 3e primaire, Birgit Joschko, interroge : « Que faire si le groupe ne propose rien lors d’une séance de médiation ? ». Le CPMS, des personnes assurant la surveillance, l’entretien, ont rejoint les enseignants des implantations Bléval et Tumerelle lors de cette journée de travail et de réflexion sur le harcèlement et la violence à l’école.
Bruno Humbeeck et Frédéric Hardy, chargés de recherches à l’Université de Mons, ont abordé ce sujet lors d’une conférence suivie de journées de formation pour les équipes pédagogiques intéressées, le Centre local de promotion de la santé du Brabant wallon coordonne un projet de création d’espaces de médiation et d’aménagement de cours de récréation dans 25 écoles.
Fenêtre sur cour
Concrètement, il s’agit de réorganiser cet espace qui peut échapper au contrôle des adultes. Trois zones aménagées, marquées par des couleurs, y sont associées à trois règles assez simples pour autoriser des sanctions incontestables : une pour courir avec un ballon, une 2e pour courir sans ballon et la 3e pour jouer sans courir.
L’autre outil, complémentaire, c’est la création de séances de médiation par le groupe – bien régulé par l’enseignant – des situations de harcèlement scolaire. Durant ces séances, quotidiennes en maternelle, hebdomadaires ou bihebdomadaires en primaire, mensuelles en secondaire, chaque élève est invité à situer son état émotionnel au sortir de la cour de récréation.
Ceux qui expriment une émotion négative peuvent s’expliquer, sans être contestés ni interrompus, et sans nommer personne. Puis, l’enseignant fait appel aux ressources du groupe : « Que peut-on faire pour que X ne soit plus triste ou en colère ? ». En proposant de vérifier lors de la prochaine séance l’évolution de l’émotion négative exprimée par l’enfant à la suite des propositions faites par la classe.
Les écoles participent aussi à la construction d’une plateforme de prévention des violences à l’école sur le site http://www.clps-bw.be et à l’élaboration d’un recueil de pistes. De quoi outiller les équipes qui souhaiteraient développer un projet préventif similaire. Et élargir ainsi cette initiative née à Péruwelz, étendue à dix-sept écoles de Charleroi, dans le Brabant wallon, bientôt à Liège, et qui, dans le cadre du programme européen Daphné (prévention des violences faites aux enfants), pourrait s’exporter en France et en Italie.
Pour vivre ensemble
Ce projet, chaque école est invitée à se l’approprier. À Nivelles, le CPMS et les professeurs de cours philosophiques ont d’abord établi avec les enfants de 5e ou 6e un ensemble de règles du « vivre ensemble à l’école ». « Nous avons travaillé notamment avec l’outil Graines de médiateurs et à partir du ressenti d’un élève victime de harcèlement à l’extérieur de l’école, explique Véronique Vifquin, infirmière au CPMS de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à Nivelles. Ensuite, ces élèves ont présenté les règles aux autres classes et enseignants ; le projet d’aménagement de la cour de récréation et de lieux réguliers de parole s’est imposé naturellement ». Et Bruno Humbeeck et Frédéric Hardy de réagir : « À vous de faire vivre ces espaces. Osez ! Et dites-vous bien que vous n’êtes pas seuls ».
Catherine MOREAU
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