Magazine PROF n°33
A votre service
« Je vais être inspecté(e) ! »
Article publié le 01 / 03 / 2017.
Un certain nombre d’enseignants en début de carrière s’inquiètent de voir arriver l’Inspection à l’école… Que vient-elle évaluer ? À quoi faut-il se préparer ? Quels documents sont observés ? (1)
Pour l’enseignant, la visite en classe – annoncée – de membres du Service d’Inspection générale de la Fédération Wallonie-Bruxelles peut être source de stress, surtout en début de carrière. Celle-ci n’est qu’un des outils dont dispose l’Inspection pour remplir sa mission d’évaluation et de contrôle non pas de l’enseignant, mais du « niveau des études », à l’échelle de l’établissement (2).
En fait, il s’agit du « minimum commun » que tous les élèves d’un même niveau d’enseignement doivent atteindre. Il est fixé dans les socles de compétences, les compétences terminales ou les profils de certification ou de formation, pour toutes les écoles de tous les réseaux (3).
La façon d’atteindre le niveau (méthodologie, pratiques pédagogiques,…) est précisée dans les programmes, déterminés par le réseau dans lequel on travaille. Depuis le Pacte scolaire de 1959, les pouvoirs organisateurs ont la liberté d’imprimer une direction pédagogique. L’Inspection, interréseaux, vérifie donc le respect du programme, la cohérence des pratiques – y compris d’évaluation – et l’adéquation du matériel didactique ; sur le plan pédagogique, elle peut conseiller et informer, sans rien imposer.
L’Inspection fonde son observation sur des documents liés au travail des élèves (fardes, cahiers, devoirs, évaluations, y compris les évaluations externes), sur l'analyse des données quantitatives liées aux taux d'échecs, de redoublements ou de réorientations vers d'autres établissements, et sur des documents présentés par les enseignants : journal de classe et préparations de leçons (4). Les programmations annuelles des séquences, les liens avec des manuels ou les documents des élèves, le Plan individuel d’apprentissage… peuvent l’être aussi aussi être présentés.
Le rapport mène à trois mentions : satisfaction, réserve ou insatisfaction. Une visite peut être reprogrammée, sans impact immédiat sur les évolutions de carrière l’évolution de carrière. Si l’analyse d’un inspecteur constate des faiblesses, un conseiller pédagogique sera chargé d’accompagner les acteurs concernés pour résorber celles-ci.
Bref, être inspecté, c’est contribuer à la cohérence du système éducatif et s’offrir une possibilité d’être soutenu.
Cependant, il existe encore des inspections individuelles. Un chef d’établissement ou un pouvoir organisateur peut demander à l’Inspection d’apprécier les aptitudes pédagogiques d’un membre du personnel. Une centaine de rapports de ce type sont menés au cours d’une année. S’il est négatif, c’est le demandeur qui décide des suites à y donner : appel à un conseiller, éventuel non-réengagement du temporaire…
Bien entendu, les missions de l’Inspection et de façon plus spécifique les visites dans les établissements seront modifiées dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte pour un Enseignement d’excellence et du pilotage des établissements.
Anne-Sophie LENOIR et Patrick DELMÉE
(1) Des inspecteurs ont collaboré à cet article qui se prolongera prochainement par un dossier dans Le Petit Guide du Jeune Enseignant sur http://www.enseignement.be/pgje
(2) Le Décret Inspection précise bien d’autres missions. http://bit.ly/2l6Z795. Lire aussi le dossier de notre numéro de septembre 2013 (PROF19), pp. 16-27, http://enseignement.be/index.php?page=27203&id=974 de PROF 19.
(3) Dans le spécialisé, des circulaires complètent ces documents. Lire encadré ci-contre.
(4) La logique en est précisée dans les circulaires 205 et 2540, http://www.adm.cfwb.be
Et dans le spécialisé ?
Dans le spécialisé, comme pour d’autres niveaux de l’enseignement non obligatoire (enseignement à distance, promotion sociale, éducation artistique,…), un service d’inspection existe qui tient compte des spécificités propres à chacun.
Ainsi, il analyse le respect du cadre légal : décret Missions et décret organisant l’enseignement spécialisé (1), circulaires 2955 (sur le continuum pédagogique), 4234 (sur le PIA), 4888 (sur les soins et médicaments à l’école) et 5643 (sur les mesures de contention et d’isolement à l’école) (2).
Une attention particulière sera accordée aux traces qui confirment la prise en compte différenciée des besoins spécifiques : adaptation des séquences, Plan individuel d’apprentissage, Plan individuel de Transition, plan de formation des enseignants,…
(1) Décret du 3 mars 2004 : http://bit.ly/2kwqPtO
(2) http://www.adm.cfwb.be
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