Magazine PROF n°39
Clic et Tic
Ils codent en 3e maternelle
Article publié le 31 / 08 / 2018.
À Woluwe-Saint-Lambert, un directeur a lancé son école fondamentale dans un programme numérique. Et, en 2017-2018, ses élèves ont codé, dès la 3e maternelle.
Dès son engagement en 2011, le directeur de l’Institut de l’Angélus, Philippe Prieëls, a proposé à son pouvoir organisateur d’y développer le multimédia. D’abord, le matériel informatique de la Région bruxelloise a permis aux 5e et 6e primaires, par binômes, de rechercher et de synthétiser des infos sur un sujet au choix, et de rédiger un « chef-d’œuvre ». « Tous en classe, dans un souci d’équité », explique le directeur.
Apprendre les TIC par les TIC
Puis l’école a acheté quinze tablettes. « Elles leur évitent de trop copier-coller ou d’imprimer à tout va sans lire ». Elles sont aussi disponibles pour tous les autres, dès la 3e maternelle. « Toutes les deux semaines, en deux heures, un enseignant, engagé sur les heures d’encadrement spécifique du 1er degré et d’adaptation, réalise avec un demi-groupe classe un mini-projet choisi avec le titulaire : découverte de l’anatomie du corps humain, réalisation d’une bande dessinée... Dans l’autre demi-groupe, le titulaire fait de la remédiation ».
Jusqu’à coder
L’an passé, ces élèves ont appris à coder. M. Prieëls : « Ils expliquent à une machine ce qu’elle doit faire. Rares sont les utilisateurs numériques qui entrent dans cette phase plus active. Or, ils forment l’intelligence du futur, très recherchée par les employeurs ».
Le matériel ? Quatre modules Thymio (1) (300€/pièce) programmables à l’aide de petites flèches et d’un rond sur leur sommet. « Cela convient aux 5-8 ans. Et ils travaillent le vocabulaire des formes, de la latéralisation, du déplacement dans le plan… en lien avec leurs cours ».
La cellule optique de ces robots leur permet de suivre une ligne colorée ou de s’arrêter face à une nouvelle couleur. « À deux ou trois, les élèves discutent d’hypothèses, apprennent les notions d’unité de mouvement ou de degrés,… ». Les plus âgés programment sur quatre portables avec le logiciel opensource Scratch : ils combinent des lignes de commande simples. Pas besoin de connaitre un langage spécifique. La transmission se fait via une clé USB. Une éducatrice, payée sur fonds propres l’an passé et relevant de l’aide à la direction pour un mi-temps en 2018-2019, a rejoint le projet. La formation des personnes-ressources par un privé a couté 2 000€.
« Bref, ce projet devient un argument dans le projet pédagogique, conclut M. Prieëls. Son caractère ludique séduit les enfants. Il motive les enseignants qui ont participé à sa mise en place et à sa régulière adaptation ». Sans doute une source d’inspiration pour d’autres.
Patrick DELMÉE
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