Magazine PROF n°41
Dossier Mieux lire ? Les pistes ne manquent pas
Lire est un jeu d’enfant
Article publié le 03 / 04 / 2019.
Apprendre à lire plus tôt, et mieux, et parfois avec des aides spécifiques : beaucoup d’écoles sont conscientes de l’enjeu. Comme l’École fondamentale du Tivoli, à Laeken (1).
Ri Pa tu mie tor ? Cinq enfants d’une classe de deuxième primaire sont assis autour d’une table ronde. Ils se voient distribuer des cartes avec des syllabes. Que vont-ils faire des leurs? « Nous allons les partager !» s’exclame un enfant. La meneuse de jeu précise : « Nous allons les ASSOCIER pour former des mots ». Tortue, Paris, rame…, en ressortiront, avec, au passage, une attention aux majuscules et aux minuscules ou aux lettres muettes.
L’École du Tivoli (475 élèves) a fait de la lecture un fil rouge de son enseignement. « De la 2e maternelle à la 6e primaire », précise Michèle Masil, sa directrice. En combinant maitrise du code et développement de stratégies de compréhension – en ce compris avec des élèves montrant des difficultés.
Carine Devroede, la meneuse de jeu citée plus haut, est institutrice primaire et, depuis 10 ans (après 3 ans de formation spécifique à l’Institut de la Formation en cours de Carrière), elle est « personne ressource » pour les troubles de l’attention, fragilités au niveau de la langue et problèmes « dys » au sein de l’établissement.
L’exercice se module différemment selon le niveau d’enseignement. Ainsi, au 1er degré du primaire, elle et l’institutrice titulaire de la classe travaillent en sous-groupes, pendant des temps d’accueil, Mme Devroede se chargeant des élèves moins avancés avec un accompagnement phonologique plus poussé.
« À partir de la 3e année, l’institutrice consacre un temps à expliquer une stratégie de lecture à l’ensemble de la classe, explique Mme Devroede. Puis elle l’exerce avec un groupe de bons lecteurs, tandis que je fais de même avec un groupe de moins bons lecteurs, mais en m’appuyant davantage sur l’oral ».
Stratégies de lecture ? « Je suis frappée par l’intérêt qu’il y a de les enseigner, indique Estelle Bruylant, jeune diplômée titulaire d’une 3e primaire. Avant d’aborder un texte informatif, par exemple, le simple fait de demander aux élèves ce qu’ils pensent déjà savoir du sujet facilite leur entrée dans le texte puis leur compréhension ».
Cathia Schools enseigne en classe verticale de 2e et 3e maternelles. « Nous travaillons la conscience phonologique avec les seuls 3e, séparément. Ils savent déjà lire de petites phrases, donner un sens aux lettres et à la lecture. Ils prennent cela comme un jeu, cela coule de source ». N’est-pas trop tôt? « Non, mais entre la 3e maternelle et la 2e primaire, il faut respecter leur rythme, leur laisser du temps. Pour qu’ils s’amusent, qu’ils aient confiance et envie de venir à l’école ».
Un élève de 6e primaire, dysorthographique, sourit : « Avant, je n’aimais pas lire. Maintenant, si ».
(1) Lire aussi « Jeux de langue en maternelles » qui concernait une expérience à Anderlecht, dans notre édition de décembre 2010, janvier et février 2011,
http://www.enseignement.be/index.php?page=27203&id=483
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