Magazine PROF n°46
Lectures
L’ « école de la chance »
Article publié le 02 / 06 / 2020.
Dans le 119e Cahier de Recherche du Girsef, Jean Hindriks & Matéo Godin définisse l’école de la chance comme une école qui réussit le double test d’efficacité et de mobilité sociale.
Dans Quelles sont les écoles qui combinent excellence et mobilité sociale ? (1), Jean Hindriks & Matéo Godin introduisent le concept de l’école de la chance, afin de déterminer la proportion d’écoles de la chance dans la Communauté française et la Communauté flamande en Belgique, et de ressortir les caractéristiques communes à ces écoles, sur la base d’une comparaison internationale.
Selon Jean Hindriks & Matéo Godin, l’école de la chance est une école qui réussit le double test d’efficacité et de mobilité sociale. Une école qui combine l’excellence et l’égalité des chances. Les auteurs montrent par cette étude qu’on a trois fois moins de chance d’avoir une école de la chance en Communauté française qu’en Communauté flamande.
Cette asymétrie pose question sur l’écart de niveau entre élèves flamands et francophones et sur les chances de mobilités ascendantes entre ces deux systèmes scolaires. Ils adhèrent à l’idée selon laquelle « là où les enseignants ont des attentes élevées vis-à-vis de leurs élèves, toutes choses égales par ailleurs, les résultats sont meilleurs ». Et ils mettent en lumière la promotion de la mobilité sociale ascendante des élèves socialement défavorisés à travers l’organisation sociale et pédagogique de certaines écoles.
En ouvrant de nouvelles perspectives de recherches, ce travail aborde la question d’intégration sociale et de gouvernance pédagogique dans les écoles. Il souligne néanmoins qu’il serait possible pour une école de réussir le double test d’efficacité et d’équité en sélectionnant les élèves forts par diverses stratégies plus ou moins explicites.
La première section de leur travail, consacrée à la mobilité sociale, illustre une grande variance de la mobilité sociale entre écoles et confirme ainsi une corrélation inverse entre la mobilité sociale d’une classe socio-économique d’une école et sa composition sociale moyenne (c’est-à-dire le rang social de l’école).
La deuxième section aborde la notion d’efficacité d’une école. Par elle, les auteurs affirment qu’il y aurait de bonnes raisons de penser que la répartition des élèves entre écoles, même sous le contrôle de l’indice socio-économique, ne se fait pas de manière aléatoire.
La troisième section centrée sur l’application des notions de mobilité sociale et d’efficacité au niveau belge, a pu établir qu’en tenant compte de l’appartenance des écoles dans les réseaux libre ou officiel, on constate une mobilité sociale plus élevée dans le réseau officiel que dans le réseau libre pour chaque Communauté linguistique.
La quatrième section analyse les caractéristiques communes de ces écoles. Deux facteurs sont significativement liés à l’école de la chance à savoir : la composition sociale et la mixité sociale.
G. L.
(1) Les Cahiers de Recherche du Girsef, n° 11, mars 2020. https://uclouvain.be/fr/chercher/girsef/les-cahiers-du-girsef.html
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