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Magazine PROF n°12

 

L'info 

Dépister la dyslexie pour « contaminer » son équipe

Article publié le 01 / 12 / 2011.

Quelque huit-cents professionnels de l’enseignement suivent cette année une formation sur la problématique de la dyslexie. Objectif : se former pour relayer l’information et sensibiliser leurs collègues.

« Confronté à des élèves en difficultés d’apprentissage, je me sens démuni et je cherche des pistes. L’une d’elles, exprimée aussi par mes collègues, serait de concevoir un test permettant de repérer les erreurs-types des élèves dyslexiques », commence Alexandre Dumont, instituteur à l’École fondamentale de Messidor, à Uccle. Enseignante dans le spécialisé de type 8 à l’École primaire Chazal, à Schaerbeek, Ann Hoogvelt, ajoute : « L’équipe pédagogique a mis au point, voici plusieurs années, des méthodes spécifiques d’apprentissage, notamment en lecture, en écriture et en orthographe. Mais notre public change et ces méthodes doivent être adaptées ». Mary Scouppe, logopède à l’École secondaire Maris Stella, à Laeken, s’interroge : que conseiller aux enseignants ? Comment peuvent-ils appliquer au sein de classes de vingt élèves des méthodes efficaces lors de rencontres individuelles avec des élèves dyslexiques ?

La première étape de la formation : vivre les difficultés rencontrées par les dyslexiques.
La première étape de la formation : vivre les difficultés rencontrées par les dyslexiques.
© PROF/FWB

Le point commun entre ces logopèdes et ces enseignants de classes maternelles, primaires ou secondaires, de l’enseignement ordinaire ou du spécialisé, réunis ce jour d’octobre à Bruxelles ? Comme environ 800 autres professionnels de l’enseignement réunis au cours de quarante formations (1), ils deviendront des personnes-relais au sein de leur école après une formation de quatre jours assurée en 2011-2012 par l’IFC (Institut pour la formation en cours de carrière).

L’objectif ? D’abord, permettre à ces personnes de s’approprier les concepts liés à la dyslexie et leur donner accès aux différentes ressources utiles. Par un effet démultiplicateur, elles pourront ensuite sensibiliser leur équipe éducative pour les rendre attentifs aux signaux indicateurs d’une dyslexie et pour les aider à adapter leur pratique.

Cette initiative lancée par le cabinet de la ministre de l’Enseignement repose sur un constat : précocement identifiée et accompagnée, la dyslexie peut éviter à bon nombre d’élèves une situation d’échec scolaire pouvant être source de démotivation et de perte d’estime d’eux-mêmes. La formation s’inscrit aussi, plus largement, dans le plan Dyslexie dont les étapes précédentes ont été, notamment, le financement d’une formation en ligne développée par l’association Dyslexia International, l’adaptation des modalités de passation du CEB, du CE1D et du Tess,…

Des traqueurs d’indices

Le plan de vol pour cette première journée de formation : d’abord, amener progressivement les membres du groupe à construire ensemble une définition de la dyslexie et à comprendre les difficultés des personnes vivant ce trouble de l’apprentissage.

Rien de tel pour y parvenir que de le vivre « de l’intérieur » pour partager ensuite impressions et émotions. Facile de recopier un texte incompréhensible le plus rapidement possible en bougeant les jambes, en cachant un œil et en n’utilisant pas la main dominante ? « Cela oblige à recopier une lettre après l’autre. C’est fatigant et démotivant », notent plusieurs participants.

Les témoignages d’(anciens) élèves dyslexiques rassemblés dans le film  Maux de lettres, mots de l’être, réalisé par la Fondation Dyslexie avec le soutien de la Communauté française complètent cette sensibilisation.

Place, ensuite, à la découverte de la plate-forme informatique proposant un ensemble d’informations sur la dyslexie. Elle est et appelée à devenir un espace d’échanges entre les membres chacun des différents groupes sensibilisés et avec le professeur Vincent Goetry, chercheur à l’ULB et auteur du cours en ligne développé par Dyslexia International.

L’après-midi est consacré à un exposé de ce spécialiste, centré sur la définition, l’identification et l’accompagnement de la dyslexie. L’occasion, déjà, d’un premier débat. « Certaines méthodes d’enseignement de la lecture sont-elles plus recommandables que d’autres ? Faut-il utiliser des mots-images, véritables aide-mémoire visuel ?», demandent des enseignants.

Un deuxième rendez-vous abordera des méthodes d’enseignement utilisables avec des élèves dyslexiques, expérimentées et partagées par le groupe, mais aussi le rôle de la personne-relai, la manière de sensibiliser les collègues,… S’ajouteront deux journées de formation à distance permettant de maitriser l’outil.

« Cette journée m’a permis de réactiver mes connaissances et surtout, de mieux percevoir les difficultés des enseignants », réagit Florence, logopède à l’Institut communal Marius Renard. Christine, professeure de français à l’Institut Notre-Dame de Joie à Bruxelles, ajoute : « Cela fait, bien sûr, une foule d’informations à digérer. Mais j’ai pris conscience qu’il y a des moyens à mettre en place en classe. Le plus important c’est que je puisse décrypter les signes de la dyslexie avant de confier à des logopèdes et au CPMS le soin de poser un diagnostic. À chacun son métier ».

Catherine MOREAU

(1) Les conseillers pédagogiques et les agents des CPMS qui le souhaitaient ont aussi reçu des informations sur ce qui est mis en place avec les enseignants.

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