logo infos coronavirus
logo infos Ukraine
logo du site Mon Espace
logo du pacte d'excellence
logo FAQ+
logo des annuaires scolaires
logo espace enseignant
logo des communiques de presse
logo du magazine PROF
 

Magazine PROF n°14

 

L'info 

Deux « sans faute » à la finale du Balfroid

Article publié le 01 / 06 / 2012.

La finale de la dictée du Balfroid a réuni plus de trois-cents élèves de sixième primaire, à Liège. Mais en classe, ils ont été près de 20 000 à s’impliquer, avec leurs instituteurs.

Deux « sans faute ». Le samedi 5 mai, à Liège, Liliane Balfroid était particulièrement satisfaite des résultats de la vingt-cinquième finale de la dictée qui porte son nom (1), à laquelle ont pris part trois-cent-vingt élèves de sixième primaire, sélectionnés après six demi-finales très moyennes, selon elle.

Pointe émergée de l’iceberg, la finale (2), avec ses allures de compétition – certes bon enfant –, ne doit pas occulter ce qui se passe tout au long de l’année dans les classes et écoles qui s’y préparent. À l’issue d’épreuves de qualification au sein de celles-ci, basées sur une dictée laissée à l’appréciation des instituteurs, quatre élèves maximum par classe peuvent participer aux demi-finales organisées entre janvier et mars à Bruxelles et dans chacune des cinq provinces wallonnes.

Les quatre élèves de Patricia Delaite en étaient sortis qualifiés pour la finale liégeoise, comme les quelque trois-cent-quarante demi-finalistes n’ayant pas commis plus de cinq fautes. Et après la finale, le jeune quatuor a remporté le Prix de la classe, qui allait au groupe chez qui les correcteurs avaient relevé le moins d’erreurs lors des dictées des demi-finales et de la finale.

Nous avons demandé à Mme Delaite la place qu’elle accorde aux dictées et plus largement à l’orthographe dans son enseignement. « Je fais faire à mes élèves des dictées préparées, parce que de nombreux parents le demandent, mais je préfère les dictées non préparées. Pendant la dictée, je pense tout haut. Je me pose les questions qui permettent aux élèves de réfléchir aux accords, à l’accent ou non sur le ‘a’,… Je ne les laisse pas en plan ! Et bien entendu, ils disposent de tous les outils pendant la correction ».

Pour l’institutrice, le travail sur l’orthographe dépasse les leçons de français, et la grammaire s’y entremêle. « J’y suis sensible dans tous les cours, et dès que je peux y faire référence, j’en profite ». Mais cette attention s’inscrit dans un souci permanent de rigueur. « Il faut de la rigueur dans tout. Je suis pointilleuse pour l’orthographe, mais aussi en mathématiques. Si un élève écrit 25 cm au lieu de 25 cm2, ce n’est évidemment pas la même chose… »

Si pour certains finalistes du Balfroid, la question de l’orthographe coule de source, en vingt ans de carrière, Mme Delaite a déjà enseigné à des élèves moins à l’aise dans ce domaine. « Quand c’est le cas, je garde la même rigueur, mais pour un volume plus réduit. C’est une politique d’école, chez nous ».

Patrick Delory, instituteur depuis plus d’une trentaine d’années, membre actif de l’ASBL organisatrice du Balfroid depuis ses débuts, confirme que l’exercice de la dictée, en classe, ne se limite plus à la dictée préparée et peut revêtir de multiples formes (dictée à l’envers, dictée commentée, dictée à trous,…), et que la participation au concours agit comme un stimulant au sein des classes…

D. C.

(1) http://www.lebalfroid.be
(2) Captation par RTC Télé Liège disponible sur https://www.rtc.be/video/info/la-dictee-du-balfroid-a-oupeye_1487710_325.html

La grammaire trop longtemps asservie à l’orthographe

Quelques jours avant la finale du Balfroid, le Service de la langue française (1) , le Service général du Pilotage du Système éducatif et le Conseil de la langue française et de la politique linguistique réunissaient une centaine de grammairiens ou acteurs de l’enseignement et de la formation des futurs enseignants, autour de la question de la terminologie grammaticale.

Ce débat s’inscrivait dans la volonté du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de « mettre en chantier, sous l’égide du Conseil supérieur de la langue, l’élaboration d’un manuel grammatical et orthographique de référence offrant des bases communes à l’enseignement primaire et secondaire, aux parents et au grand public » (2). Vaste entreprise visant, avec d’autres mesures, à garantir que chaque élève maitrise le français.

Inspectrices de l’enseignement primaire et secondaire, Mmes Dispy et Goffin ont risqué un état des lieux. En deux mots, l’enseignement de la grammaire se limite trop souvent aux règles morpho-syntaxiques et au travail sur la phrase, rarement articulé à la grammaire du texte. Comme si le drill allait bénéficier naturellement à la lecture et à la compréhension du texte…

Circonstances atténuantes

Il faut reconnaitre aux enseignants plusieurs circonstances atténuantes. En français plus qu’ailleurs, la grammaire a longtemps été asservie à l’apprentissage de l’orthographe plutôt qu’à la compréhension des faits de langue. Si bien que chez nous, on cesse la grammaire à l’âge où on commence à en faire dans d’autres langues…

Deuxième écueil : les évolutions de la science grammaticale ont été telles que cohabitent dans nos écoles des enseignants diversement formés. De plus, le code de terminologie adopté en 1986 (3) ne semble plus satisfaisant, et les socles de compétences, rédigés dix ans plus tard, ont introduit des notions qui n’y figurent pas. Les enseignants sont donc face à deux documents de référence incontestablement inspirés des fondements scientifiques de la grammaire, mais qui se basent sur des visions différentes de la langue…

Des exemples ? En deux coups de cuiller à pot, Marc Wilmet, président du Conseil de la langue française, a pointé les bizarreries de notre terminologie classique des conjugaisons, qui mêle des étiquettes liées à la forme, au temps ou à l’aspect. Certains lecteurs seront surpris de lire que le conditionnel n’est plus un mode, même si les tableaux du sacro-saint Bescherelle, « pour des raisons de tradition, lui conservent son nom et l’isolent de l’indicatif ». Venu de Suisse, Jean-François de Pietro (Institut de recherche et de documentation pédagogique, à Neuchâtel) a mis en évidence les disparités entre terminologies en usage en France, au Québec, chez nous ou en Suisse…

Alors, en attendant l’arrivée – impossible à programmer à ce jour – du manuel grammatical et orthographique, quelques initiatives émergent. Côté « grammairiens », nous avons déjà évoqué ici la recherche menée par Dan Van Raemdonck et son équipe (4). Côté « enseignement », entre autres choses, l’inspection du fondamental a élaboré un outil basé sur le code de terminologie auquel s’ajoutent les concepts essentiels de la grammaire de texte et de discours. Mais, comme le souligne Micheline Dispy, « si les pratiques ne changent pas dans les classes, la création d’un référentiel commun aboutira à ajouter un nouveau temps à la valse des étiquettes… »

(1) http://www.languefrancaise.cfwb.be/
(2) Projet de déclaration de politique communautaire 2009-2014, p. 30 (https://www.pfwb.be/le-travail-du-parlement/doc-et-pub/documents-parlementaires-et-decrets/documents/001303289).
(3) http://www.enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=744&do_check=
(4) VAN RAEMDONCK D., DETAILLE M., MEINERTZHAGEN L, Le sens grammatical. Outil didactique à l’usage des enseignants. Recherche, 2009. Téléchargeable sur http://gramm-r.ulb.ac.be/scollab/referentiel/

PROF abandonne les astérisques

Depuis le deuxième numéro de PROF, la rédaction applique les « sept règles pour nous simplifier l’orthographe » (1), promulguées lors de la rentrée scolaire 2008. Jusqu’au numéro précédent paru début mai, chaque mot écrit en orthographe rectifiée, conformément à ces recommandations, était affublé d’un astérisque. Et sous chaque article comportant des formes rectifiées, on pouvait lire les mêmes mots écrits sous leur forme traditionnelle.

Désormais, ces astérisques et ces listes finalement assez répétitives disparaissent, et la rédaction veillera plus scrupuleusement encore à appliquer les sept règles recommandées.

Pour en savoir plus sur cette question, rendez-vous sur http://www.languefrancaise.be (> À la découverte de la nouvelle orthographe).

(1) http://www.enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=4467

Moteur de recherche

La dernière édition

Toutes les éditions

Retrouvez toutes les éditions de PROF.

Tous les dossiers

Retrouvez également tous les dossiers de PROF regroupés en une seule page !