Magazine PROF n°17
L'info
La cyberdépendance au cœur d’une fiction scolaire
Article publié le 01 / 04 / 2013.
La classe de 6e primaire de l’école communale de Xhovémont a réalisé un petit film dans le cadre d’une campagne de prévention de la cyberdépendance.
Clap, scène 10, prise 7. Aaaction ! crie un élève. « Tu as oublié d’aller chercher notre fils à l’école ! », déclame Chaima, en 6e primaire à l’École communale de Xhovémont. « On coupe ! Tes mots doivent être comme des couteaux ! », lui explique une animatrice de l’équipe de tournage. L’élève reprend, exprimant cette fois indignation et colère. Et son prétendu mari, Amass, de lui répondre, penaud : « Je sais, je n’arrive pas à m’empêcher de jouer : c’est comme une drogue ».
Ce tournage d’une capsule, par Ma classe fait sa télé, programme d’éducation aux médias et à l’audiovisuel, constituait l’une des étapes d’un projet plus global de sensibilisation des élèves de primaire à la cyberdépendance. Avec le soutien de la ministre de la Santé de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’ASBL Infor-Drogues a mené avec l’écrivain Nicolas Ancion une recherche-action auprès de plusieurs écoles. Elle a débouché, depuis 2011, sur la publication du livre J’arrête quand je veux (1), sur l’élaboration de pistes pédagogiques et d’un site internet (2), et sur des animations en classe.
« Quand nous avons été contactés par Patrick Biarent, le réalisateur de Ma classe fait sa télé, j’ai demandé à mes 17 élèves de lire le livre J’arrête quand je veux, de Nicolas Ancion, explique l’institutrice, Catherine Méan. Ce livre, qui a enthousiasmé les élèves, m’a permis de créer un débat en classe sur les jeux vidéo – ils en connaissent bien plus que moi sur le sujet et voulaient m’en remontrer – et leur impact sur la vie sociale ». Ensuite, au départ d’exercices d’improvisation avec une animatrice, les 17 élèves ont élaboré trois scénarios que le réalisateur a remixés en un seul, avant de tourner une capsule pour l’émission Ma classe fait sa télé, diffusée sur RTBF3 (3).
« Grâce à ce projet qui s’est étendu sur dix jours, ma classe a gagné au niveau relationnel : les élèves se sont rencontrés, au-delà des différences socio-culturelles, sur un terrain qu’ils connaissent bien », poursuit Mme Méan. L’institutrice entend bien prolonger la discussion sur le sujet. « Sans tenir un discours moralisateur, ni réduire les enfants à des bêtes furieuses, précise-t-elle. Plutôt que de considérer les jeux vidéo sous le seul angle du danger, on peut en faire un bel outil de dialogue avec les élèves ».
Catherine MOREAU
(1) ANCION N., J’arrête quand je veux, Jourdan Jeunesse, 2009.
(2) http://www.jarretequandjeveux.org
(3) http://youtu.be/Vvu04WeQEyo
Moteur de recherche
Tous les dossiers
Retrouvez également tous les dossiers de PROF regroupés en une seule page !