logo infos coronavirus
logo infos Ukraine
logo du site Mon Espace
logo du pacte d'excellence
logo FAQ+
logo des annuaires scolaires
logo espace enseignant
logo des communiques de presse
logo du magazine PROF
 

Magazine PROF n°20

 

L'acteur 

Roger Stas : « Je suis l’homme-orchestre de l’école »

Article publié le 01 / 12 / 2013.

Sur les murs du bureau de Roger Stas, proviseur de l’Athénée de Rixensart, quelques réflexions bien senties à l’attention des visiteurs, et quelques caricatures à côté de photos de voitures de course. Rencontre.

PROF : Quel a été votre itinéraire professionnel ?
Roger Stas : Au départ, je souhaitais devenir… vétérinaire. Mais après quelques semaines à l’université, j’ai compris que je ferais mieux de changer de trajectoire. Passionné par l’histoire, j’ai décroché l’agrégation de l’enseignement secondaire inférieur en français-langue étrangère, histoire et morale. D’abord éducateur au Lycée d’état de Genappe – petite école à l’ambiance familiale qui n’existe plus aujourd’hui –, je suis parti enseigner à l’Athénée Marcel Tricot, à Laeken. Un grand virage : au sein de cette école accueillant une population peu favorisée, j’ai pu me former à la (dure) réalité de terrain.

Nommé, j’ai encore enseigné l’histoire pendant une petite dizaine d’années à l’Institut technique de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Chomé-Wijns), à Anderlecht, avant de réussir le brevet de sous-directeur/proviseur. Et j’ai ensuite exercé cette fonction dans les athénées d’Ixelles, de La Louvière et, depuis l’an dernier, de Rixensart.

Pourquoi ce choix d’un autre métier ?
Je n’avais pas de difficultés pour gérer mes classes et transmettre des savoirs m’intéressait. Mais je souhaitais vivre une autre dimension avec les élèves, leur apporter davantage.

De quoi se composent vos journées ?
Dire que le proviseur (1) se charge de la discipline, c’est une vision réductrice. Globalement, je dirais que je suis le Rémi Bricka (NDLR : homme orchestre) de l’école. C’est-à-dire que, secondant le préfet des études, je veille au bon fonctionnement quotidien de l’établissement. Cela recouvre des situations très diverses. Ce matin, par exemple, on m’a prévenu à 7h50 qu’il y avait une fuite d’eau dans les toilettes de l’école. J’y ai donc débarqué avec salopette, bottes et clé anglaise.

Je sais, chaque matin, que ma journée sera faite d’imprévus, de problèmes à résoudre le plus rapidement possible, et cela me plait. Des problèmes humains, logistiques, d’organisation et de réorganisation dans l’enceinte de l’école et aux abords. Cela peut être des entrevues avec des élèves au comportement incorrect, la réorganisation de la journée d’une classe dont un professeur est absent, ou encore un rendez-vous avec des parents désemparés devant le comportement de leur ado.

Roger Stas : « Je sais que ma journée sera faite d’imprévus, de problèmes à résoudre le plus rapidement possible, et cela me plait ».
Roger Stas : « Je sais que ma journée sera faite d’imprévus, de problèmes à résoudre le plus rapidement possible, et cela me plait ».
© PROF/FWB

Cela peut être aussi la gestion quotidienne du registre de discipline ou du courrier aux parents, la vérification de dossiers d’élèves avec l’équipe d’éducateurs, une discussion à propos d’un élève avec le CPMS ou avec la médiatrice scolaire. Ou encore une réunion avec la police pour faire installer des panneaux d’interdiction de stationner permettant l’accès des camions, des bus de ramassage scolaire ou de l’internat. Sans oublier des discussions avec le comité de quartier comptant quelques irréductibles Gaulois qui oublient qu’ils ont été jeunes un jour,…

Hormis une semaine supplémentaire au début de juillet et une autre à la fin aout, je bénéficie du même régime de vacances que les enseignants. Le travail administratif, je le place si possible à la fin de la journée, que j’essaie de ne pas prolonger au-delà de 17 h. Je ne suis pas un rat de bureau : élèves, professeurs ou parents savent qu’ils peuvent me rencontrer sur le rond-point proche de l’école, dans la cour, dans les couloirs,…

Ixelles, La Louvière, Rixensart…Vous avez côtoyé différents milieux…
Voyager, c’est enrichissant et travailler avec des publics scolaires très variés m’a permis d’emmagasiner une « expérience utile » énorme, d’avoir le recul nécessaire pour apprécier les choses à leur juste valeur. Aujourd’hui, au professeur qui se plaint d’un élève parce qu’il possède une farde rouge au lieu d’une verte, je dis que la fin du monde n’est pas pour demain ! Je crois que j’ai fait le parcours dans le bon sens. C’est plus facile que si, après avoir conduit une Mercedes, j’étais reparti en Trabant…

Un bon et un mauvais souvenir ?
Ma meilleure expérience, en 14 ans, je l’ai vécue l’an dernier. J’ai mis en place avec une éducatrice, Isabelle Hance, sans trop y croire au départ, un programme d’accompagnement pour un élève de rhéto au bord du décrochage. Non seulement il a fini par réussir son année, mais en plus il a commencé des études de médecine. Le père est venu nous remercier, en larmes. Quant aux mauvais souvenirs, ils sont malheureusement tous liés à des comportements souvent incompréhensibles, à la jalousie ou à l’intolérance de certains adultes (collègues, parents, partenaires extérieurs…).

Et un rêve ?
Acheter une Ford Mustang 1966, blanche, que je conduirai en respectant le code de la route et les règles de sécurité.

Propos recueillis par
Catherine Moreau

(1) L’équivalent du préfet de discipline dans le réseau subventionné.

Moteur de recherche

La dernière édition

Toutes les éditions

Retrouvez toutes les éditions de PROF.

Tous les dossiers

Retrouvez également tous les dossiers de PROF regroupés en une seule page !