Magazine PROF n°25

Clic et Tic 

EtiGliss : ziiiiiiiiiip et clic

Article publié le 01 / 04 / 2015.
Article paru en ligne uniquement.

Une enseignante hutoise crée ses propres exercices de français avec l’application EtiGliss, pour l’apprentissage, l’enseignement différencié ou la remédiation.

Jeudi 12 février 2015. Isabelle Paquot entame son cours de français dans une des classes de 1^re différenciée de l’école polytechnique de Huy. Dans le cadre d’un projet soutenu par son école, son réseau et Ecole numérique, tous ses élèves disposent d’une tablette Android sur laquelle ils utilisent l’application EtiGliss ⁽¹⁾.

EtiGliss : chaque fois, il s’agit de faire glisser une étiquette réponse d’un endroit à un autre.

© PROF/FWB

« Après avoir lu le gag de Boule et Bill, vous utilisez votre dictionnaire comme Boule », énonce l’enseignante. Suivent des exercices sur les types d’ouvrages de références, les composantes d’un item du dictionnaire, l’orthographe d’un nom, la prononciation d’un autre.

Chaque fois, il s’agit de faire glisser une étiquette réponse d’un endroit à un autre. En effet, EtiGliss permet aux enseignants de créer des étiquettes virtuelles à classer, ranger, compter… Elles pourront aussi combler des textes à trous ou être exploitées au gré de l’inventivité des enseignants.

« Dans huit écoles provinciales liégeoises, il existe un projet ‘tablette’ tel que le mien, explique M^me Paquot ⁽²⁾. J’ai cherché une application pour tablettes qui permette avant tout de créer mes propres exercices. Celle-ci est gratuite et toute simple : j’ai déjà 71 exercices à mon actif, depuis mai. Et dès que mes élèves me signalent un petit problème ou que j’ai une difficulté, je fais appel à André Delacharlerie, le concepteur, qui me répond très rapidement ».

Celui-ci a conçu EtiGliss avec une enseignante de 2^e primaire, Christine Van Hove, en visant surtout le fondamental. « Mes deux filles, 2 et 4 ans, en font un usage régulier : toucher l’étiquette et la faire glisser en maintenant son doigt sur l’écran, c’est plus simple que manipuler une souris, confirme M^me Paquot. Par ailleurs, je l’utilise au 1^er degré du secondaire et au 2^e du qualifiant ».

L’application se fond dans toutes les disciplines. « Je suis en train de former ma collègue de mathématique. Et j’envisage de faire de même avec mon collègue d’éveil. De plus, via une commission provinciale mensuelle, je partage énormément avec mes collègues concernés et j’engrange de nouvelles idées ».

Moins de feuilles, moins de temps pour recopier le tableau, plus d’exercices et d’entrainement, l’auto-correction, le minutage qui amène une certaine compétition, la possibilité de placer du son sur les étiquettes, la surcharge de travail compensée par le gain de temps dans le travail des enfants et la motivation qui les anime… Autant d’atouts constatés par l’enseignante pour la remédiation, l’enseignement différencié, l’apprentissage d’une langue étrangère… Bref, « les élèves des autres classes demandent à leurs professeurs d’utiliser les tablettes dans leur classe aussi», conclut M^me Paquot.

Pa. D. 

⁽¹⁾ http://www.eti-education.net. La version I-Pad n’est pas planifiée.
⁽²⁾ Ce projet, encadré notamment par l’agent technique Jonathan Sciascia et la conseillère pédagogique Geneviève Pupien, de la Province de Liège, est décrit sur : http://bit.ly/1AuFjkL