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Magazine PROF n°26

 

L'info 

« Nous en avions plein les mirettes »

Article publié le 01 / 06 / 2015.

L’entreprise Techspace Aero figure parmi celles qui accueillent des enseignants en stage d’observation et d’immersion, dans le cadre du projet Entr’apprendre (1).

Techspace Aero (du groupe Safran) conçoit, développe et produit des sous-ensembles (compresseurs basse pression de turboréacteurs), des équipements (systèmes de lubrification pour moteurs aéronautiques et vannes de régulation pour moteurs et étages de lanceurs spatiaux) et des bancs d’essais pour les moteurs aéronautiques et spatiaux. Partenaire des grands motoristes mondiaux, la société occupe une position de leader mondial dans ces trois pôles.

René Pieters : « J'ai découvert une entreprise. À moyen terme, c’est tout bénéfice pour mes mécaniciens ».
René Pieters : « J'ai découvert une entreprise. À moyen terme, c’est tout bénéfice pour mes mécaniciens ».
© Bernard Delpierre

René Pieters, chef d’atelier mécanique du Collège technique Saint-Jean à Wavre, participe à la gestion des ateliers soudure du CEFA de Court-Saint-Étienne. Inscrit au projet Entr’apprendre (lire « Entr'apprendre: des enseignants en entreprises »), il a été invité à un stage de quatre jours chez Techspace Aero.

« Au début, j’étais sceptique. En fait, je ne connaissais pas du tout cette entreprise. J’y ai fait une heureuse découverte. À quelques dizaines de kilomètres de chez moi, j’y ai vu de la soudure, de l’usinage, du collage, l’utilisation de matériaux composites, de silicones, l’usinage du titane,… À moyen terme, c’est tout bénéfice pour mes mécaniciens ».

Des enseignants en immersion

René Pieters fait partie des huit enseignants de cours techniques ou de pratique professionnelle qui ont assisté à la présentation et à la visite de l’entreprise le 27 avril. Du 5 au 7 mai 2015, il a également participé aux stages d’immersion avec quatre enseignants techniciens. Ils ont accompagné les chefs de ligne et le personnel d’une ligne automatisée FMS (Flexible Manufacturing System) pour découvrir sa maintenance et l’usinage de pièces du compresseur basse pression.

Ils ont découvert également l’aspect polyvalent du métier d’usineur sur la ligne FAN&DRUM : montage des outils, gestion et communication homme/machine, ébavurage, inspection de la table et contrôle tridimensionnel... « Nous n’étions pas aux manettes, mais nous en avions plein les mirettes, commente M. Pieters. C’est compréhensible : chaque pièce vaut des dizaines de milliers d’euros ».

Le plan de formation prévoyait plusieurs angles : processus, réalité opérationnelle, attitudes et comportements, esprit d’entreprendre, information sur les métiers, nouvelles techniques utilisées par la firme, perception des exigences humaines et relationnelles. « La plupart de ces aspects ont été abordés par les enseignants stagiaires, explique Aurélie Humblet, coordinatrice des ressources humaines de l’entreprise. Ils ont accompagné notre personnel et listé lors du débriefing une série de points techniques sur lesquels insister auprès de leurs élèves. Mais ils ont également perçu un métier polyvalent au cœur d’un processus, où l’état d’esprit et le comportement jouent un grand rôle comme l’assurance qualité et la sécurité ».

M. Pieters s’empresse d’ajouter : « On sent que le chef de ligne et ses techniciens aiment leur entreprise, prennent du plaisir à expliquer leur métier. Mon propre enthousiasme a connu un bémol à la fin du stage : j’ai vu un sujet d’une minute dans un journal télévisé sur Entr’apprendre, avec l’impression qu’il n’en montrait pas le côté attrayant ».

« En Fédération Wallonie-Bruxelles, selon moi, les médias, trop pessimistes, parlent peu ou pas assez bien de ce qui marche. Le lendemain, dans mon école, j’ai évoqué tout cela à mes enseignants. Nous avons de suite conçu le projet d’emmener nos élèves visiter l’entreprise. D’autant plus que c’est un endroit où ils pourront vraisemblablement aller en stage eux-mêmes ».

Les bénéfices

Pourquoi une entreprise de pointe s’intéresse-t-elle à un tel projet ? « Toutes les initiatives qui portent sur les écoles intéressent Techspace Aero, répond Mme Humblet. Nous avons des élèves en stage. Nous en engageons énormément, qui sortent de professionnelle, de qualification comme de baccalauréat. Mais l’usineur est un métier en pénurie. Nous avons tout intérêt à participer à cette initiative qui sera relayée dans les écoles ».

Quels bénéfices pour ces dernières ? M. Pieters : « L’immersion qui fonctionne bien apporte d’abord une motivation pour l’enseignant, qui se replonge dans un apprentissage qui a du sens. De plus, les explications fournies valent des heures de cours. Enfin, les écoles créent des liens avec une entreprise, un débouché professionnel pour les élèves. Elle leur apportera une formation spécifique, parfois de la polyvalence. À nous de leur apprendre les bases et la capacité à continuer à apprendre ».

Et la suite ?

Ce projet peut-il se développer ? Le débriefing chez Techspace Aero montre que le stage a bien marché : les participants sont satisfaits. Tout n'a peut-être pas fonctionné aussi bien partout. « Un de mes collègues chef d’atelier a interrompu son stage dans une autre entreprise », laisse filtrer M. Pieters.

Mme Humblet ajoute : « Nous avons mobilisé une dizaine de personnes parmi lesquelles des chefs de ligne et des chargés de communication. Nous ne sommes pas capables d’organiser trois éditions sur un an avec le même investissement. Il faudrait multiplier les endroits de stage. Mais que diront les entreprises de petite ou moyenne importance ? Auront-elles les moyens pour faire face à cette nouvelle demande ? » Le projet sera évalué à l’automne.

Patrick DELMÉE

(1) http://www.fondation-enseignement.be (> Actions)

 

Entr’apprendre : des enseignants en entreprise

De mars à mai 2015, une bonne cinquantaine d’enseignants ont effectué des stages d’observation puis, pour certains, d’immersion en entreprise, dans le cadre du projet pilote Entr’apprendre. Soutenu par le Fonds social européen, il a été initié par la Fondation pour l’enseignement1, la Formation en cours de carrière, le Cecafoc, l’Institut de formation en cours de carrière.

Le but ? Qu’école et entreprise se (re)découvrent et que cela puisse faire boule de neige. Cette année, l’initiative était centrée sur les secteurs soudage (construction métallique, chaudronnerie), construction automobile, construction mécanique et usinage, maintenance mécanique, maintenance électrique.

En 2015, cela concernait trente écoles, plus d’une cinquantaine d’enseignants, formateurs CEFA ou chefs d’ateliers, et huit entreprises partenaires (Carmeuse, HedelbergCement, Stib, Sonaca, Techspace Aero, D’Ieteren, JTEKT Torsen et les Ateliers de la Meuse).

En mars, une journée a préparé les participants au processus d’observation participative et au relai. Jusque mai, les stages comprenaient une journée de présentation et d’observation de l’entreprise (ouverte aux enseignants de cours généraux), suivie de trois jours en immersion. Suivront une journée de formation d’analyse et d’échanges, au sein de chaque réseau d’enseignement, visant le transfert sur le terrain ; et une autre journée interréseaux de bilan, évaluation et régulation en vue d’une extension en 2016.

(1) http://www.fondation-enseignement.be

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