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Magazine PROF n°27

 

L'info 

« La Twictée dédramatise la dictée »

Article publié le 01 / 09 / 2015.

L’informatique entre de plus en plus dans les classes. C’est un des thèmes que développera le prochain Salon Éducation (1). À Uccle, par exemple, une institutrice utilise le réseau social Twitter pour un travail collaboratif autour de la dictée : la twictée.

La Twictée, c’est une aventure à plusieurs niveaux. Primo, des enseignants échangent, collaborent, s’accordent au sujet d’un texte court à dicter à leurs élèves. Ceux-ci collaborent d’abord dans leurs groupes-classes, pour corriger des textes et surtout pour réfléchir aux fautes orthographiques et aux outils permettant de les éviter. Cette collaboration s’étend ensuite à deux autres classes qui participent au même système.

Samira Lktoubi : « Lorsqu’ils corrigent les Twictées, mes élèves font de la réflexion orthographique et grammaticale ».
Samira Lktoubi : « Lorsqu’ils corrigent les Twictées, mes élèves font de la réflexion orthographique et grammaticale ».
© PROF/FWB

La dictée en réseau

Fabian Hobart et Régis Forgione, deux enseignants français, ont fondé les Twictées (2) et les coordonnent. Dans un premier temps, ils répartissent les enseignants qui suivent @TwictéeOfficiel (sur Twitter) en groupes de dix à quinze personnes. « Ils les regroupent par niveaux, du cours préparatoire jusqu’au collège », explique Samira Lkoutbi, une institutrice qui participe avec sa 5e primaire de l’École Longchamp, à Uccle (3).

« Dans chaque team, au sein d’un document collaboratif sur Google drive, les enseignants discutent, se concertent, s’accordent sur un ou plusieurs points de matière et sur un texte à dicter. Il compte 140 caractères maximum ». Selon l’institutrice, cet échange est déjà très riche : chacun ouvrant sa classe à l’autre, des liens se tissent, des collaborations nouvelles peuvent émerger.

Ce texte est dicté à tous les élèves de la classe. Suit une première phase collaborative. Huit groupes de deux ou trois élèves collaborent pour corriger le texte une première fois. Par ailleurs, MM. Hobart et Forgione regroupent les classes en trios d’échange. « Les premiers contacts entre les classes du trio permettent de faire un peu de géographie », commente l’institutrice.

Et les dictées deviennent des Twictées : « Nous envoyons nos textes à une classe-miroir. Elle les corrige. Une classe-scribe nous fournit ses Twictées à corriger ». Ces échanges se font en mode privé sur Google drive ou Twitter.

« Lorsqu’ils corrigent les Twictées, mes élèves font de la réflexion orthographique et grammaticale. Ils en faisaient très peu auparavant. Ainsi, ils rédigent des Twoutils, des aides à la correction qui ne dépassent pas eux-mêmes 140 caractères ». Ces mini-règles d’orthographe doivent être rédigées de façon très précise. Et elles se basent sur une classification des erreurs à partir de balises, réunies dans un dictionnaire : #AccordGN signale une erreur d’accord dans le groupe nominal ; #AccordSV dans l’accord du verbe au sujet,… « Ainsi, les élèves écrivent, synthétisent, classent, analysent. De plus, ils sont moins passifs et épousent un temps la posture de l’enseignant ».

En parallèle, la classe de Mme Lkoutbi reçoit les Twoutils de sa classe-miroir et corrige ses propres Twictées. Le processus se termine par une dictée bilan inspirée du texte initial. « Cette évaluation porte sur un point de matière. Je n’évalue pas pour l’instant les compétences transversales en éducation aux médias, en savoir-être, que les élèves engrangent ».

Des règles de fonctionnement

L’utilisation de Twitter en classe nécessite des règles. « Nous avons co-construit une charte d’utilisation. Nous avons 400 personnes – dont des parents – qui nous suivent. Cela implique de travailler sur les niveaux de langage. Tout envoi doit être validé par l’institutrice. C’est elle qui allume le matériel, avec un code. Le projet se fait avec l’accord de la direction et des parents… ».

Pour s’inscrire sur un réseau social, il faut avoir 13 ans. L’institutrice a créé un compte pour la classe (4) et dispose de matériel en classe, dont le sien. Les élèves n’utilisent pas leur GSM. Mais ils s’initient à l’éducation aux médias et notamment à la construction d’une identité numérique.

Pour revenir sur le matériel, « beaucoup de choses se font d’abord sur papier. Pour l’interactivité, au début j’utilisais mon GSM et une tablette. Ensuite, j’ai pu obtenir une connexion à un réseau Wifi, ainsi qu’un tableau blanc interactif. Ceci facilite la Twictée, mais n’est pas indispensable. Par ailleurs, cela m’aide pour tous mes cours ».

« Et en périodes, j’en compte une pour l’écriture de la Twictée, deux pour les Twoutils et une pour la dictée bilan, réparties sur quatre jours. Nous faisons huit Twictées sur l’année… et bien d’autres dictées normales. Les élèves ont appris à moins les craindre ».

Bref, selon l’institutrice, la Twictée est transposable assez facilement et convient pour les classes qui ont des difficultés orthographiques et grammaticales tout autant que pour les autres. C’est une manière de réinvestir les apprentissages orthographiques.

Patrick DELMÉE et Dominique LUCAS

(1) À Charleroi-Expo, du 14 au 18 octobre 2015, http://www.saloneducation.be
(2) https://twitter.com/twicteeofficiel
(3) http://slkoutbi.blogspot.be
(4) https://twitter.com/Classe_SLkoutbi

Des dossiers TICE sur enseignement.be

Réseaux sociaux, TBI, applications tablettes… Autant de thématiques prochainement développées sur http://www.enseignement.be pour favoriser les pratiques numériques chez les enseignants.

La Cellule Projets TICE de la Fédération Wallonie-Bruxelles travaille sur l’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’enseignement. Via le portail enseignement.be, elle lance un vaste projet de diffusion de ressources en ligne. Elles seront rassemblées en dossiers thématiques et regrouperont les informations nécessaires aux professionnels de l’éducation souhaitant se lancer dans l’aventure numérique. Le premier dossier s’attaque aux réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Blog,… Il est en ligne depuis septembre 2015 (1).

Ce dossier Réseaux sociaux est structuré autour de trois axes. Nathalie Bolland, de la Cellule Projets TICE : « D’abord nous proposons des ressources pédagogiques pour aider les enseignants à éduquer leurs élèves à l’usage des réseaux sociaux, mais aussi à trouver des réponses aux questions légales et pratiques que leur utilisation peut poser, comme les situations de cyberharcèlement. Ensuite, nous abordons l’utilisation des réseaux en classe en appui de l’apprentissage d’une matière. Ainsi, nous souhaitons stimuler l’échange de bonnes pratiques. Enfin, dans notre troisième axe, nous montrons que l’usage des réseaux sociaux peut aussi nourrir la pratique des enseignants. Nombre d’entre eux échangent des ressources ou suivent les nouveautés en éducation par ce biais ».

Le reportage sur la Twictée (lire « La Twictée dédramatise la dictée »), développée dans l’École Longchamp, illustre bien les différents axes de ce dossier.

(1) http://www.enseignement.be/index.php?page=0&navi=3210

Twit, Twit, Twit...

Twitter est un réseau social en ligne d’abonnements et d’abonnés liés à des centres d’intérêts. Les messages postés ne dépassent pas 140 caractères.

Samira Lkoutbi y a d’abord suivi des enseignants auteurs de blogs pédagogiques : « J’y ai fait de belles découvertes : des centres de compétences ; des expériences de classes inversées ; les cartes Plickers, des cartes pour voter, lues par une tablette, qui affiche les résultats en direct ; le mur Padel, une application pour écrire ; Adobe voice, pour créer des capsules vidéo ; Educaplay, pour créer des jeux… »

Cette institutrice uccloise a ainsi rencontré les Twittclasses (1), des classes de tous niveaux qui échangent des défis dans toutes les matières – par exemple #lecompteestbon en mathématiques. Et parmi eux, les Twictées en français (lire « La Twictée dédramatise la dictée »). Un dispositif qui compte une centaine de classes et 2000 élèves, répartis dans plusieurs pays, France, Canada, Suisse, Togo, Finlande, Liban, États-Unis et Belgique.

« Et, en aout, les enseignants Twictonautes se réunissaient lors de l’Université de la Twictée, au Colloque Ludovia#12 à Aix-les-Thermes », conclut Samira Lkoutbi.

(1) http://www.twittclasses.fr/

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