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Magazine PROF n°29

 

L'acteur 

Une victoire sur la maladie, … et sur l’indifférence

Article publié le 01 / 03 / 2016.

Enseignant à l’Athénée royal de Waterloo, Éric Fierens donne aussi bénévolement des cours à des enfants malades.

La cinquantaine, blouson de cuir, queue de cheval, Éric Fierens a d’abord été professeur d’art avant d’enseigner l’histoire à l’Athénée royal de Waterloo, depuis trois ans. Il est également bénévole pour l’ASBL L’École à l’hôpital et à domicile (EHD) (1).

Eric Fierens : « Je ne regarde pas d’abord l’enfant malade, mais bien l’élève en besoin scolaire. Je n’entre dans sa bulle qu’avec ce contrat précis ».
Eric Fierens : « Je ne regarde pas d’abord l’enfant malade, mais bien l’élève en besoin scolaire. Je n’entre dans sa bulle qu’avec ce contrat précis ».
© PROF/FWB

PROF : Comment êtes-vous devenu enseignant ?
Éric Fierens :
Élève, j’ai été confronté à la violence du système scolaire, structurelle, physique. Puis, un enseignant, qui se démarquait de ses collègues, m’a ouvert la porte du monde de l’art, ce qui m’a orienté vers une formation d’archéologie et histoire de l’art. La troisième rencontre fut celle de l’enseignement. J’avais franchi le pas, par amour de la transmission, bien décidé à lutter contre les effets négatifs de l’école.

Et bénévole ?
En 2010, un accident de moto m’a empêché de travailler. Convalescent, j’ai voulu me rendre utile. Je participais à un groupe de parole du Centre interdisciplinaire sur l’enfant (CIEN) (2). Il réunit des enseignants de toutes disciplines, encadré par un psychologue ou un psychiatre. On m’y a fait connaitre l’EHD.

En quoi consiste votre bénévolat ?
Tout parent peut faire appel, gratuitement, à l’EHD. Née en 1982, l’ASBL collabore avec l’école et les professionnels qui suivent le jeune. Et s’appuie sur près de cinq-cents bénévoles répartis en onze secteurs géographiques. 80 % sont des enseignants retraités. Certains sont encore en activité. D’autres n’ont pas de formation pédagogique. Par an, ce sont 5000 heures de cours. Les jeunes souffrent de pathologies cliniques, dont le cancer, ou de pathologies psychologiques, dont la phobie scolaire.

En moyenne, je donne 1 à 3 heures/semaine, plus la préparation et les déplacements - payés par l’EHD. J’ai souvent des élèves en fin de primaire, qui préparent le CEB, à qui je donne français, éveil. Les bénévoles sont souvent polyvalents. La durée varie. Le maximum ? J’ai eu un jeune cancéreux pendant deux ans. Et quand le contrat est terminé, « les acteurs se referment », la vie reprend son cours. Je ne reprends jamais contact de ma propre initiative.

Quel est l’apport de votre métier ?
Ma compétence me permet de voir certaines matières en un minimum de temps. Je ne regarde pas d’abord l’enfant malade, mais bien l’élève en besoin scolaire. Je n’entre dans sa bulle qu’avec ce contrat précis. Je dois rester très attentif et très « adaptable », à son état de fatigue et de douleur, très variable.

Et de votre bénévolat ?
C’est une terrible victoire, sur la maladie et sur l’indifférence. Elle me renforce dans l’idée que chaque enfant a son propre rythme pour avancer. Je suis plus sensible à ses besoins, ses difficultés. Et davantage capable d’observation, d’écoute et d’empathie.

Une activité à conseiller ?
Chaque enseignant devrait s’y frotter. Cela peut lui faire prendre conscience de la bonne volonté qui existe chez tous les élèves et des barrières souvent imposées par la vie. Cela peut contribuer à humaniser le système.

Propos recueillis par
Patrick DELMÉE

(1) http://www.ehd.be et info@ehd.be
(2) http://www.ch-freudien-be.org/connexions/cien/

 

 

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