Magazine PROF n°16
Tableau de bord
Davantage d’élèves dans le 1er degré commun
Article publié le 01 / 12 / 2012.
La réforme du 1er degré secondaire a pour effet de maintenir davantage d’élèves dans le « tronc commun ». C’était l’objectif, si l’on sait que près de 60% des élèves orientés précédemment vers la 3e professionnelle quittaient l’école sans certification de 6e. L’avenir dira si ce maintien en tronc commun est payant.
La présentation de la 7e édition des Indicateurs de l’enseignement (1) fut l’occasion pour la ministre de l’Enseignement obligatoire de mettre en relation le parcours d’élèves de 3e professionnelle (3P) et la réforme du 1er degré secondaire. Les Indicateurs 2011 (2) soulignaient que sur 11 529 jeunes entrés en 3P en 2004-2005, 37% sortaient certifiés après six ans (contre 88% dans le général). Près de 60% d’entre eux avaient quitté l’enseignement sans diplôme de 6e année.
L’édition 2012 s’intéresse à l’origine de ces élèves entrés en 3P. Sur les 8 664 élèves de 3P en 2010-2011, moins d’un tiers étaient en 6e primaire trois ans avant, contre 85% des élèves de 3G. « On a vu où ils vont aller, remarque la ministre Simonet. Ici, on voit d’où ils viennent. L’année qui précède la 3P, ils devraient être en 2e commune. Or, seuls un quart d’entre eux y sont. Le but de la réforme du 1er degré, c’est que des élèves venant de primaire, même avec CEB, mais qui ne maitrisent pas tout ce qu’il faut, puissent approfondir, pour que le choix, après la 2e secondaire, soit un choix positif. Il vaut mieux qu’un élève termine son 1er degré même avec un an de plus, mais en étant plus outillé pour demain, certainement s’il s’oriente ensuite vers un métier technique ».
De fait, les parcours scolaires des élèves entrés en secondaire avant et après l’entrée en vigueur du 1er degré différencié indiquent qu’il y a davantage d’élèves qui réintègrent le degré commun qu’auparavant. Deux ans après être entrés en 1re commune, il y avait autant d’élèves en 3G, 3TT et 3TQ avant la réforme (2008-2009) qu’après (2010-2011). Par contre, après la réforme, il y en avait moins en 3P (4,4% contre 11,5%) et plus en 2e commune (12,3% contre 8,7) et complémentaire (12,3 contre 8,5).
Les chiffres sont plus éloquents encore pour les élèves entrés avant réforme en 1re accueil et après réforme en 1re différenciée. Deux ans plus tard, ils sont aujourd’hui moins de 60% en 3e (57,3% en 3P) alors qu’ils étaient avant la réforme 72,7% en 3P. Plus d’un quart sont toujours dans le 1er degré, alors qu’ils n’étaient que 10,7% avant la réforme. L’avenir dira si ce maintien dans le tronc commun – que certains voudraient même allonger à 16 ans – diminue les sorties de l’enseignement sans diplôme de 6e secondaire. « Autant je me bats contre le redoublement partout, autant ici c’est important d’outiller ces élèves sur les compétences générales, parce qu’après, c’est un autre enseignement qu’on leur propose », conclut la ministre.
(1) Les indicateurs de l’enseignement, 7e édition, 2012. http://www.enseignement.be/indicateursenseignement
(2) Les indicateurs de l’enseignement, 6e édition, 2011, Indicateur 20, p. 50-51.
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