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Magazine PROF n°2

 

 

Feu rouge aux Fangios !

Article publié le 01 / 06 / 2009.

De mars à mai, quarante-huit élèves de l’Athénée de Ganshoren se sont préparés au permis de conduire théorique. En quatre étapes : le brevet européen de premiers secours, une initiation à la mécanique, l’apprentissage en ligne et enfin l’examen.

En 2007, la Gouverneure de Bruxelles-capitale appuie sur le démarreur pour un projet alliant premiers soins, initiation mécanique, apprentissage théorique. À Ganshoren, Valérie Rennoir et Charlotte Havelange, éducatrices en charge du 3e degré, embraient, avec l’aide de Touring et de la Croix-Rouge de Belgique. Elles continuent cette année. « Beaucoup d’élèves roulent comme des Fangios, oublient ceinture ou clignotant, pas forcément conscients de l’accident si vite arrivé, explique Valérie Rennoir. L’an passé, un chauffard plus âgé, en marche arrière dans la rue de l’école, a foncé sur un poteau. Et s’il y avait eu un élève ? » Mais comment faire la sélection des quarante-huit places très prisées par les deux cents ados concernés ? « Un pari : les plus motivés sont les lève-tôt, répond-elle. Nous avons ouvert les inscriptions à 7 h 30. À 8 h, nous avions le quota. Avec trente-cinq filles pour treize garçons cette année ».

Premiers soins

Pour ouvrir la route des premiers soins, Mario Pauwels, secouriste professionnel à la Croix-Rouge. « Les jeunes sont mis en situation pendant cinq heures, explique Valérie Rennoir. Accessoires à la clé, certains simulent une brulure à la main, une plaie ouverte ou une amputation d’un doigt. Les autres supputent les parcours à suivre, sous l’éclairage du secouriste. Puis ils les appliquent. Au vu des mises en pratique, les élèves reçoivent tous leur brevet européen de premier secours. Mario Pauwels envisage même de les faire participer à une activité de terrain de la Croix- Rouge ».

Virage vers Bernard Genette, de Touring, pour s’initier à la mécanique, au Centre de Drogenbos. Cours frontal développé ensuite sur le terrain : on ouvre les capots, on vérifie les niveaux d’huile, on change un pneu, on voit la différence entre diésel et essence,… « Lors du questionnaire à choix multiple pour l’évaluation, tous les élèves ont eu plus de 60 %, sauf deux filles, commente Valérie Rennoir. Ils repartent alors avec un code d’accès à l’apprentissage en ligne, sur le site de Touring. Ils l’activent quand ils le veulent. L’école est prête à mettre un ordinateur à leur disposition lors d’un temps libre. Mais ils préfèrent travailler chez eux. Le gouverneur leur paie aussi l’examen théorique. »

Un projet encadré par des éducateurs et des partenaires extérieurs, comme la Croix-Rouge.
Un projet encadré par des éducateurs et des partenaires extérieurs, comme la Croix-Rouge.
© Isopix

Question d’organisation

À Ganshoren, ce sont les éducateurs qui mènent le projet. « Dans éducateur, il y a éduquer, ajoute Valérie Rennoir. Cela me motive et je prépare en cours du soir un baccalauréat d’éducateur spécialisé. Je ne suis pas un simple pion. J’aime participer à de tels projets, qui collent parfaitement avec la formation de citoyens responsables. Qui me permettent de connaitre mes jeunes sous d’autres coutures et de mieux tisser des liens de confiance. Qui sont à mettre peut-être en parallèle avec un décrochage scolaire aujourd’hui très faible ».

Le projet est possible… grâce à une organisation qui dégage du temps. Trois personnes gèrent le 1er et le 2e degrés, deux le 3e. Un commis encode les absences et gère le courrier aux parents. Une caméra supervise la salle d’études du 3e degré, sans présence d’adultes. Des stagiaires de la section animation gèrent les études des après-midis. Les élèves qui « perdent » des heures de cours pour le projet s’engagent à se remettre en ordre. Au besoin, ils peuvent faire appel au dispositif d’accrochage scolaire du mercredi après-midi.

Le point de départ ?

Depuis 2007, trois autres écoles, toutes francophones (1), s’attèlent au projet lancé par Véronique Paulus de Châtelet et poursuivi par l’actuel gouverneur faisant fonction Hugo Nys. « Toutes les études sur la sécurité routière indiquent une sur-représentativité des jeunes dans les accidents de roulage et un taux d’échec important à l’examen au permis de conduire, rappelle Olivier Lessire, officier de liaison auprès du Gouverneur. La Flandre a intégré un enseignement de la sécurité routière dans les écoles. Avec un budget annuel de 20 000 €, nous montrons que c’est possible avec quatre écoles pilotes francophones autour de trois idées : responsabilité, citoyenneté et conscience des risques de la route ».

« Ce permis de conduire, c’est important pour mon futur emploi, confie Julie Brixhe, 16 ans et élève en 5e générale. Les parents m’ont poussée à m’inscrire. De plus, la mécanique auto n’est pas dans mes cours ». Quentin Szep, 18 ans, et en 5e animation, complète : « Le fait de passer le Beps améliore le CV d’un animateur. Et pour tout cela, c’est gratuit : cool ! De plus, en tant que futur animateur, je donne un feu vert aux éducs qui travaillent par projet ». « Bilan positif et objectifs atteints », estime Olivier Lessire. L’animation ne devrait pas être reconduite, si la Communauté française prend le relai, comme peut le laisser penser la circulaire sur les jours blancs (lire "Des 'jours blancs' de toutes les couleurs").

Patrick DELMÉE

(1) Institut technique René Cartigny, Athénée royal Serge Creuz, Centre d’enseignement d’Etterbeek Ernest Richard, soit 192 élèves en tout.

Des « jours blancs » de toutes les couleurs

Fin mars 2009, la circulaire sur les « jours blancs » arrivait dans les boites aux lettres. Les directions ont dû rentrer les projets pour le 24 avril en y joignant les considérations du conseil de participation. La décision de subvention devrait arriver, si ce n’est déjà fait. Le comité d’avis qui tranche veille à ce que ces projets aient un aspect éducatif, cohérent par rapport au projet d’établissement.

Parmi les possibilités, l’appel à projets ouvre le champ à l’apprentissage et l’examen du permis théorique. Mais pas n’importe comment. « Les jeunes ne pourront pas se rendre seuls dans l’auto-école de leur choix, explique Didier Leturcq, qui gère le dossier au cabinet du ministre de l’Enseignement obligatoire. Les écoles optent pour un opérateur reconnu par le Service public fédéral Mobilité et Transports. Pour la petite histoire, une mutuelle qui permet un tel service n’est pas dans leur liste. Pour le reste, les établissements décident au cas par cas, en fonction notamment de la disponibilité des enseignants, des éducateurs et des règles en matière de sortie ».

Selon la Fédération des auto-écoles agréées (FAA), il faudrait que les élèves suivent douze heures de cours. Le nombre de séances, l’encadrement, le lieu, le matériel didactique, le nombre d’élèves par cours ? « L’idéal pour les auto-écoles, ce sont des séances de trois heures de cours en nos locaux, avec notre matériel didactique difficile à déplacer, pour des groupes d’une quinzaine d’élèves », estime Concetta Deletto, de la FAA. Chaque formation sera facturée 50 € par élève. Le budget, pour l’ensemble des projets « jours blancs », est fixé à 2 millions €.

En Flandre, les écoles peuvent également organiser des examens au permis théorique avec le Groupement des entreprises agréées de contrôle automobile et du permis de conduire (Goca). En 2009-2010, ce dernier pourra faire de même pour les écoles francophones, avec l’aval de la Communauté française. Impossible en juin en raison du planning. Cout : 15 € par candidat.

 http://www.enseignement.be/index.php?page=26823&do_id=2862

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