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Magazine PROF n°32

 

L'info 

Catherine Gougnard : « Le contact avec les apprenants est plus direct »

Article publié le 01 / 01 / 2017.

Catherine Gougnard a passé des dizaines d’heures à transposer son cours sur la cellule en modules en ligne, totalement interactifs. Elle ne les imaginait pas autrement.

Enseignante depuis 2005, Catherine Gougnard donne cours de biologie et de chimie de la 4e à la 6e secondaire à l’Athénée royal Prince Baudouin, à Marchin, depuis huit ans. Fin 2008, elle s’est portée candidate à ce qui s’appelait encore l’Enseignement à Distance. Elle a donc vécu sa mutation, du papier aux cours en ligne.

PROF : Quel temps consacrez-vous aujourd’hui à l’E-learning ?
Catherine Gougnard :
Quand c’était en version « papier », je ne faisais que rédiger des modules de cours. Maintenant, je construis des modules et je fais du tutorat. Quand je rédige un module, c’est plus par demi-journée de travail, le jeudi, quand je n’ai pas cours, ou le week-end. Pour le tutorat, ça dépend de l’activité des apprenants inscrits aux sept modules dont je suis chargée : parfois j’y consacre quelques heures pour suivre leur avancement dans le module, parfois juste une demi-heure par-ci par-là, pour répondre à une question d’un apprenant ou corriger un devoir.

Comment avez-vous transposé vos cours ?
J’avais une base « papier », que j’ai adaptée au format interactif de la plateforme. Ça m’a pris énormément de temps de passer du papier aux modules en ligne De plus, il y avait une échéance…

Pour l’instant, 30 % des modules sont interactifs. Dont les vôtres ?
Les miens, oui. C’est vrai que certains modules se présentent encore comme des fichiers PDF. Mes modules, eux, sont exactemetn à l’opposé : tout est interactif. Avec ce qu’on appelle le livre (NDLR : l’explication de la matière), un test d’autocontrôle, et puis un devoir. Dans les livres, j’aime bien ajouter des animations, des vidéos. Je ne suis pas une championne de l’informatique, mais ça me plait de chipoter. Je me suis mise au code html, je sais faire des tableaux en code… Un cours en ligne doit être attractif.

Au début, avec d’autres tuteurs, on a tenté davantage de choses, parce qu’on pourrait aller encore plus loin. Mais le risque était d’avoir des modules trop hétérogènes. On a donc gardé une ligne commune : un livre, un ou des tests d’autocontrôle, des devoirs à corriger par des tuteurs, et des vidéos ou animations.

Au sein de chaque module, en plus des échanges directs avec un apprenant en particulier, il y a aussi un forum des nouvelles par lequel le tuteur peut informer les apprenants inscrits au module. C’est là que je préviens que je serai en vacances à telle période, que je donne des conseils… Un autre forum permettant les échanges ou questions entre apprenants et entre apprenants et tuteur. Au niveau interactivité, on pourrait aller plus loin, comme créer des activités auxquelles collaboreraient plusieurs apprenants, mais il ne faut pas aller trop vite. Déjà comme ça, certains se disent perdus de ne plus avoir leur cours « papier » devant eux…

Quels avantages voyez-vous au passage en ligne ?
Le contact avec les apprenants est plus direct. Je vois un message sur mon smartphone, si cela semble urgent je peux tout de suite aller sur la plateforme et répondre. L’autre avantage, c’est que la personne peut travailler à son rythme. Dans mes modules, je vois que certains, qui ne m’ont pourtant pas encore remis de devoir, ont refait le test d’autocontrôle plusieurs fois. On peut voir comment les apprenants avancent dans les modules dont on s’occupe.

Un inconvénient ?
Certains apprenants sont perdus parce qu’il y a beaucoup plus de modules à suivre par rapport aux cours « papier ». En réalité, il n’y a pas plus de matière mais elle a été plus modularisée de manière à ce que l’apprenant voie le bout du module qu’il commence. Mais il y a aussi des conseillers pédagogiques qui peuvent les aider, et je peux leur donner des conseils. Par exemple s’ils veulent passer le CE2D, leur conseiller l’ordre dans lequel il vaut mieux suivre les différents modules de biologie…

Ce travail pour E-learning a-t-il un impact sur votre travail en classe ?
La mise en ligne m’a permis de revoir vraiment à fond ma matière, parce qu’il y a des points de la matière plus développés dans mes modules en ligne. Quand j’ai commencé la mise en ligne, dans mes cours, j’utilisais déjà beaucoup le projecteur, j’avais donc déjà une idée des animations que je pourrais insérer ou des sites sur lesquels je pourrais aller chercher des vidéos, expériences… J’ai d’ailleurs une page Facebook professionnelle sur laquelle je peux les placer.

Avec les infographistes de l’E-learning, nous avons également créé nos propres vidéos que je peux parfois utiliser en classe. L’interaction va dans les deux sens. Je pense utiliser un jour une plateforme comme celle d’E-learning, avec mes élèves, mais pour le moment je n’ai pas le temps…

Le tutorat en ligne ne vous impose-t-il pas d’être plus disponible ?
Je trouve ça normal. Le métier de prof, c’est ça… Maintenant, il ne faut pas non plus exagérer : on ne peut pas exiger une réponse immédiate !

Propos recueillis par
Didier CATTEAU

L’Enseignement à Distance devient E-learning

Désormais uniquement en ligne, E-learning est l’opérateur de référence en Fédération Wallonie-Bruxelles pour la préparation aux épreuves certificatives du primaire et du secondaire et le soutien scolaire.

Depuis des mois, l’Enseignement à Distance préparait sa mutation par la mise en ligne de plus de 500 modules de cours (1). C’est désormais chose faite : rebaptisé E-learning, il a abandonné le papier (sauf pour le public spécifique des prisons, comme on le lira en pages 4 à 7) et s’est recentré sur la préparation aux épreuves certificatives de niveaux fondamental et secondaire. Ses cours sont basés sur les programmes officiels du réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement.

E-learning garde ses atouts d’origine. Même en ligne, il propose un enseignement conçu et « tutoré » de manière humaine par des enseignants spécialistes de la matière dont ils s’occupent (lire ci-contre). Il reste accessible à tout âge, en tout lieu, à tout moment, sur plusieurs supports (smartphone, tablette et ordinateur) et à un cout réduit. Les publics fragilisés et/ou défavorisés sont même exemptés du droit d’inscription.

Actuellement, quelque 20 000 apprenants sont inscrits sur E-learning, et suivent  un total de plus de 189 000 formations. Et la demande est bien là : 5 853 nouvelles inscriptions en 2015, 3 555 (dont 158 de détenus) sur les six premiers mois de 2016.

Aujourd’hui, tous les apprenants (à l’exception des détenus) suivent donc leurs cours et réalisent leurs devoirs via la plateforme accessible via l’url http://moodle.ead-online.be. En Wallonie et à Bruxelles, ceux qui ne disposent pas de matériel ou de connexion peuvent y accéder via les Espaces publics numériques, qui proposent également un accompagnement des apprenants.

Le reformatage des cours « papier » en modules en ligne a par ailleurs un effet très positif sur l’assiduité des apprenants et sur le soutien scolaire qui leur est apporté.

Il reste à augmenter la proportion de cours totalement interactifs. Actuellement, 38 % le sont, les autres présentent une interactivité partielle : fichiers PDF avec accès conditionnel d’avancement, forums d’échanges entre pairs, devoirs remis et corrigés en ligne avec possibilité audio, correspondance personnelle avec les tuteurs via la messagerie de la plateforme… D’ici trois ans, E-learning ambitionne de passer à 80 % de modules totalement interactifs : vidéos,  bande-son, illustrations diverses, exercices autocorrectifs dynamiques…

D. C.

(1) Lire « Des cours par correspondance vers l’e-learning », dans notre numéro de juin 2014, p. 24.

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