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Magazine PROF n°3

 

Dossier L'intégration, une lame de fond

Une place à part entière pour le jeune et ses parents

Article publié le 01 / 09 / 2009.

Après avoir obtenu son CEB, Sébastien, 12 ans, désire rentrer en 1re commune au Collège Saint-Guibert, à Gembloux… après s’être inscrit à l’Institut royal pour sourds et aveugles.

Sébastien Bodart tient la conversation aux invités en l’absence de sa maman, Maryline Vincent. On perçoit mal son autisme, découvert en maternelle. « Lorsqu'on entend les mots handicap, institution spécialisée,… c’est la douche froide, explique-t-elle. Nous avons visité une école spécialisée en autisme. Avec un mauvais feeling. L’École fondamentale de Lonzée a alors accueilli Sébastien, qui vient d’y terminer ses primaires. À l’époque, on ne parlait pas encore de collaboration entre spécialisé et ordinaire ».

Le budget de la famille le permettant, Maryline Vincent a laissé de côté son métier de psychologue et accompagné Sébastien, deux heures par jour en moyenne, pour pallier son retard. « Assez usant », confie la maman, qui se mobilise aussi pour tenter d’améliorer l’intégration des élèves à besoins spécifiques : dans le travail associatif ou dans le milieu universitaire. En juin 2009, Sébastien passe l’épreuve menant au CEB, avec des consignes adaptées : on a pu, par exemple, vérifier sa compréhension des énoncés. Cela n’enlève rien à sa réussite : il arbore avec fierté son diplôme. « C’est une occasion d’être valorisé aux yeux de tous, note Maryline Vincent. Notamment au sein de son école, dans sa capacité à répondre aux exigences socialement valorisées ». Et bien sûr, c’est une porte pour le secondaire ordinaire.

En quête du protocole

Dès octobre 2008, sa maman envisage l’intégration dans une 1re différenciée. Première étape, elle obtient l’accord du Collège Saint-Guibert de Gembloux, tout proche, où il retrouvera des amis qui le connaissent et un accueil personnalisé. Sébastien rencontre la directrice et l’équipe pédagogique qui réalisera un Plan individuel d’apprentissage en collaboration avec celle de Lonzée.

Condition obligatoire du projet d’intégration de Sébastien : l’inscription dans le spécialisé. Un conseiller pédagogique aiguille la famille vers l’Institut royal pour sourds et aveugles (IRSA). Depuis le décret Intégration, un enfant autiste peut s’inscrire dans toute école spécialisée. Mais avant d’entamer les démarches pour obtenir l’attestation d’orientation (auprès d’un centre de références agréé ou des CPMS partenaires des deux écoles amenés à signer le protocole), Maryline Vincent attend le résultat de l’épreuve de juin. Qui change la donne.

« Le 1er degré commun sera plus dur. Mais on ira le plus loin possible. Si on se rend compte que ce projet n’apporte plus de satisfaction, on cherchera une autre solution avec les partenaires. Je n’écarte ni les cours du spécialisé ni un contrat d’apprentissage. Mais, s’il faut quitter le Collège, je chercherai d’abord une autre école ordinaire ». Toutes ces démarches n’ont pas encore abouti. Vacances obligent.

L’examen pluridisciplinaire qui orientera Sébastien en septembre chamboulera peut-être le choix des partenaires pressentis : un stress de plus pour la cellule familiale face à la rentrée scolaire. Voilà qui n’empêche pas Maryline Vincent de revendiquer une place à part entière pour tous les parents d’enfants à besoins spécifiques : « Entrer dans un cercle de gens habitués à collaborer n’est pas facile. C’est une question de personnes. Mais le jeune et ses parents sont des acteurs comme les autres dans l’approche globale de son projet de vie. Les décrets de 2004 et de 2009 leur en laissent la possibilité. Il faut la saisir ».

Pa. D.