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Magazine PROF n°33

 

Dossier Pacte pour un enseignement d'excellence

La refonte du qualifiant

Article publié le 01 / 03 / 2017.

Axe stratégique 3 : « Faire du parcours qualifiant une filière d’excellence, valorisante pour chaque élève et permettant une intégration socio-professionnelle réussie tout en renforçant son pilotage et en simplifiant son organisation ». 

C’est peu dire que cette refonte du qualifiant suscite des inquiétudes. Le constat est connu (relégations et réorientations justifiées par les échecs scolaires), et le Groupe central reconnait la difficulté. Car il « part de l’hypothèse que les réformes qu’il propose pour le qualifiant s’inscriront à terme dans le contexte » bien différent de la réalité actuelle.

En clair, il fait le pari que le tronc commun, l’école inclusive, l’accent sur la remédiation, l’approche orientante (entre autres) auront pour effet que l’élève, bien informé, orienté et soutenu, et ayant une meilleure maitrise des savoirs et compétences de base, fera un choix positif, accompagné par des enseignants mieux formés.

Deux filières au lieu de trois

Partant de là, l’Avis du Groupe central détaille trois objectifs dans une vingtaine de pages (p. 201-221).

D’abord, il s’agira de réorganiser les parcours du qualifiant. Dès 2028, après le tronc commun, l’élève choisirait la filière de transition (vers le supérieur) ou la filière qualifiante, réduite à trois ans. Il pourrait choisir son option en début de 4e mais aussi découvrir les autres options du secteur pour confirmer, affiner ou modifier son choix en cours d’année.

Dans cette filière de qualification, il n’y aurait plus de distinction entre technique et professionnel. On n’y trouverait que des filières/options centrées sur l’apprentissage d’un métier. Celles qui ne le sont actuellement pas seraient soit supprimées, soit redéfinies pour devenir réellement qualifiante, soit transférées dans l’enseignement de transition. Les normes de maintien seraient revues pour préserver les écoles menacées par cette réorganisation du qualifiant.

Dans le qualifiant, le CESS ne donnerait pas directement accès à l’enseignement supérieur : l’élève devrait réussir une épreuve complémentaire en fin de 6e, ou faire une 7e année.

Un Observatoire du qualifiant

Deuxième objectif : renforcer le pilotage du qualifiant. Pour ce faire, il s’agirait de créer un Observatoire du qualifiant, des métiers et des technologies. Le Groupe central ne revient pas sur le principe que la création d’une option doit venir de la volonté d’un établissement, mieux à même d’identifier les besoins de profils/métiers de son bassin. Mais il estime nécessaire de resserrer les normes de création, de supprimer les possibilités de dérogation, et de revoir le répertoire des Options de base groupées.

Dans certains cas, le Gouvernement pourra lancer des « appels d’offres » accompagnés de cahiers des charges déterminant les conditions sur base desquelles les options d’une zone devront être organisées et/ou les conditions sur base desquelles une option sera proposée à la création (pp. 213-214). Le Groupe central préconise aussi de revoir le rôle et l’articulation des instances impliquées dans le pilotage du qualifiant, ainsi qu’un audit du Service francophone des métiers et qualifications.

Choisir le qualifiant suppose aussi que les élèves soient bien informés. D’où l’idée de mettre en place sous la forme d’un portail géré par l’Administration générale de l’Enseignement, un outil intégré d’information et d’orientation reprenant l’ensemble des données, aujourd’hui très dispersées, sur les études, les filières et les métiers (lire en pages 4 à 7 de ce numéro).

Les élèves auraient les mêmes cours généraux dans toutes les options. Mais le nombre de périodes de chaque matière pourraient varier en fonction des options et le contenu des cours généraux serait adapté au métier choisi. Pour tous les cours, on appliquerait la certification par unités (CPU). Elle permet aux élèves de parcourir et de réussir un nombre déterminé d’unités d’acquis d’apprentissage qu’ils peuvent faire reconnaitre ensuite, si nécessaire dans l’enseignement de promotion sociale, la formation en alternance ou la formation professionnelle. On poursuit sa mise en œuvre. Le Groupe central recommande cependant d’évaluer les effets de la CPU avant d’éventuellement la généraliser.

Des synergies
enseignement-formation-emploi

Troisième objectif : renforcer les synergies enseignement-formation-emploi. Pour y arriver, le Groupe central invite « à trancher clairement la question des périmètres respectifs de ces secteurs et celle des synergies, mutualisations de ressources et rationalisation à y mettre en œuvre » (p. 218). Idem pour l’alternance, dont il suggère qu’elle pourrait être « une étape de finalisation et de perfectionnement au sein d’un parcours d’excellence ».

Le texte estime également que plusieurs raisons plaident pour un développement des synergies avec le monde de l’entreprise (y compris les partenaires sociaux) : la question des infrastructures, la question des stages et les perspectives de développement de l’immersion en entreprise. Et d’encourager la signature de conventions entre les secteurs et les Gouvernements régionaux et communautaire.

L’emploi maintenu

Quel sera l’impact sur les écoles et sur l’emploi de changements comme la création du tronc commun, la réduction de l'enseignement qualifiant à trois ans et la prise en charge d’élèves dys par l’enseignement ordinaire ?

Le Groupe central du Pacte recommande une analyse approfondie des normes de maintien des écoles et le Gouvernement s’engage à maintenir le volume global de l’emploi, quitte à réaffecter des enseignants dans une autre fonction. Et dès 2018 les professeurs de cours techniques et de pratique professionnelle, qui seront nommés au moment où le tronc commun concernera les élèves de 3e secondaire (en 2027), devraient prester 26 périodes au lieu de 28.