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Magazine PROF n°38

 

Focus 

Pour remédier aux lacunes ou apprendre à apprendre

Article publié le 06 / 06 / 2018.

À l'Athénée royal de Herstal, les élèves de la 1re à la 4e secondaire peuvent participer à des séances hebdomadaires de remédiation et de stratégie, sur base volontaire.

Une bonne cinquantaine d’élèves sont réunis dans la bibliothèque et les locaux voisins, à l’Athénée royal de Herstal. Les explications de l’enseignante ont porté leurs fruits : Luca maitrise à présent l'usage du présent simple et du présent continu, dans la langue de Shakespeare. Eva, Fiona et Yvana, en 3option complément langues modernes, parviennent à situer une fraction entre deux nombres entiers consécutifs tandis qu’une dizaine d’élèves de 1re s'affairent à placer dans un texte guillemets et références qui leur éviteront d’être accusés de plagiat.

Depuis trois ans, les élèves de la 1re à la 4e secondaire peuvent participer à des séances de remédiation ou à des cours de stratégie, chaque vendredi après-midi.
Depuis trois ans, les élèves de la 1re à la 4e secondaire peuvent participer à des séances de remédiation ou à des cours de stratégie, chaque vendredi après-midi.
© PROF/FWB

Voilà trois ans que les élèves de la 1re à la 4e secondaire peuvent participer à des séances de remédiation ou à des cours de stratégie, chaque vendredi après-midi.

Gilbert Delville, le préfet de cet athénée qui organise l’enseignement de transition pour quelque 950 élèves : « Nous nous sommes rendu compte que le système classique - des heures de remédiation imposées aux élèves au début ou à la fin de la journée - ne donnaient pas toujours les résultats espérés. Cette formule est souvent perçue par le jeune comme une punition et cela ne facilite pas la relation entre enseignant et élève. En outre, les professeurs doivent y encadrer des groupes souvent hétéroclites ».

Sur base volontaire

De là est née une réflexion au sein de l’équipe éducative : en plus du temps consacré par chaque enseignant à la remédiation immédiate, pourquoi ne pas proposer aux élèves, sur base volontaire, de la remédiation bien ciblée et des cours de stratégie ?

Il y a des balises : ces séances sont accessibles à tout élève pour peu qu’il ait fourni des efforts de compréhension et d’étude en classe et à domicile. Il s’agit donc de donner un coup de pouce à ceux qui peinent à rattraper le niveau de la classe après une absence ; à ceux qui ne maitrisent pas un pan de la matière malgré des explications supplémentaires demandées à l’enseignant ; ou aux élèves qui ignorent quelle stratégie mettre en place face aux difficultés.

Concrètement, chaque semaine, les élèves peuvent s’inscrire, jusqu'au jeudi midi, sur la plateforme en ligne Easyclass. En y précisant la difficulté rencontrée. « Pour la remédiation organisée en français, en mathématiques ou en langues modernes, chaque enseignant prend en charge cinq élèves au maximum ; les cours de stratégie, eux, ne réunissent pas plus de dix élèves », précise Nathalie Cavelier, professeure de latin, qui gère l'organisation.

Pour les cours de stratégie dans ces trois matières, un planning est établi par trimestre. « Au début, nous proposons des thèmes comme la tenue du journal de classe, la planification du travail durant la semaine… Puis nous affinons les choses en fonction du niveau d’études, des besoins, des circonstances, des difficultés repérées par les enseignants, explique Dorothée Papaconstantinou, professeure de français, qui coordonne le cours de stratégie français. En français, par exemple, cela peut être comment réussir un contrôle de lecture, préparer un exposé… »

Pour chaque élève, une fiche individuelle consigne l'atelier suivi, la question-matière travaillée ou à revoir encore (les élèves peuvent trouver des exercices complémentaires sur la plateforme), le commentaire de l'enseignant, les résultats scolaires dans les branches au terme des trimestres...

Une dizaine d'enseignants volontaires participent au projet, dans le cadre de leur horaire. « Au début de l'année, nous proposons à tous les élèves de la 1re un test sur les intelligences multiples, pour déterminer le système d’intelligence que le jeune met en place dans son processus d’étude et de travail scolaire, explique Mme Cavelier. Ce test est remis à chaque élève et nous proposons aux parents qui le souhaitent des pistes pour aider leur enfant dans ses apprentissages. Cela nous aide ensuite à ajuster les choses lors des séances de remédiation ou de stratégie ».

En amont et en aval de ces séances, l’équipe se charge aussi d’informer les autres enseignants, de leur demander les documents pédagogiques utilisés avec les élèves… Lors de chaque conseil de classe, un membre de l'équipe est présent. S'ajoutent des réunions, deux ou trois fois par an, pour établir un bilan, plancher sur des améliorations, acquérir du matériel, notamment pour les cours de langues...

Certains élèves progressent, d'autres stagnent

Quelque deux-cents élèves, soit un petit tiers du total des jeunes des quatre premières années du secondaire, participent à ces remédiations ou à ces cours de stratégie et leur nombre augmente d’année en année.

Les résultats ? « Pas toujours faciles à évaluer sur le plan des performances scolaires, répond Mme Cavelier. Certains élèves progressent, d'autres stagnent. Mais ces séances offrent aussi un lieu de parole. Encadrés, soutenus, encouragés, beaucoup de jeunes reprennent confiance en eux. Tant mieux si les résultats suivent. Et si le cours de stratégie leur a appris quelque chose, libre à eux de le mettre en pratique ».

Catherine MOREAU

Une formule souple

Théo abandonne un instant la conjugaison anglaise pour l’affirmer : « À la remédiation, le prof prend bien le temps de m’expliquer. En classe, on me dit souvent : Tu ralentis les autres ! J’avais raté un contrôle sur le cas possessif mais après la remédiation, j’ai eu le maximum ».

D’autres élèves approuvent et enchainent : « On peut poser des questions qu’on ne peut pas poser en classe. Si on ne comprend pas, les profs de remédiation emploient une autre méthode. Ils ne nous jugent pas et nous motivent à ne pas baisser les bras ».

Beaucoup apprécient la souplesse de la formule : « On peut s’inscrire quand on le souhaite, pas pour tout le trimestre, et partir dès qu’on a compris ». Et, de bonne foi, tous le reconnaissent : « Il faut être motivé et avoir envie de s’améliorer ».

Dominique Spirlet, professeure de langues modernes, qui s'est formée en gestion mentale, témoigne à son tour : « Expliciter la matière, expliquer comment faire à des élèves qui en ont besoin et leur redonner confiance en eux-mêmes, cela fait fondamentalement partie de ma mission d'enseignante. Et j'apprécie d'enseigner dans un établissement où les enfants sont persuadés que c’est par l’école qu’ils peuvent s’en sortir ».

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