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Magazine PROF n°39

 

L'info 

Prix du Parlement des Enfants

Article publié le 31 / 08 / 2018.

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’ouvre aux écoles, notamment via le Parlement des Enfants.

En 2017-2018, trente-quatre classes de 6e primaire ont participé à la troisième session du Parlement des Enfants. Cette initiative du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vise à rendre compréhensible et accessible le rôle d'un parlement, à faire comprendre aux enfants le fonctionnement de la démocratie, et à leur donner les clés pour être les citoyens de demain.

Chaque session travaille un thème. L’an dernier, c’était l’égalité filles/garçons à l’école. En 2018-2019, il s’agira de travailler sur l’accueil d’enfant(s) à besoin(s) spécifique(s) dans les classes.

Une visite au Parlement en compagnie de leur marraine ou parrain député-e permet d’initier au fonctionnement du Parlement et au parcours des textes législatifs. Puis vient le cœur du projet : élaborer une proposition de décret, mise en ligne en avril et soumise au vote des autres classes.

Rendre les d’éducation physique mixtes, organiser dans chaque école une fête annuelle de l’égalité le 10 décembre, créer un comité d’éducation à l’égalité, partager la cour de récréation en plusieurs parties, mettre en place une journée sportive où chacun s’essaie à tous les sports sans clivage sexiste, élire des duos mixtes de délégués de classes… Voilà quelques-unes des suggestions des six classes lauréates 2017-2018 (une dans chaque province wallonne et une à Bruxelles), qui se sont retrouvées au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles le 31 mai 2018.

Chaque classe à son rythme

La participation au concours ne s’effectue pas par inscription. Ce sont des députés volontaires qui prennent contact avec des écoles. À partir de là, chaque classe vit le projet à son rythme. À Seraing, l’invitation du député a débouché sur « la mise en place d’un réel partenariat, précise Jean-Christophe Adam, titulaire de la 6e primaire de l’École fondamentale Saint-Joseph. Avant le premier contact avec les élèves, j’avais effectué quelques séquences autour des différentes communautés/régions, niveaux de pouvoirs, sur la manière de voter un décret… Les élèves avaient listé une série de questions à poser au député qui y a répondu en tant qu’expert. »

En 2017-2018, trente-quatre classes ont participé au concours, et six lauréates ont présenté leurs propositions de décret dans l’hémicycle.
En 2017-2018, trente-quatre classes ont participé au concours, et six lauréates ont présenté leurs propositions de décret dans l’hémicycle.
© PROF/FWB

« Nous avons retrouvé le député ensuite lors de la visite du Parlement avec nos élèves ». Les agendas ne coïncidant plus ensuite, il n’a pas été possible d’organiser une nouvelle rencontre au cours de laquelle les élèves espéraient lui présenter la proposition finale de décret qu’ils allaient envoyer. « Nonobstant le faible nombre de rencontres formelles, le partenariat a bien fonctionné grâce aux courriels. »

« J’ai entamé le travail en classe par une série de séquences collectives concernant la Fédération Wallonie-Bruxelles, les niveaux de pouvoirs en Belgique, la façon de voter un décret, etc. Pour ce faire, je me suis basé sur la brochure du Parlement, Dix questions que tu te poses (NDLR : qu’on peut télécharger ou commander via relationsexterieures@pfwb.be) ». Après la visite du Parlement, « le travail de rédaction du décret a commencé, en classe. Nous avons analysé divers décrets afin de comprendre les caractéristiques d’un texte législatif, le vocabulaire employé, le public-cible… Ensuite, il a été nécessaire de travailler sur le sujet, poursuit M. Adam. J’ai organisé des séances de tables rondes afin de faire émerger divers concepts : égalité, genre, discrimination, stéréotypes… Il a été nécessaire de préciser les termes de vocabulaire utilisés. »

Des débats et des idées

« Afin de faire émerger des idées pour la rédaction du décret, nous sommes partis du vécu des élèves. Que remarquent-ils ? Que vivent-ils dans la cour ? Dans la vie de tous les jours ? Nous avons noté toutes ces observations et en avons gardé des traces ».

« Face à ces observations, les élèves ont émis idées ou solutions. Il a été nécessaire d’en discuter : certains les ont défendues, d’autres critiquées. J’étais le garant de la liberté de parole et du respect des idées de chacun. Il a été parfois nécessaire de passer par des phases de vote pour arrêter telle ou telle décision. Fort heureusement, ma classe s’est avérée très adulte et le respect de chacun a traversé toutes les séances. La rédaction proprement dite ne s’est faite qu’à la fin. J’ai commencé par des rédactions en sous-groupes, mais je me suis vite rendu compte que le temps me manquerait. J’ai donc régulé par une production en groupe-classe ».

A l’école des Deux Châtaigniers (Sombreffe), Sabine Balesse, professeur de philosophie et de citoyenneté, n’a pas hésité : « Le thème du concours était en lien direct avec mon programme : se reconnaitre soi et les autres comme sujets de droits, prendre position de manière argumentée, s'engager dans la vie sociale et l'espace démocratique, contribuer à la vie sociale et politique ».

Là aussi, il y a eu débat ! « Avec mes élèves de 6e année, nous avons entamé un débat qui a duré plusieurs séances. Dans un premier temps, nous avons recherché les inégalités, les stéréotypes qui pouvaient exister au sein d'une école, non seulement à l'égard des filles mais aussi à l'égard des garçons. Par exemple on refuse aux garçons de jouer à la poupée ; ce sont souvent les travaux des filles que l'on montre en exemple ; ou encore les filles ne savent pas jouer au foot, elles pleurnichent plus facilement... »

« Une fois, les problèmes mis à jour, encore fallait-il y apporter des solutions. Nouveau débat, suivi d’actions telles qu’un tournoi de foot mixte au sein de l'école, qui fut une réussite. » Le projet aura des suites : « Pour 2018-2019, nous envisageons une semaine sur cette thématique avec la réalisation d'affiches, d'histoires, de jeux mettant en valeur l'égalité filles-garçons à l'école. Et les enfants ont insisté pour que cette semaine ait lieu durant la semaine de l'enfance et pas au moment de la journée de la femme, sinon les garçons se seraient sentis exclus… »

À l’Athénée de Rixensart, la titulaire Christelle Gehu a travaillé en collaboration avec sa collègue Sophie Sarteel, professeur de citoyenneté. « Dans un premier temps, elle a mené un débat avec les élèves de chacune des deux classes de 6e, afin de faire émerger leurs idées sur le sujet, et en a fait le relevé. Avec ma collègue de l'autre classe, nous avons rassemblé les élèves pour choisir l'idée sur laquelle serait axée notre proposition. Le thème de l'inégalité au cours d'éducation physique et dans les jeux à la récréation a été retenu. »

« Au cours de français, nous avons d'abord lu des propositions de décret écrites par d'autres classes les années précédentes, pour nous familiariser avec la structure de ce genre de texte. Puis nous sommes passés à la rédaction proprement dite, en groupes mixtes de quatre ou cinq, pour élaborer le développement et les différents articles de a proposition. Puis nous avons confronté les textes écrits par les sous-groupes et reformulé le tout ensemble ».

Construire une pensée critique

Pour M. Adam, le projet a permis de travailler de nombreuses compétences : « En savoir écrire/lire, mais également en éducation à la philosophie et la citoyenneté. Les discussions vécues autour de ce projet ont permis à mes élèves de se construire une pensée critique, de développer des concepts de citoyenneté tels que l’égalité, de comprendre les processus démocratiques qui régissent nos sociétés occidentales… »

« La richesse des débats menés me prouve qu’une pensée critique s’est bien développée chez certains. Je retiens par exemple une de nos discussions sur la question de savoir si notre projet doit stipuler que des équipes mixtes sont obligatoires ou pas. Certains n’étaient pas d’accord puisque selon eux, l’imposition ne coïncidait pas avec le principe de liberté… »

Même écho chez Mme Gehu : les élèves ont pu « participer à des débats en attendant leur tour de parole sans interrompre les autres intervenants, donner leur opinion en argumentant », mais aussi « dégager l'organisation d'un texte, repérer les modes et temps verbaux utilisés dans ce type de texte », entre autres choses.

Bien sûr, comme tout projet, il faut du temps. Une bonne dizaine de périodes, évalue après coup Mme Gehu. M. Adam, lui, estime que « rien que pour la rédaction du décret, il faut compter au minimum 3-4 périodes par semaine. Je ne peux qu’inviter des collègues à se lancer dans l’aventure, mais en gardant à l’esprit qu’une telle participation demandera un investissement conséquent de la part des élèves et de l’enseignant ».

Même enthousiasme chez Mme Balesse : « Allez-y ! » Même si l’expérience lui a demandé pas mal d'investissement, en temps et en recherches. Car au-delà des cadeaux à l’école (un tableau blanc interactif) et aux élèves, ceux-ci « ont vécu une expérience unique au sein même de la démocratie. Ils ont tenté de contribuer à la construction d'un monde meilleur ; ils ont eu le sentiment d'être investis d'une mission, d'être écoutés et entendus...»

Mme Gehu, elle, suggère de collaborer avec le professeur de citoyenneté « car je trouve que c'est le genre de projet qui peut vraiment s'intégrer dans ce cours aussi. Cela peut faire peur de se lancer et le faire en équipe est à la fois très riche et rassurant ».

Toutes les informations sur le projet, sur les classes lauréates ou sur les précédentes éditions, et sur leurs propositions de décret figurent sur http://www.parlementdesenfants.be.

Précisons qu’il n’est pas nécessaire d’impliquer sa classe dans le projet pour profiter d’une visite guidée du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (réservations via visites@pfwb.be).

Didier CATTEAU
 

Profiter des élections

Deux projets (parmi d’autres) s’appuient sur l’imminence des élections pour travailler la question de la politique et de la citoyenneté avec des élèves du dernier degré du secondaire.

•    Le premier a été conçu par trois centres de recherche (UCL, ULB et VUB), pour 60 classes bruxelloises de 5e ou de 6e secondaire. De novembre 2018 à mai 2019, chaque classe travaillera sur une proposition politique relative à un enjeu particulier, échangera avec les classes ayant étudié d’autres propositions sur le même enjeu. Les débats seront analysés à l’aide d’un outil numérique open source (http://www.webdeb.be/2019). Le projet requiert 15 périodes de cours. Inscriptions avant le 28 septembre via jeunes-politiek@webdeb.be.

•    La Confédération des organisations de jeunesse indépendantes et pluralistes recherche également des classes de 5e et de 6e secondaire pour participer à un forum ouvert sur la thématique de la politique et de la citoyenneté. Le projet comportera une animation en classe en octobre, la participation au Forum ouvert (15 novembre à Bruxelles) et l'organisation de délégations d'élèves vers des permanents de partis en février-mars 2019. {lien_emailprojets@coj.be}. http://www.coj.be

On notera que le Centre de Didactique économique et sociale (CeDES) de l’UNamur a actualisé son dossier (destiné aux enseignants) consacré au droit de vote, à la démocratie et aux élections communales. http://www.cedes.be

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