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Magazine PROF n°4

 

Focus 

Ni Fame, ni la Star Ac !

Article publié le 01 / 12 / 2009.

Projet-pilote depuis onze ans, la section humanités artistiques de l’Institut technique provincial de Court-Saint-Étienne est désormais transdisciplinaire.

Quand on pousse la porte du local artistique de l’Institut technique provincial (ITP) de Court-Saint-Étienne, on pense d’abord à une salle d’éducation physique. Les élèves y réalisent un travail sur le corps : de l’improvisation encadrée par quatre enseignants. La concentration des apprentis-comédiens force le visiteur au silence et à l’attention, comme face à un véritable spectacle. Les élèves jouent et injectent du matériau déjà travaillé par ailleurs ; les maitres rebondissent et proposent d’autres consignes. En fin de cours, le débriefing permet d’alimenter chaque cahier de notes personnelles. Singulier.

Les professeurs accompagnent l'improvisation de leurs élèves
Les professeurs accompagnent l'improvisation de leurs élèves
© Belga/Olivier Papegnies

« La section humanités artistiques prépare à la carrière artistique, mais aussi au supérieur en général. Elle est effectivement très particulière, explique Jean-Paul Clayes, directeur de l’ITP. À plus d’un titre. En 1998, l’école s’est lancée dans un projet-pilote, unique en Communauté française, tourné à la fois vers le théâtre, la musique, la danse. En septembre, il a obtenu sa reconnaissance légale, devenant transdisciplinaire en s’ouvrant en plus aux arts plastiques ». Les huit ou onze heures d’option se décomposent en quatre modules : des heures pour chacune des trois premières disciplines et un « tronc commun », pour mener un projet avec l’ensemble des disciplines, y compris les arts plastiques.

Enseignants et artistes

Autre particularité, mais en usage dans les humanités artistiques : s’ils sont gérés par l’école, les professeurs artistes sont engagés par l’académie locale. « Nous travaillons le son, le corps et la voix depuis plus de vingt ans, rappelle son directeur, Joël Decoster. Le fait que les conservatoires royaux exigent de plus en plus un cursus en secondaire nous a amenés à nous rapprocher d’une école cherchant à ouvrir une nouvelle section de transition. Pour l’élève qui veut devenir danseur ou musicien, cette formation devra se compléter. Mais pour celui qui se destine au spectacle, elle offre une vue plus globale du travail et ouvre une porte vers les meilleures écoles belges, voire étrangères ».

« Nos professeurs sont formés pédagogiquement au conservatoire ou présentent un examen d’aptitude dans une académie. Ils ont tous une vie de spectacles à côté : elle nourrit leur enseignement et les rend crédibles. Face à ces absences périodiques, notre partenaire scolaire fait preuve d’une grande flexibilité ».

« Ce n’est pas copain-copain, c’est du travail »

Autre élément étonnant, aux cours d’option, le tutoiement est de mise, comme en académie. « La relation artiste-élève dans les cours à options de la section est différente, plus proche, sans être trop familière, explique une ancienne élève. Je n’ai pas dit tu à mon professeur facilement. Mais, dans un travail sur le corps, la proximité est indispensable. Elle rend la transmission de compétences davantage possible. Notamment par la possibilité d’interpeller directement le ou les professeurs. Toutefois, ceux-ci restent avant tout des enseignants ». Maximilien Herry, professeur, enchaine : « Nous sommes garants de la distance à respecter dans un sens comme dans l’autre.Ce n’est pas copain-copain. Ce n’est pas de la séduction. C’est du travail ».

Le possible réflexe de recul face aux élèves des autres sections est vite balayé par la dynamique de l’option et la culture de mixité voulue par l’école : « Depuis deux ans, nous développons un concept de journée portes ouvertes où les spectacles d’examen s’organisent en collaboration avec toutes les sections qui pass*nt leurs épreuves de qualification. Éclairage et bruitage à l’aide des voitures de la section garage côtoient par exemple les maquillages et montages capillaires de la section coiffure, dans un jardin reconstitué par les horticulteurs. Le public, confronté au travail des artistes et de tous les élèves, en redemande ».

Pour entrer en humanités artistiques, les élèves doivent réaliser un test d’admission : lettre de motivation, travail collectif, présentation individuelle de deux textes, d’un chant et d’une improvisation en danse. « On se donne la garantie de ne pas avoir des élèves touristes, explique Jean-Paul Claeys. La plupart d’entre eux restent jusqu’à la 6e. Très motivés, ce qui est un moteur pour obtenir le CESS ». Pour les y aider, l’école n’est pas en reste. Elle met à leur disposition, outre la salle et des gradins, trois locaux spécifiques et surtout des loges. « Lorsqu’on se change, commente Maximilien Herry, on laisse ses affaires personnelles au vestiaire et on devient l’interprète d’un groupe ».

L’option a-t-elle pour ambition de devenir une fabrique de petits génies ? Réponse en chœur : « Nous visons d’abord l’épanouissement des jeunes. Nous ne sommes ni Fame ni la Star Ac ». Un projet qui nécessite entre les partenaires motivation, énergie, complicité, ouverture d’esprit. « Cela ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, ponctue Joël Decoster. Ce projet est-il transposable ? Je ne sais pas ».

Patrick DELMÉE

 

Paroles d’« anciens »

Pauline Pachikian est entrée dans la section en 3e année. « J’aimais le théâtre et l’art de la parole. Le test à l’entrée m’a confirmée dans mes intentions ». Aujourd’hui, elle recommence une première kiné. « Le conservatoire me paraissait moins chouette que mes humanités. Et pour trouver du travail dans le secteur artistique, il faut être poussé par quelqu’un. J’ai choisi une formation différente, toujours liée au travail du corps ».

Son envie de devenir comédienne et la participation au 1er degré de l’école ont conduit vers la section Anouck Fiolle, étudiante en 3e institutrice primaire. « Cette formation m’a permis de maitriser* la langue orale, de poser mon regard, d’éviter les gestes parasites, d’être avec mes élèves et non face à eux ».

Kelly Meurice a choisi l’option par rupture. « Le général est assez élitiste. Mon école précédente avait pour devise marche ou crève. Ici, l’accueil des professeurs et des élèves, toutes sections confondues, m’a redonné confiance en moi. C’est avec plaisir que j’y effectue un stage de régente en langues ».

Nicolas De Leener, lui, reste passionné des planches. « Je voulais passer l’examen à l’IAD à la rentrée 2009. Mais un examen de passage m’a arrêté. Cette année, j’ai essayé à l’INSAS. Ma grande… ne m’a pas bien servi. Je continue à me former dans un cours privé. Et je suis des études en pâtisserie ».

Pa. D.

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