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Magazine PROF n°41

 

L'info 

Des écoles sans tabac ?

Article publié le 03 / 04 / 2019.

Fumer est interdit dans les écoles. Selon SILNE-R, une étude européenne sur le tabagisme scolaire, celui-ci reste préoccupant.

En 2016, le professeur Vincent Lorant et ses chercheurs doctorants Adeline Grard, Pierre-Olivier Robert, Nora Mélard, de l’Institut de Recherche Santé et Société (UCLouvain), ont participé avec d’autres équipes européennes à la 2e phase de l’étude SILNE-R (1) « Les sept écoles namuroises participantes à la 1re phase en 2013 ont accepté de participer à la 2e, explique Mme Mélard. Un indice de la préoccupation des directions ».

© Fotolia / Destina

Un jeune sur deux essaie de fumer

Même si elle diminue, la présence du tabac et du cannabis dans les écoles reste préoccupante : en 2016, 18% des élèves namurois ont fumé au moins une cigarette par semaine le mois avant l’étude (23% en 2013) ; 18% ont déjà expérimenté le cannabis (23% en 2013) ; 48% ont déjà essayé de fumer. 12% sont des fumeurs quotidiens.

« Les écoles à public défavorisé restent les plus touchées, ajoute M. Robert. On trouve également dans les filières qualifiantes des élèves plus âgés qui ont plus de chances d’avoir expérimenté le tabac et qui peuvent initier leurs proches ».

En 2016, l’étude a porté aussi sur l’e-cigarette. À Namur, 47% des élèves l’ont déjà expérimentée. « Le vapotage, présenté comme une méthode de sevrage, peut amener aussi à une dépendance, explique M. Robert. Elle-même peut amener à la nicotine ». « Parmi les élèves ayant déjà vapoté, 40% n’avaient jamais fumé de cigarette avant », souligne Mme Grard.

La Belgique, mauvais élève

L’étude a ajouté un volet qualitatif. Mme Mélard : « Huit groupes de discussion, avec soixante jeunes à Namur, pointent notamment le manque de crédibilité lorsqu’un adulte fumeur sanctionne un jeune parce qu’il a fumé. De même pour le manque de cohérence des réactions très diverses des adultes ».

Les chercheurs ont aussi rencontré des acteurs-clés. Ils donnent un bonnet d’âne à la Belgique : elle fait moins d’efforts que les autres pays européens ; le tabac y est trop « normalisé » ; la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a toujours pas évalué l’application du décret de 2006 qui interdit de fumer dans les écoles (2).

Enfin, les chercheurs belges ont réalisé une synthèse des résultats de chaque école assortie de recommandations spécifiques. Ils ont pu les expliquer aux assemblées générales du personnel. Plus globalement, leurs recommandations (lire ci-contre) interpellent un large public : « La responsabilité est collective, ajoute M. Lorant (3). Chacun (ONE, PSE, PMS, inspection scolaire…) attend qu’un autre agisse. Personne ne fait le premier pas ».

En tous les cas, une initiative récente du Cabinet de l’Éducation marche sur les traces de SILNE-R : le soutien de 40 écoles dans un projet de lutte contre les assuétudes, calqué sur le projet PSM à Charleroi (1).

Patrick DELMÉE

(1) Smoking Inequalities –Learning from Natural Experiments Realistic review, étude sur le tabagisme scolaire.
(2) http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg.pl?language=fr&la=F&cn=2006050534&table_name=loi
(3) Informations et contact : vincent.lorant@uclouvain.be
(4) Circulaire 6923 (http://www.enseignement.be/circulaires).

Tabac : les conseils de SILNE-R

• L’interdiction de fumer doit s’étendre à toute activité scolaire, 24h sur24, 7 jours sur 7, même pour les fêtes scolaires, en supprimant les « zones de tolérance » et en impliquant les parents dans la perspective d’une école sans tabac.

• Selon l’article 2 du décret (5 mai 2006) sur l’interdiction de fumer, les directions pourraient inscrire dans le règlement d’ordre intérieur l’interdiction de fumer dans un périmètre autour de l’école pour éviter un phénomène de déplacement des fumoirs.

• Les écoles peuvent informer les membres du personnel sur l’impact négatif de leur consommation personnelle et insister sur leur rôle d’éducateur/d’exemple.

• Elles peuvent informer les élèves sur les chiffres réels de consommation. Certains consomment davantage parce qu’ils pensent que tout le monde fume.

• Une prévention qui fonctionne ? Informer sur les effets à court terme : mauvaise haleine, ongles qui jaunissent, cout sur un an…

• L’école doit soutenir les projets de prévention et de sevrage accompagné tant pour les jeunes que pour les adultes.

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