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Magazine PROF n°42

 

L'info 

Nouveau tronc commun :
c'est pour bientôt

Article publié le 07 / 06 / 2019.

Adoptée début mai par le Parlement, la réforme du tronc commun se mettra en place progressivement à partir de septembre 2020

Les trois années du maternel entrent dans le nouveau tronc commun en septembre 2020, avec un nouveau référentiel, et puis, année après année, on monte d’un cran. « L’idée, c’est de monter avec une cohorte d’élèves qui n’aura connu que le régime du tronc commun renforcé. Cela pour éviter de déstabiliser les élèves, évaluer les effets de la réforme et bien préparer sa mise en œuvre, notamment par la formation des enseignants », explique Geoffroy le Clercq (1), coordinateur des travaux de mise en œuvre du tronc commun renforcé au sein du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ainsi, des formations au nouveau référentiel des compétences initiales sont prévues dès la rentrée prochaine (lire ci-contre  « Référentiel maternel : des formation dès 2019-2020 »).

Dix nouveaux référentiels

Le référentiel des compétences initiales prévoit les visées d’apprentissage de fin de 2e et de 3e maternelles. Les neuf autres, de la 1re primaire à la 3e secondaire, comprendront tous des visées d’apprentissage annuelles. Ces dix textes sont conçus avec des experts et relus par des comités de lecture composés d’enseignants. Les groupes de travail rédactionnels ont veillé à faciliter les transitions entre les niveaux (maternel-primaire et primaire-secondaire). La Commission des référentiels garantit la cohérence d’ensemble. Chaque référentiel définit les apprentissages jugés essentiels, relevant du pouvoir régulateur. Les programmes qui relèvent des pouvoirs organisateurs proposent les méthodes.

Ces référentiels plus précis et plus clairs avec des repères annuels se sont inspirés de ceux de « certains pays étrangers dont on constate, par exemple à travers les tests PISA, qu’ils atteignent de meilleurs résultats, avec des taux de dispersion moindres ».

Le parcours commun d’apprentissage cherchera à développer parallèlement les savoirs, savoir-faire et compétences des élèves, au sein d’un enseignement qui se veut plus inclusif. M. le Clercq : « Les élèves pourront bénéficier de deux périodes d’accompagnement personnalisé par semaine, avec deux enseignants en classe ».

Des moyens supplémentaires seront dégagés pour installer ce nouveau mode d’accompagnement, « en plus de la préservation d’autres moyens existants, comme ceux actuellement destinés aux élèves en intégration ». De plus, les moyens des Dispositifs d’accueil et de scolarisation des élèves primo-arrivants seront renforcés tandis qu’un dispositif de Français langue d’apprentissage sera mis en place, dans le fondamental, dès la rentrée : « l’élève jugé fragile par un test de la maitrise de la langue d’apprentissage générera un encadrement complémentaire.».

Quant au redoublement entre la 1re et la 2e secondaire, « il ne sera plus interdit, mais l’option générale est que le redoublement soit combattu partout : dans le cadre des contrats d’objectifs, les stratégies d’accompagnement personnalisé seront évaluées deux fois par an, en équipe. Les décisions seront consignées dans le document de suivi de l’élève. Et toute proposition de maintien sera soumise à l’accord des parents ». En l’absence d’accord, la situation sera analysée par une chambre de recours.

Les épreuves certificatives externes

Le CEB sera conservé. Les élèves ratant leur CEB seront maintenus en 6e primaire ou autorisés à continuer. Dans ce cas, ils bénéficieront également d’un accompagnement renforcé. La réussite de la 1re secondaire leur octroiera d’office le CEB.

Le CE1D cèdera la place au Certificat du Tronc Commun, qui sanctionnera la dernière année du parcours commun, la 3e secondaire. Toutes les disciplines auront la même valeur, sans hiérarchisation. La réussite ouvrira la porte à deux filières : la transition et la qualification.

Monica GLINEUR

(1) L’interview complète est à lire sur http://www.enseignement.be/prof

Nouveau tronc commun : c'est pour bientôt (interview complète)

Adoptée début mai par le Parlement, la réforme du tronc commun se mettra en place progressivement à partir de septembre 2020.

Geoffroy Le Clercq est coordinateur des travaux de mise en œuvre du tronc commun renforcé au sein de l’administration. Il s’arrête ici sur les axes principaux de la réforme.

PROF : La réforme du parcours commun d’apprentissages s’étendra de 2020… à 2029. Pourquoi ce calendrier ?
Les grands acteurs de la réforme (fédérations de pouvoirs organisateurs et d’associations de parents, syndicats) étaient convaincus que, parmi les conditions pour que celle-ci fonctionne, il fallait éviter que des élèves empruntent le nouveau parcours d’apprentissages en cours de scolarité. D’où le principe de monter avec une « cohorte » d’élèves qui n’aura connu que le régime tronc commun renforcé.

Cela permettra aussi une meilleure évaluation des effets du nouveau système.

Enfin, le travail de préparation est essentiel, notamment en termes de formation des enseignants.

Comment résumer cette réforme?
Le nouveau parcours entend revoir les contenus d’apprentissages en précisant les savoirs, les savoir-faire et les compétences visés dans chaque discipline. Les savoirs y sont revalorisés pour mettre en place chez tous les élèves des connaissances constitutives d’une culture commune et des clés de compréhension du monde.

La nouvelle génération de référentiels se veut précise, avec des repères annuels - sauf pour le maternel qui prévoit deux mesures des acquis des élèves, l’une après les deux premières années et la seconde, en fin de 3e maternelle.

Chaque référentiel répond à la question du « quoi ? », la définition des contenus et des attendus visés donc, qui appartient à l’autorité régulatrice. Les méthodologies et les programmes, le « comment », relèvent des pouvoirs organisateurs.

Dix nouveaux référentiels sont en cours de finalisation : celui des compétences initiales sera mis en œuvre dans les trois années de l’enseignement maternel, en septembre 2020 ; les neuf autres, portent sur les apprentissages disciplinaires de la 1re primaire à la 3e secondaire. Ils rentreront en vigueur progressivement à partir de septembre 2021 pour les deux premières années du primaire, puis graduellement, année après année, pour atteindre la 3e année du secondaire en 2028. Ces référentiels sont conçus avec des praticiens et experts du primaire et du secondaire et relus par des comités de lecture composés d’enseignants. Les groupes de travail rédactionnels ont veillé à faciliter les transitions entre les niveaux (maternel-primaire et primaire-secondaire). Un organe spécifique, la Commission des référentiels, garantit la cohérence d’ensemble.

Ce nouveau système, avec évaluations annuelles, ne va-t-il pas augmenter les redoublements ?
On constate, par exemple à travers les tests PISA, que des pays travaillant avec des référentiels annuels plus précis atteignent de meilleurs résultats, affichant aussi un taux de dispersion moindre…

Le régulateur a voulu proposer des balises annuelles, en veillant à ce qu’elles soient réalistes, qu’elles correspondent à des essentiels, et selon une programmation qui se veut fluide, en veillant à la progressivité du parcours.

De plus, des moyens structurels ont été dégagés pour rendre l’enseignement plus soutenant et faciliter la différenciation des apprentissages. Ainsi, tous les élèves pourront bénéficier au minimum de deux périodes d’accompagnement personnalisé par semaine, avec la présence de deux enseignants en classe. Une marge de manœuvre sera laissée aux équipes pédagogiques pour adapter leurs stratégies d’accompagnement des élèves selon les spécificités et les choix opérés localement.

À côté de cela, il y a d’autres leviers plus spécifiques pour améliorer l’accompagnement des élèves : les moyens destinés aux DASPA (Dispositifs d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants) seront renforcés. Et dans l’enseignement fondamental, des périodes d’accompagnement et de soutien seront aussi octroyées aux élèves « francophones vulnérables ». Un outil d’évaluation de la maitrise de la langue d’enseignement permettra de déterminer le nombre d’élèves pouvant bénéficier de cet encadrement complémentaire. Ce nouveau dispositif « FLA » (pour Français langue d’apprentissage) sera mis en place dès septembre 2019. A cela s’ajoutent les moyens actuels pour les élèves en intégration et ceux consacrés au premier degré différencié du secondaire. Ces derniers persisteront mais seront utilisés différemment.

On peut penser qu’avec le régime du nouveau tronc commun, l’ensemble créera un cercle vertueux.

La suppression de l’interdiction du redoublement entre la 1re et la 2e secondaire ?
L’option prise a été de n’interdire le redoublement nulle part mais de le combattre partout.

Il est notamment prévu que les stratégies d’accompagnement personnalisé élaborées dans le cadre des contrats d’objectifs par les équipes soient évaluées deux fois par an et, au besoin, adaptées en cours d’année. L’idée est vraiment de permettre un suivi rapproché plus efficace des élèves en difficulté, avec des interventions précoces et capables d’évoluer pour s’adapter à leurs besoins. Et dans l’hypothèse d’une proposition de maintien de l’élève, l’avis des parents sera demandé et leur accord devra faire l’objet d’un écrit signé. À défaut, une chambre de recours du tronc commun sera saisie d’office.

Les épreuves certificatives externes ?
Le CEB sera maintenu. Certains élèves ratant leur CEB pourront, comme aujourd’hui, être autorisés à continuer en 1re secondaire. La réussite de la 1re secondaire leur octroiera d’office le CEB.

Sous le régime du tronc commun, le 1er degré différencié est amené à disparaitre. Il n’y aura donc plus d’écoles qui l’organiseront spécifiquement. Les élèves de 1re secondaire non détenteurs du CEB généreront des moyens complémentaires spécifiques. En cumulant ces moyens aux moyens structurels, les écoles disposeront de moyens d’encadrement conséquents !

Pour être concret, dans une classe où trois élèves n’auraient pas obtenu leur CEB et quatre seraient éligibles aux moyens FLA, les équipes pédagogiques pourraient par exemple compter sur cinq à six périodes d’encadrement supplémentaire. Un des avantages de ce système c’est qu’il bénéficiera en réalité à tous les élèves de la classe. Encore une fois, les équipes pédagogiques utiliseront ces moyens en fonction de leurs stratégies propres. La seule contrainte sera l’interdiction de regrouper ces élèves non porteurs du CEB au sein de classes homogènes.

Ce nouveau système s’inscrit dans le principe d’une démarche d’accueil global, où tout le système, toutes les écoles, devront devenir plus inclusives.

Le CE1D cèdera la place au Certificat du tronc commun, qui sanctionnera la dernière année du parcours commun, la 3e secondaire. Toutes les disciplines auront la même valeur, sans hiérarchisation. La réussite ouvrira la porte à deux filières : la transition et la qualification.

Après le choix, que se passe-t-il en cas de regret ?
On espère que les élèves seront plus mûrs et capables d’un choix lucide et éclairé par tout leur parcours au sein du tronc commun. C’est en effet aussi un des grands objectifs du tronc commun : permettre aux élèves de découvrir un éventail plus large d’apprentissages. Avec notamment le renforcement du volet culturel et artistique de la formation mais aussi celui du volet technologique et numérique.

Cela supposera évidemment, en amont, de bien équiper les écoles pour le bon développement de ces nouveaux apprentissages et de favoriser les partenariats.

Propos recueillis par
Monica GLINEUR

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