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Magazine PROF n°55

 

Dossier Rentrée 2022

Apprendre en bougeant avant de se rassoir…

Article publié le 30 / 08 / 2022.

Après le diner et la récré, la quarantaine d’enfants de l’école communale de Harsin vivent des ateliers « cinq sens », avant de retourner en classe. Une autre façon d’apprendre…

Des enfants de l’école communale de Harsin vivent des ateliers « cinq sens ».
Des enfants de l’école communale de Harsin vivent des ateliers « cinq sens ».
© PROF/FWB/Boris Roko

Depuis un an, les élèves de l’école communale de Harsin participent à des ateliers en début d’après-midi, avant de revenir en classe. Une autre façon d’apprendre, qui ne se limite pas à ce changement, puisqu’il n’est plus question de devoirs à la maison ni de bilans à Noël, Pâques ou fin juin. Explication par Olivier Bande, directeur de quatre des sept implantations des écoles communales de Nassogne, dont celle de Harsin.

« Cela fait longtemps que je voulais mettre en place une façon de fonctionner différente, explique M. Bande. Les enfants ne sont pas performants, assis sur un banc, après le repas. C’est reconnu scientifiquement, et c’est compliqué pour tout le monde d’ailleurs ! Ce qu’on a voulu, c’est rendre les apprentissages plus performants, en cassant les horaires. Les apprentissages sont donnés différemment, en tablant sur les cinq sens. »

Au printemps 2021, le directeur en a parlé aux trois institutrices de l’école qui comptait l’année dernière 42 enfants : Christine Lecomte, chargée des maternelles ; Tatiana Dony (1-2-3P) et Sabine Collignon (4-5-6P). Pas question d’embarquer dans le projet une institutrice réticente. Toutes trois étaient partantes, mais cela ne suffisait pas…

L’indispensable soutien du PO

Comme l’école se termine à 16h15, et que les périodes des trois institutrices ne sont pas extensibles, il fallait trouver des animateurs-trices de ces ateliers « cinq sens ». Le projet a été proposé à deux personnes qui se chargeaient déjà de l’extrascolaire dans les écoles communales (Sophie Georges et Laetitia Boulanger) et à une aide maternelle (Vanessa Genin). Le directeur a pu convaincre la Commune de financer 5 heures/semaine pour chacune d’elles. À ces moyens structurels s’ajoute l’enthousiasme de bénévoles intervenant pour des activités sportives ou artistiques, par exemple.

Les institutrices collaborent évidemment avec les animatrices des ateliers, pour que ces derniers soient des moments de réels apprentissages, et pour exploiter ce qui s’y fait dans leurs séquences de cours. Institutrices et animatrices travaillent en binôme, pour construire ces ponts entre la classe et les ateliers. Mais aussi avec les bénévoles. « Il y a beaucoup de concertation au sujet de ces ateliers. Quand une personne-ressource propose un atelier, on voit ce qu’on peut travailler en classe à ce sujet… »

Après un an de fonctionnement, il n’est pas encore question d’aller plus loin dans la refonte des horaires journaliers. « On a commencé par l’après-midi uniquement », précise M. Bande, parce qu’il y a d’autres changements que ceux des rythmes dans ce projet global.

La confiance des parents

Il n’y a plus de devoirs à la maison – « Les enfants travaillent déjà de 8h30 à 16h15 » - ni de « sessions » de contrôles/bilans à Noël, Pâques ou en juin. « Un enseignant n’a pas besoin de faire un contrôle pour savoir que le petit Martin ne maitrise pas le passage à la dizaine ! », justifie le directeur. Les évaluations externes (certificatives et non certificatives) jouent le rôle de baromètre…

Confirmation par les enseignantes. Tatiana Dony (1-2-3P) a constaté que certains enfants « s’engagent lors des ateliers dans des apprentissages qu’ils n’auraient pas acquis en restant assis sur un banc… »

Sa collègue Sabine Collignon (4-5-6P) confie que cette nouvelle façon de travailler lui a permis de « retrouver de la sérénité par rapport à la matière : quand ça ne rentre pas, j’arrête d’essayer de leur faire du bourrage de crâne ! Et les enfants n’ont plus le stress des contrôles… » Quant aux apprentissages, « je me fais mon propre avis au cours de l’année, et je n’ai eu aucune surprise quand j’ai fait passer des tests sous forme de révision… »

Comme le projet en était à sa première année, « il faut se faire rassurante auprès des parents, qui doivent faire confiance à l’enseignant à 100 % », ajoute Mme Collignon. Après tout, « on n’est pas des petits novices », sourit Olivier Bande…

Didier CATTEAU