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Magazine PROF n°57

 

Dossier Troubles du langage

Quand les troubles du langage perturbent les apprentissages

Article publié le 06 / 03 / 2023.

Dès le plus jeune âge, l’enfant communique : babils, pleurs, mimiques. Communiquer c’est entrer en relation, faire des liens, apprendre. Mais comment faire lorsque le langage est défaillant ?

Les petits élèves de 2e maternelle de la classe de Gérardine Hayen à l’École Arc-en-ciel à Molenbeek
Les petits élèves de 2e maternelle de la classe de Gérardine Hayen à l’École Arc-en-ciel à Molenbeek
© PROF/FWB

Peu importe la forme qu’elle prend, la communication est la base des relations humaines. Cette communication commence bien avant la naissance et évolue avec le temps.

Parfois, parler est difficile.

Certains enfants développent des troubles du langage et de la communication pour des raisons « médicales » : surdité, trisomie 21, troubles du spectre de l’autisme, dysphasie, épilepsie, retard mental, fente labio-palatine…

Si des troubles spécifiques complexifient l’acquisition du langage, tous les enfants sont susceptibles d’avoir des difficultés dans l’acquisition des connaissances et des compétences langagières.

C’est pourtant de ces habilités que dépendent tous les apprentissages cognitifs, affectifs, relationnels, comportementaux…

Le développement langagier est prédicateur de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, donc de tous les apprentissages et de la réussite scolaire comme le relèvent les professeurs américains D. K. Dickson et M. Porche en 2011 dans leur étude.

Si le cocon familial est le premier lieu des apprentissages du langage, les milieux de la petite enfance et à fortiori les classes de l’enseignement maternel sont des lieux privilégiés pour observer le langage des enfants, ajuster les pratiques éducatives afin de soutenir, améliorer et renforcer les compétences langagières de tous les enfants, indispensables pour augmenter la réussite scolaire et diminuer les inégalités existantes.

Ce mini-dossier est loin d’être exhaustif sur ce sujet. Il a pour objectif d’informer de manière globale sur l’importance du langage dans les apprentissages. Apporter une série d’outils et pratiques mise en place au sein des classes afin de soutenir la communication avec des enfants ayant des difficultés diverses pour dire les mots. Si à la base ils sont développés pour répondre à une problématique sévère, ils peuvent être un outil pour tous.

Observer et évaluer les capacités langagières des enfants

En 2017, une étude exploratoire menée par Sandrine Leroy, Lisandre Bergeron-Morin, Lise Desmottes, Caroline Bouchard et Christelle Maillart des universités de Liège et de Laval, a mené à un constat : les personnels de l’éducation et les agents des CPMS ont besoin d’être mieux formés et outillés pour comprendre et observer le développement langagier des élèves afin de les soutenir au mieux, le plus vite possible, dans leur apprentissage du langage.

Un outil a été conçu pour les enseignant.es de deuxième maternelle : SOLEM (Soutenir et Observer le Langage des Enfants en Maternelle).

Ses objectifs sont d’identifier les enfants qui ont besoin d’un soutien spécifique et observer leur communication pour leur offrir rapidement un soutien adapté.

PROF est allé en reportage dans une classe où la méthode SOLEM est utilisée.

Et quand il n’y a pas les mots ?

Si les mots sont absents, ou difficilement présents, d’autres méthodes permettent la communication. Il s’agit des Communications Alternatives et/ou Augmentatives (CAA). Le professeur Filip Loncke à l’Université de Virginie spécialisé dans les CAA les définit ainsi : « Les CAA désignent le cadre formel et les techniques d’intervention destinés à améliorer la communication et la qualité de vie entre des personnes qui ont des besoins de communication et de leur entourage. »

La communication est alternative lorsque l’enfant ne produit pas de mot : un outil est utilisé pour remplacer la parole. Voir le reportage réalisé à l'école Le Tremplin à Forest où les CAA sont utilisées.

La communication est augmentative lorsque l’enfant produit des mots, mais de manière altérée ce qui rend la compréhension très difficile : un outil augmente la capacité à communiquer.

Dans de tels cas, le choix du mode de communication ne se fait pas seul. Différents critères sont à observer : les compétences de l’enfant, la finalité de l’outil (augmentatif ou alternatif), la facilité d’utilisation, son caractère évolutif et bien d’autres encore. Ce mode de communication alternatif ou augmentatif est donc choisi avec l’entourage de l’enfant, un professionnel de la communication (logopède), un service spécialisé afin de choisir celui qui convient le mieux à l’enfant.

Hedwige D’HOINE

Quelques systèmes de CAA

Ces systèmes sont particulièrement utilisés dans l’enseignement spécialisé. Ils peuvent être utilisés avec tous les élèves afin de répondre à des besoins spécifiques. Ces méthodes ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients. Cette liste est non exhaustive.

De nombreuses ressources gratuites sont disponibles sur e-classe.be en tapant « Troubles du langage » dans le moteur de recherche. Vous y trouverez des dossiers sur les CAA, des ressources présentant des pictogrammes à télécharger gratuitement, des applications pour réaliser des dictionnaires visuels adaptés à vos besoins. Et bien d’autres encore.

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