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Magazine PROF n°9

 

L'info 

Un an pour expérimenter la certification par unités

Article publié le 01 / 03 / 2011.

Dès septembre, 118 écoles engageront leurs 4000 élèves du 3e degré technique ou professionnel dans la certification par unités. Le début d’un mouvement de refondation de l’enseignement qualifiant.

L’année scolaire prochaine, la certification par unités (CPU) sera expérimentée dans les 118 établissements scolaires organisant au 3e degré cinq options (1) des secteurs industrie, hôtellerie-alimentation et service aux personnes. En février, les équipes pédagogiques ont été informées des contours de cet ambitieux changement, et invitées à s’y engager avec l’aide d’une cellule qui peut répondre à leurs questions et suggestions (2). Explications avec la ministre de l’Enseignement obligatoire.

Dès septembre, la certification par unités concernera cinq options du 3e degré technique et professionnel, dont les mécanicien(ne)s automobile et techncien(ne)s de l’automobile.
Dès septembre, la certification par unités concernera cinq options du 3e degré technique et professionnel, dont les mécanicien(ne)s automobile et techncien(ne)s de l’automobile.
© Fotolia/Diego Cervo

PROF : Quel est l’objectif de la certification par unités ?
Marie-Dominique Simonet : Il y a en Wallonie plus de 14% d’élèves qui quittent l’école sans diplôme. Et 20% à Bruxelles. L’objectif est de réduire rapidement ce taux d’abandon à 10%. Pour y arriver, il faut notamment repenser l’économie de notre système scolaire et valoriser les acquis des élèves plutôt que sanctionner leurs échecs.

Comment ?
En considérant le 3e degré du secondaire qualifiant comme un tout, comme une formation complète menant à un métier bien défini. Il s’agira de valider progressivement les acquis, par unités, et de certifier le résultat final. Nous voulons proposer aux jeunes un enseignement qui leur permette de mieux percevoir l’objectif à moyen terme.

Pourquoi commencer par l’automobile, la restauration-hôtellerie et l’esthétique ?
Parce que ces trois secteurs sont bien ancrés dans nos écoles et parce qu’ils concernent les filles comme les garçons, le professionnel comme le technique de qualification. Pour les cinq certifications retenues, les profils de métier ont été mis à jour, de même que les profils de formation, divisés en cinq ou six unités. Chaque unité suppose des prérequis, des acquis d’apprentissage et des indicateurs d’évaluation. Et ce qui est fondamental, c’est que ce travail sur ces métiers et ces formations est partagé par les acteurs de l’enseignement, de la formation, et des secteurs professionnels. Avant, ils ne se parlaient pas. Maintenant, et déjà depuis l’instauration du Service francophone des métiers et des qualifications (3), ils développent un langage commun.

Actuellement, si un élève quitte l’école avant la fin de ses études, il n’a rien ! Avec ce nouveau système, même s’il n’a pas la totalité des cinq ou six unités, il pourra se présenter devant un employeur et mettre en avant les unités qu’il aura réussies. Et il pourra aller chercher les unités qui lui manquent en promotion sociale, par exemple.

Comment articuler la formation générale à ces unités ?
Depuis plusieurs mois, des groupes de travail préparent la CPU. L’un d’eux s’occupe spécifiquement de cette question. L’idée est de reprendre au sein de chaque unité les éléments de la formation générale en lien avec la formation qualifiante de cette unité. Mais il ne s’agit pas de limiter les cours généraux à ce qui peut directement être utile au métier. Il faudra voir comment articuler les deux. Dire aujourd’hui que nous avons les réponses à toutes les questions serait un leurre. Si c’était le cas, on ne demanderait pas aux équipes de réfléchir aux modalités…

Que peuvent déjà faire les équipes concernées par cette année d’expérimentation ?
D’abord, elles vont disposer de tous les outils mis au point : profils actualisés, découpage en unités… Les directions et enseignants peuvent en parler, nous envoyer leurs commentaires et leurs questions. Nous allons engendrer une dynamique qui va se situer dans les écoles. Le premier débat sera de voir quelle option elles choisissent.

Soit l’établissement ne change rien, reçoit les outils de la CPU et réfléchit aux modalités de mise en œuvre pour septembre 2012 ; soit il adapte déjà son organisation aux unités, dès 2011, mais sans changer la sanction des études.

Durant l’été, un décret ouvrira les portes permettant cette phase-pilote, mais on ne va pas y sacraliser les modalités de la CPU. Sinon, ça ne servirait à rien de se donner cette année d’expérimentation, pendant laquelle on essaiera de rassembler et de diffuser un maximum les bonnes pratiques.

Quelle aide peut-on attendre de la cellule CPU ?
En plus de ce travail de diffusion, elle a surtout une mission d’accompagnement, assuré aussi par les réseaux. On prévoit aussi un plan de formation mis au point en interréseaux. L’Institut de formation en cours de carrière va pouvoir recruter six personnes, ce qui n’est pas rien, pour ce plan auquel s’articuleront ceux des différents réseaux.

Et pour la suite ?
En septembre 2012, tous les établissements concernés par les cinq options entreront dans la CPU, et à partir de 2013, elle pourra s’étendre à de nouveaux métiers.

Le courrier envoyé aux écoles concernées évoque aussi les stages. Vont-ils se généraliser ?
Les stages seront évidemment un élément important de l’attractivité des études qualifiantes. À partir du moment où les partenaires sociaux et les représentants des secteurs sont bien présents dans tout ce travail de définition des métiers et des formations, c’est une belle occasion de les sensibiliser à cette question des stages. Au lieu de les généraliser à toutes les formations qualifiantes, on pourrait par exemple commencer par les organiser dans les options qui entrent dans le processus de la CPU…

Propos recueillis par
Didier CATTEAU

(1) Dans le groupe 25, mécanicien(ne) automobile (grille horaire 2526) et technicien(ne) de l’automobile (2519) ; dans le groupe 41, restaurateur(trice) (4116) et hôtelier(e)-restaurateur(trice) (4118) et dans le groupe 83, esthéticien(ne) (8315).
(2) Contact : cpu@cfwb.be
(3) Remplaçant la Commission communautaire des professions et des qualifications, le SFMQ est chargé d'organiser la production des profils métiers et des profils de formation.

Attendre ou foncer ?

Même acquis à la certification par unités (CPU), des chefs d’établissement s’interrogent sur sa mise en œuvre. Un exemple à l’Institut Henri Maus, à Namur.

Henri Paris, directeur de l’Institut Henri Maus, à Namur, voit d’un bon œil la CPU : « Le redoublement est peu efficace et la valorisation des acquis des élèves, positive. Et le spécialisé, où j’ai professé, pratique aussi de la sorte ». La section coiffure a participé en 2010-2011 au projet européen OPIR-ECVET (1). Les enseignants ont déterminé une unité spécifique d’apprentissage et des critères d’évaluation. Des élèves belges l’ont suivie en Roumanie, des Roumains à Namur.

Lancera-t-il la CPU en 2011 ou en 2012 ? « Je suis devant un dilemme. Je me forgerai une opinion lors d’une prochaine réunion d’information. La CPU pose beaucoup de questions, et peu trouvent des réponses. Mon coordonnateur CTA a participé à un groupe de travail interréseaux qui a divisé les cours de technique et de pratique professionnelle de notre 3e degré de qualification automobile en quatre unités. Mais quelle en sera la durée ? Quelle sera leur articulation ? Que fait un élève qui a raté une des deux premières unités ? On prévoit des remédiations. Mais comment le professeur va-t-il différencier son travail pour aider les élèves en difficultés et permettre aux meilleurs d’aller plus loin ? Faut-il laisser des élèves travailler seuls ? Il faut un bon encadrement dans les deux cas. Mais avec quelles heures ? Faut-il utiliser la formation par les pairs ? Et si une école a des cours communs à la 5e et la 6e, par manque d’effectifs, comment va-t-elle organiser le travail par unités ? Comment articuler les cours généraux au processus ? Sur la même base ? Comment allons-nous évaluer le CESS ? Je veux bien foncer. Mais je dois voir où je vais ».

Les professeurs apporteront des réponses dans les prochaines semaines. Ils pourront s’appuyer sur les nouveaux profils métier découpés par la SFMQ en unités d’apprentissage, qui servent aussi de base à la nouvelle épreuve de qualification. « Mais, parmi eux, il y a des temporaires. L’équipe qui imaginera la mise en œuvre et celle qui l’appliquera seront-elles semblables ? »

Pa. D.

(1) Le projet Outils Pratiques Inter-Régionaux pour ECVET est présenté sur http://www.freref.eu/opir/index.php

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