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Magazine PROF n°10

 

Souvenirs d'école 

Marie Gillain: « Le monde ne s’arrête pas à la sortie du village »

Article publié le 01 / 06 / 2011.

Marraine et ambassadrice bénévole de Plan Belgique, la comédienne Marie Gillain s’est engagée au nom de valeurs engrangées dès l’école primaire.

Retour aux sources scolaires pour Marie Gillain que l’on verra dès novembre dans Toutes nos envies, le nouveau film de Philippe Lioret. Ambassadrice bénévole de l’organisation non gouvernementale Plan Belgique, la comédienne belge est venue animer un jeu sensibilisant les enfants à la qualité de l’enseignement dans les pays du Sud.

PROF : Vos premiers souvenirs d’école ?
Marie Gillain : Sans aucun doute une figure marquante, en primaire : ma professeure de morale laïque, Viviane Messen. J’étais la seule de la classe à suivre ce cours - un choix de mes parents - à l’École communale d’Aubin-Neufchâteau. J’ai suivi cette enseignante, après la fermeture de l’école, faute de place, dans celle de Warsage. Mme Messen m’a fait vite comprendre que le monde ne s’arrête pas à la sortie du village. Elle m’a ouvert les yeux sur une foule de domaines : l’écologie, le racisme,… Je l’ai encore vérifié, l’an dernier, lors d’une visite dans l’école avec Plan Belgique, quand elle m’a remis mes cahiers que j’avais oubliés.

Cette période a-t-elle aussi vu grandir votre fibre artistique ?
Oui, mais cela se passait lors des ateliers créatifs (peinture, expression, bricolage) que ma maman, artiste peintre, conteuse et illustratrice, organisait chaque mercredi après-midi pour les enfants du village. Je m’y déguisais en fée avant de rêver de devenir majorette, puis décoratrice d’intérieur.

"Je me souviens d’un prof de théâtre, assez farfelu, dont les cours étaient de vraies respirations."
© Plan Denis Closon

Ce gout pour les arts d’expression vous a suivie dans le secondaire ?
Dans l’enseignement général à l’Athénée de Liège I, puis au Collège Saint-Louis, à Liège, j’ai vite fait le tri : les cours de français, d’arts d’expression, d’anglais m’intéressaient. Par contre, je me mettais des œillères pour les sciences et les math. Je me souviens d’un prof de théâtre, M. Mertens, assez farfelu, dont les cours étaient de vraies respirations. Mais aussi de ma participation, à 14 ans, à un concours de play-back (une institution, au collège). J’avais vu un peu grand en imaginant un clip où je sortais d’une poubelle, entourée de fumée, en chantant « Je suis une enfant de la pollution » (un reste du cours de morale de mon enfance ?). Les fumigènes étant de mauvaise qualité, il a fallu évacuer la salle de 1 000 élèves. J’ai perdu le concours et… mes moyens.

Avant d’endosser, à 16 ans, le rôle de la fille de Gérard Depardieu dans Mon père, ce héros, de Bertrand Tavernier.
Je me rêvais actrice, à ce moment, et je participais à Liège à un atelier d’expression théâtrale pour adolescents, le Vivier. Pour le tournage, j’ai dû manquer l’école et récupérer certaines matières. Une période difficile à l’école : à mon retour, j’avais l’impression d’être, aux yeux des autres, un animal de foire à l’âge où les adolescents ont envie de se fondre dans la masse pour appartenir au groupe. Durant des semaines, j’ai passé l’heure de midi dans les toilettes pour manger mes tartines sans subir le poids du regard des autres. Par contre, j’ai bien moins senti ce « décalage » chez mes enseignants, qui ne m’ont évidemment pas accordé un traitement de faveur.

Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager pour Plan Belgique ?
Ces valeurs de vie récoltées dès l’enfance. Je suis allée au Vietnam avec l’ONG, pour être capable de parler du droit des enfants à un enseignement de qualité et pour me mettre dans la peau d’un donateur qui souhaite savoir si son aide est nécessaire et utile. J’y ai vu des classes de 40 à 65 élèves, des enseignants trop peu formés ou démissionnant faute de trouver un logement à une distance raisonnable de l’école...

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

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