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Magazine PROF n°24

 

L'info 

Certification en fin de deuxième degré dans vingt-trois écoles-pilotes

Article publié le 01 / 12 / 2014.

Vingt-trois écoles secondaires du réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement sont engagées dans le projet « Évaluation ». Une refonte en profondeur des pratiques d’apprentissage et d’évaluation…

Ce projet vise trois objectifs : rendre les pratiques d’évaluation plus cohérentes ; clarifier le contrat entre élèves, enseignants et parents ; optimaliser la communication de la progression des élèves.

Le projet ne se réduit pas au bulletin en ligne ou à l’évaluation externe de fin de degré. Car reporter la certification modifie les pratiques d’apprentissage et d’évaluation, et les rôles de chacun.

Pour l’élève, durant deux ans, rien n’est plus « pour des points », mais « tout compte ». L’enseignant peut se concentrer sur sa mission première : « élaborer, mettre en place et proposer la plus grande variété de dispositifs didactiques ». Et les parents peuvent suivre la progression de leurs enfants.

Pour Fabrizio Primerano, responsable du groupe de travail qui a conçu le projet, il s’agit de « redonner à l’évaluation un rôle diagnostique sur l’évolution des apprentissages de l’élève, plutôt qu’un rôle de sanction ».

Le groupe de travail comprend notamment deux enseignants par école-pilote. Dans leurs établissements respectifs, ils sont les personnes ressources pour tout un travail d’élaboration de grilles d’évaluation critériées pour chaque discipline/option.

Des informations qualitatives

Dorénavant, en effet, donner des points et les additionner en fin d’année ne suffit plus : l’élève a besoin d’informations qualitatives permettant de comprendre ses lacunes et de savoir comment y remédier en vue de la certification de fin de degré.

Depuis septembre donc, les évaluations ne sont plus liées au calendrier scolaire mais ont lieu au terme d’unités pédagogiquement significatives. Leur notation diffère selon qu’il s’agit des compétences disciplinaires, de la maitrise des ressources ou des compétences transversales (commentaire collégial du conseil de classe).

Pour les compétences disciplinaires, une barre de progression, alimentée par les résultats des évaluations sommatives, est divisée en trois couleurs. L’objectif est de faire croitre la portion verte (acquis)…

Pour les savoirs et savoir-faire disciplinaires, un indicateur fléché accompagne la note chiffrée. Voilà pour l’évaluation.

Le projet repose aussi sur la définition d’une structure d’enseignement et d’évaluation applicable à toute unité pédagogiquement significative. Et au sein de laquelle s’intègrent systématiquement des activités de remédiation, consolidation ou dépassement. Car la suppression de sessions organisées d’examens fait gagner sept à huit semaines sur les deux années.

D. C.

Se concerter pour harmoniser

Bernard Jonckers, préfet des études à l’Athénée de Gembloux, nous explique ce qui change pour les 122 élèves de 3e année.

PROF : Qu’est-ce qui change dans les pratiques quotidiennes ?

Bernard Jonckers : Pour l’instant, c’est particulièrement l’évaluation qui change. Il faut créer des interrogations en fonction de critères de compétences. Cela suppose de les définir à l’avance et de les classer dans des grilles de compétences.

Pendant que d’autres sont en examen, que font vos 122 élèves de 3e année ?

Ils sont répartis en fonction de leurs difficultés ou de leurs intérêts, entre des activités remédiation (là où ils ont de gros soucis), de consolidation (là où quelques exercices de plus suffiront) ou de dépassement (si tout va bien).

Et les enseignants (une cinquantaine) auront des concertations pour peaufiner les grilles de compétence et pour faciliter la cohésion entre degrés inférieur et supérieur. C’est une fameuse organisation, parce que ces élèves ont cours toute la journée, au contraire de ceux qui sont en examen.

C’est une des grandes lignes du projet : profiter du maximum de temps de formation en diminuant le temps d’évaluation.

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