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L'info 

La nouvelle orthographe : un gout d’ognon…

Article publié le 01 / 03 / 2009.

Riche en gout, pauvre en calories… La nouvelle orthographe est à la langue ce que la nouvelle cuisine est à la gastronomie. Les quatre chefs de l’Enseignement et de la Culture (Dupont, Simonet, Laanan et Tarabella) nous recommandent le changement de régime sans plus attendre. À table !

La nouvelle orthographe (1) aurait-elle un gout d’ognon ? N’en faisons plus un plat. Un plat de résistances. Depuis 1990 déjà, en France, le Conseil supérieur de la langue française a simplifié les règles orthographiques dans le sens d’une plus grande cohérence. L’Académie française, que l’on ne peut soupçonner d’avant-gardisme, de même que les instances compétentes en matière linguistique de Suisse, de Belgique et du Québec, ont avalisé la réforme.

Les subtilités de la langue française permettent certes d’affiner la pensée, mais certaines aberrations graphiques ajoutaient d’inutiles complications à sa complexité. La compréhension du sens des mots n’importe-t-elle pas sur la mémorisation de leurs bizarreries formelles ?

En 1998 déjà, une circulaire ministérielle exprimait le droit d’utiliser les deux graphies pendant une période indéterminée. Toutefois, en permettant aux deux formes orthographiques de coexister sur un pied d’égalité, cette circulaire ne fit qu’entretenir la confusion, étant davantage une source de tension que d’apaisement. Aujourd’hui encore, bien qu’elle ait atteint sa majorité, la nouvelle orthographe ne fait pas l’unanimité !

Cessons de nous peler l’ognon ! Aujourd’hui, « le moment est venu d’accomplir un pas de plus et, sans pour autant sanctionner les graphies traditionnelles, de faire peu à peu des formes rectifiées l’orthographe de référence », ainsi que l’écrit Jean- Marie Klinkenberg, président du Conseil de la langue française et de la politique linguistique. « Sur le plan symbolique, c’est très important, explique de son côté Nathalie Marchal, directrice au Service de la langue française, car on touche à un sanctuaire. La langue française est devenue un outil rigide ».

Depuis cette rentrée scolaire, troiscirculaires ministérielles (2) invitent les professeurs de français « à enseigner prioritairement les graphies rénovées », du moins les rectifications les plus consensuelles. Celles-ci sont résumées en sept règles de base et sont reprises dans une très utile brochure envoyée par la Communauté française à toutes les écoles et, bientôt, à toutes les administrations.

En attendant une réforme complète de l’orthographe française (la prochaine étape), les dictionnaires et correcteurs orthographiques ont logiquement adopté les nouvelles recettes. Qui n’avance recule. Le moment est donc venu de changer le menu. Alors, à vos casseroles, Mesdames et Messieurs les chefs d’écoles !

É. G.

(1) Le menu est disponible sur http://www.languefrancaise.be. D’autres sites peuvent être consultés, comme celui de l’Association pour l’application des recommandations orthographiques (http://sweet.ua.pt/~fmart/aparo.htm).
(2) Circulaires 2475, 2476, 2477, http://www.adm.cfwb.be

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Une enquête (1) de l’éditeur Plantyn a pris la température auprès des enseignants. L’accueil de la réforme est assez glacial. Seuls 28% des enseignants interrogés sont favorables à la nouvelle orthographe (61% ne le sont pas et 11% n’ont pas d’avis). Quant à la question de savoir s’il faut l’utiliser dans les livres scolaires, 40% répondent par l’affirmative (pour 51% d’avis négatifs et 9% de sans avis).

« Il y a un attachement très émotionnel à l’orthographe », explique un éditeur, qui souhaite une position claire en la matière. Parmi les réactions récoltées, on pointera les suivantes : « La pire des situations, c’est l’actuelle où l’on navigue entre deux eaux » ; « Tant qu’on ne m’obligera pas à la faire appliquer, je ne fais rien… » Ou encore : « Vous (éditeurs) êtes la dernière barrière avant de bêtifier complètement les enfants », et « Pourquoi pas le langage SMS tant qu’on y est ! Évitons de niveler par le bas ! »

É. G.

(1) Réalisée du 5 au 30 décembre 2008 auprès de 1008 enseignants de tous réseaux et de tous niveaux.

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