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Magazine PROF n°13

 

L'acteur 

La recherche nourrit l’enseignement

Article publié le 01 / 03 / 2012.

Céline Demierbe forme de futurs enseignants à la Haute École Condorcet, à Charleroi, et développe des outils pédagogiques à l’Université de Mons. Deux postes complémentaires.

Céline Demierbe :
Céline Demierbe : "La formation initiale devrait aussi les sensibiliser au travail des chercheurs".
© PROF/FWB

PROF : Quel parcours vous a menée à cette double casquette d’enseignante et d’assistante de recherche ?
Céline Demierbe :
Après mes humanités, j’ai opté pour une formation d’institutrice primaire à la Haute École Condorcet, car j’avais envie de transmettre des savoirs et je ne souhaitais pas enseigner une discipline particulière. Pour ajouter une corde à mon arc et compléter ma formation tout de suite – j’ignorais si j'aurais le courage de reprendre des études une fois insérée dans la vie active –, j’ai suivi une année préparatoire et un master en Sciences de l’Éducation à l’Université de Mons. Durant la dernière année, en 2008, le Service Méthodologie et Formation m’a proposé de travailler comme assistante de recherche. Parallèlement, j’ai postulé à la Haute École Condorcet, où j’enseigne depuis deux ans.

Quels cours y donnez-vous ?
J’enseigne à de futurs éducateurs spécialisés et aux futurs instituteurs primaires. À ces derniers, je donne des cours de pédagogie contribuant à la construction de l’identité professionnelle. Plus concrètement, c’est d’abord, en 1re et en 2e année, le cours de psychologie des apprentissages, consacré à l’analyse des différents courants pédagogiques. Au début, ces futurs instituteurs, un public très hétérogène, ont une vision frontale de l’enseignement, héritée de leur expérience. Je commence par leur demander de définir les termes « enseigner », « apprendre » puis, par un jeu de questions-réponses, je les amène à s’approprier progressivement les notions de « savoir-faire », de « savoir-être », de « compétences », d’« évaluation formative », de « remédiation », en m’appuyant sur un ensemble de situations pratiques. En 2e année, je retravaille ces concepts à la lueur de leurs expériences en stage.

Je donne également, en 1re, le cours de psychologie du développement, centré sur les moyens pédagogiques à mettre en œuvre pour favoriser le développement psychologique et psychomoteur, la maturation intellectuelle de l’enfant, de la conception à l’entrée en primaire. J’ai fait le choix de lier ce cours très théorique aux ateliers de formation pratique suivis par mes étudiants. Chacun présente deux parties de la matière, à des moments différents de l’année, en faisant participer la classe.

Le cours d’étude critique des courants pédagogiques, enfin, permet aux étudiants de 3e de prendre du recul par rapport à leur pratique durant les stages. Et, notamment, d’évaluer si un type d’enseignement leur convient, à quelques encablures de leur entrée dans le métier. Cette année, je vais aussi encadrer les stages des étudiants de 3e dans l’enseignement spécialisé.

Quel lien tissez-vous entre votre travail à l'université et votre enseignement en haute-école?
À l’Université de Mons, je travaille depuis quatre ans au sein d’une équipe de chercheurs possédant une formation pédagogique et parfois une expérience de terrain, et avec le Carré des Sciences de l’Université de Mons. Nous avons créé et développé des outils de diagnostic et de remédiation immédiate au travers d’activités scientifiques en 5e-6e primaire et au 1er degré du secondaire. Ces valises pédagogiques thématiques (1), nous les avons utilisées dans des écoles de tous les réseaux et nous avons récolté de nombreuses réactions d’élèves et d’enseignants. Je suis persuadée que ce travail des chercheurs peut outiller très efficacement de (futurs) enseignants.

Que pensez-vous de la possibilité d’allonger à cinq ans la formation initiale, notamment des instituteurs?
J’y suis résolument favorable. Les élèves ne font qu’effleurer les troubles des apprentissages dans un cours de 15 heures donné en 3e année. Ils ne sont pas armés pour les déceler. La formation initiale devrait aussi les sensibiliser au travail des chercheurs : même en 3e, beaucoup d’étudiants ignorent que dans une revue scientifique, ils peuvent lire, dans un langage bien compréhensible, des témoignages d’enseignants qui veulent communiquer une expérience menée en classe.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

(1) Lire « Énergithèque : l’énergie d’apprendre », dans PROF, septembre 2009, p. 36. Contact : celine.demierbe@umons.ac.be

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