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Magazine PROF n°14

 

Dossier Le plan individuel d’apprentissage

PIA ? « Ça roule, Raoul ! »

Article publié le 01 / 06 / 2012.

Dans l’enseignement spécialisé, nombre d’écoles maitrisent le PIA dans leur vie quotidienne. Rencontre avec l’une d’entre elles.

Le Centre scolaire Notre-Dame, à Cerexhe-Heuseux, accueille des élèves de 13 à 21 ans de forme 2 (élèves aphasiques-dysphasiques, de tendance autistique) ou de forme 3, type 1 (le plus proche de l’ordinaire). La directrice, Dominique Petitjean : « Le PIA s’utilise pour tous les élèves. C’est décrétal, mais ici, c’est un outil qui tourne ! »

« Le PIA s’utilise pour tous les élèves. C’est décrétal, mais, ici, c’est un outil qui tourne ».
« Le PIA s’utilise pour tous les élèves. C’est décrétal, mais, ici, c’est un outil qui tourne ».
© Charlotte Meert

Lorsqu’elle inscrit des élèves, « pour éviter un double travail, je collecte des renseignements sur leurs parcours, ressources, difficultés, besoins, en distinguant la vision des jeunes et celles de leurs parents. Et je les consigne dans le dossier d’inscription. Je distingue ce qui va dans le dossier médical et ce qui, parfois médical, est susceptible d’intervenir dans les apprentissages. Le PIA doit pouvoir être lu par tout le monde à tout moment ».

Présente au premier conseil de classe de tout nouvel inscrit, elle fait le lien entre dossier d’inscription, synthèse des renseignements, discussion collective qui débouche sur un diagnostic, un ou des premiers objectifs, et les modalités de mise en œuvre, à partir des ressources du jeune. « Ces réunions se font lors d’un conseil de classe, mais pas à tous. Les unes sont utiles aux autres et ce n’est pas un travail supplémentaire ».

Participent à ces réunions les enseignants, les éducateurs parascolaires, les paramédicaux, la logopède, le service d’aide à l’intégration, le CPMS. Lorsque le PIA concerne un stage, on invite aussi le maitre de stage. La première débouche sur deux objectifs au plus. « La consigne pour le premier, c’est qu’il doit être vite réussi. Le deuxième est un peu plus vaste ».

Objectifs disciplinaires ou transversaux

L’objectif peut être disciplinaire, amené par un enseignant. Pour le transversal, l’équipe a listé 83 items – Je ferme mon manteau tout seul. Je me range dès que la cloche sonne… – regroupés en catégories : respect des consignes, des personnes, communication, autonomie, ordre, le respect de l’environnement.

Autre consigne : une feuille par objectif avec la date, le besoin, l’intitulé, les actions, les remarques éventuelles, l’échéance, les personnes présentes, le réajustement. « Certaines écoles ont des PIA de 84 pages, commente la directrice. Les nôtres en ont 6 ». Parfois, l’équipe ne trouve pas d’objectif.
« Si l’élève est de forme 3, on se demande s’il est bien orienté. S’il est de forme 2, et trop faible, on peut travailler un objectif de classe ».

Troisième consigne, l’objectif doit avoir du sens par rapport aux besoins, à la situation, aux ressources de l’élève. À la Toussaint, on informe les parents. Cela permet de croiser les observations. Et ils peuvent réajuster l’objectif. « Une demande des parents amène une bonne collaboration, sinon, elle plus scolaire, ajoute Mme Petitjean.

La communication vers les parents peut se faire via la farde de communication ou par téléphone. Mais c’est un point à améliorer ». La communication du titulaire vers l’élève varie aussi en fonction des besoins. Pour les autistes, plus visuels, l’équipe a créé un imagier d’objectifs, qui permet de travailler le projet personnel du jeune et de négocier l’objectif. Des images sont aussi affichées en classes. Pour d’autres, c’est la farde de communication ou le marque-page dans le journal de classe ou sur le banc. « Nous veillons à adapter la communication à chaque cas ».

Qui accompagne l’élève dans son objectif ? S’il est transversal, tous les enseignants ; s’il est disciplinaire, l’enseignant concerné. Cela varie. Et les échéances varient aussi en fonction de l’ampleur de l’objectif.

Ce dossier suit l’élève d’année en année. « Nous recevons, pour l’instant, peu de dossiers d’accompagnement des écoles primaires. En aval, nous l’envoyons à la nouvelle école d’un élève qui nous quitte, ajoute la directrice. Nous ne faisons pas de rétention d’information. Et il n’est pas rare que des écoles ordinaires demandent notre aide pour réaliser un PIA dans le cadre d’une intégration, ou pour un autre élève en difficultés. Pour nous, c’est parler de notre vie quotidienne ».

Pa. D.