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Magazine PROF n°14

 

Souvenirs d'école 

Geneviève Damas : « Face à la littérature, je me sentais vivante »

Article publié le 01 / 06 / 2012.

Dans Si tu passes la rivière, son premier roman (prix Rossel 2011), la comédienne Geneviève Damas montre comment la culture change le rapport au monde. La culture, cette comédienne en a découvert diverses facettes à l’école.

Geneviève Damas : « Je me suis éclatée lors des périodes d’activités complémentaires/théâtre, en 1re et 2e secondaire, où nous montions de petits spectacles ».
Geneviève Damas : « Je me suis éclatée lors des périodes d’activités complémentaires/théâtre, en 1re et 2e secondaire, où nous montions de petits spectacles ».
© J-P Collard Neven

PROF : Où vous ramènent vos premiers souvenirs scolaires ?
Geneviève Damas : Dans une petite école. L’implantation du Collège Jean XXIII, dans le parc Parmentier, à Woluwe-Saint-Pierre. J’y étais, je crois, la chouchoute de l’institutrice, qui menait sa classe de 1re/2e maternelle avec douceur et fermeté. J’ai vécu d’autant plus durement son départ que l’institutrice de 3e était bien différente : avec le recul, je pense qu’elle était surtout fatiguée... Puis, ce fut un atterrissage plutôt rude en 1re primaire dans une « grande » école, le Sacré-Cœur de Lindthout. Je garde pourtant des primaires l’image d’un lieu familial, protégé, où nous voulions réussir toutes ensemble.

C’est dans le secondaire que vous avez découvert votre fibre artistique ?
Je me suis éclatée lors des deux périodes d’activités complémentaires/théâtre, en 1re et 2e, où nous montions de petits spectacles. Mais après, j’ai dû passer en maths fortes, car mon père ne jurait que par cela pour s’en sortir dans la vie… Il m’a fallu attendre la 5e pour gagner une option « français fort », au Collège Saint-Michel. Plusieurs enseignants m’y ont ouvert les portes de la culture et transmis leur gout* pour la littérature.

Certaines réflexions me marquent encore. Celle du prof de latin, Willy Deweert, en fin de rhéto : « Vous pouvez tout oublier de ce que nous avons appris cette année, mais gardez l’esprit critique en toutes circonstances ». Ou celle de Luc Legrand, professeur de français, qui nous assurait que la culture c’était aussi bien pouvoir parler de Proust que de Vanessa Paradis. À propos de Proust, notre professeur de français, Marc Lits, nous faisait lire des extraits d’À la recherche du temps perdu, que nous trouvions bien ringards. « Riez, riez!, nous disait-il. Je vous parie que dans cette classe, un élève lira les sept tomes de ce roman ». Gagné : cinq ans plus tard, je les ai « dévorés »…

Mais cinq ans plus tard, vous étudiiez le droit…
Toujours l’ainée obéissante… Face à la littérature, au théâtre, je me sentais vivante. Mais quand j’ai dit à mes parents que je voulais entrer au Conservatoire, ils ont été horrifiés. Et les romanes, ce n’était pas des études. Lire, c’était un passe-temps, rien à voir avec un métier ! J’ai compensé en jouant dans des pièces de théâtre montées par les étudiants, en menant de front ma licence en droit et une formation en déclamation au Conservatoire de Bruxelles. Puis, je me suis formée au théâtre à l’IAD (Institut des Arts de Diffusion), à Louvain-la-Neuve.

Vous avez ensuite enchainé les métiers du théâtre (comédienne, metteuse en scène,…) avant d’écrire…
J’ai commencé à écrire pour me créer des rôles que je ne trouvais pas ailleurs. L’écriture pour les jeunes, c’est une bonne école : ils n’ont pas cette politesse que nous avons intégrée de supporter une représentation ennuyeuse sans bouger. Si cela ne les touche pas, ils chahutent. Ce que j’apprends au théâtre pour enfants nourrit mon écriture pour les adultes. Et puis, jouer me permet de comprendre les chemins de l’écriture de l’intérieur.

Et l’écriture vous a conduite au Prix Rossel…
Un incroyable cadeau de la vie ! Et le fruit du hasard d’une rencontre avec Hubert Nyssen, fondateur des éditions Actes Sud qui, après la lecture de ma pièce Molly à vélo, m’a encouragée à écrire chaque jour. Mal à l’aise d’abord, dans l’autofiction, j’ai fini par écrire un livre très éloigné de mon univers. J’ai envoyé le manuscrit juste pour voir, comme on pousse la porte d’une salle de sports.

Des projets ?
Jusqu'au 30 juin, je joue en duo avec Alexandre Von Sivers, au Théâtre Le Public, la pièce Paix Nationale, que j’ai écrite. Cet été, je termine l’écriture d’un spectacle pour enfants, Loulou, t’es où ? Puis je poursuivrai l’écriture de mon deuxième roman.

Propos recueillis par
CATHERINE MOREAU

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