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Magazine PROF n°15

 

L'acteur 

Isabelle Franck : « Je suis un maillon de la chaine »

Article publié le 01 / 09 / 2012.

Institutrice maternelle, Isabelle Franck pilote une double classe – d’accueil et de 1re maternelle –, multiculturelle, à l’École Saint-Joseph, à Verviers. Rencontre.

Isabelle Franck : « En cas d’allongement de la formation initiale, je pense qu’il faudrait y prévoir davantage de stages ».
Isabelle Franck : « En cas d’allongement de la formation initiale, je pense qu’il faudrait y prévoir davantage de stages ».
© PROF/FWB

Dans un local aux murs rose vif, l’institutrice aligne sur une corde les dessins fraichement peints pour la fête des pères, récure quelques mains barbouillées de couleur, avant de dérouler les pages d’un livre, pour éveiller l’imagination et l’expression des enfants.

PROF : Une vocation, ce métier ?
Isabelle Franck :
Absolument. En 4e secondaire, j’ai rejoint l’option techniques sociales et d’animation, puis, en 5-6e l’option d’agent d’éducation à l’Institut Notre-Dame, à Heusy, pour me préparer à la formation d’institutrice maternelle. Après la formation initiale à la Haute École libre mosane Sainte-Croix, à Liège, et bon nombre de remplacements et d’emplois temporairement vacants dans les réseaux communal et libre, j’ai été chargée de cette classe en 2010, à l’École Saint-Joseph.

Vous sentiez-vous bien formée pour débuter?
La Haute école m’a donné un bagage théorique, une méthodologie, des pistes, des structures. Encore faut-il les appliquer sur le terrain. Durant les premières années, j’ai tâtonné, expérimenté, évalué le positif et le négatif. En cas d’allongement de la formation initiale, je pense qu’il faudrait y prévoir davantage de stages.

Comment gérez-vous les apprentissages dans cette « double » classe multiculturelle?
Par la différenciation. Lorsque j’élabore le plan de la semaine, je programme des activités distinctes pour la classe d’accueil et la 1re maternelle, pour mieux gérer le groupe et observer l’évolution de chaque enfant. Ensuite, pour les différents objectifs, je prévois un ensemble d’activités partant du vécu des élèves (une sortie, un objet apporté en classe,…) adaptées à leur niveau de développement, de langage, de connaissance du français. Pour chaque élève, j’ai créé un portfolio où je consigne mes observations sur ses compétences acquises ou en voie de l’être, sur ses difficultés au fil des jours. Ce document suivra l’enfant tout au long de son parcours dans le fondamental.

Un exemple d’apprentissages très différenciés ?
Lors de l’apprentissage du nombre 3, un enfant placera spontanément trois points sur une coccinelle en carton. Un autre aura besoin d’aller chercher, seul ou avec mon aide, le chiffre 3 dans la « boite à nombres ». Un autre accompagnera le chiffre écrit de la main pour compter. Et d’autres n’y arriveront pas, car ils ne sont pas prêts. Quand je vois que certains enfants ont compris, je passe au nombre supérieur et, pour les autres, je reprends les apprentissages au niveau où ils se trouvent. C’est valable pour tous les apprentissages : français, calcul, éveil, mais aussi apprentissage de la vie en groupe, de l’autonomie, du respect des règles en sachant qu’il faut pouvoir recommencer tous les jours – les enfants débarquant tout au long de l’année en classe d’accueil – sans perturber le reste du groupe.

Travaillez-vous en équipe avec collègues de maternelles ?
Oui, c’est très important. Nous partageons des projets et nous avons construit des outils communs. D’abord, nous avons « découpé » pour chaque classe maternelle le programme intégré adapté aux socles de compétences, qui décrit les activités à proposer par cycle pour développer les compétences à atteindre en fin d’étape.

Je leur transmets aussi un exemplaire de la farde de classe des enfants qui détaille les activités du mois (expériences scientifiques, recettes de cuisine, nouveaux mots de vocabulaire, avec dessin, photo et transcription en écriture scripte et imprimée majuscule,…). Cette farde individuelle sert aussi d’outil de communication avec les parents et entre les parents et l’enfant.

Après 15 ans d’enseignement, quels changements observez-vous chez les petits ?
Malheureusement, une croissance de la violence physique et verbale. La concertation, le travail en équipe, le dialogue rendent les choses plus faciles à gérer.

Que pensez-vous du projet Décolâge ! qui veut construire des alternatives au maintien en maternelle ?
Nous avons lancé un projet Intégration pour encadrer un enfant en difficulté monté en 1re primaire. Et l’expérience va être amplifiée au cours des prochaines années vu les résultats obtenus durant cette année.

Envie de changer de métier, parfois ?
Jamais ! Ce métier demande un grand investissement personnel, comporte des coups durs, des moments de déception, mais c’est tellement épanouissant de voir évoluer les enfants, de sentir que je suis un maillon de la chaine.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

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