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Magazine PROF n°16

 

L'info 

Certification par unités projet-pilote en phase de rôdage

Article publié le 01 / 12 / 2012.

Comme d’autres établissements, l'École libre de coiffure et d'esthétique (ELCE), à Gosselies, est entrée à fond dans la certification par unités (CPU), qui concerne les 5e et 6e qualifications esthétique et les 5e professionnelles coiffure.

© PROF/FWB/Olivier Papegnies

Fin décembre, les élèves de 6e esthétique de l’ELCE (Gosselies) termineront leur quatrième unité d’acquis d’apprentissage (UAA) : soins spécifiques du visage. Bientôt, elles présenteront l’épreuve de qualification qui s’y consacre. Ensuite, leur formation abordera les soins des mains et des pieds, puis, ceux du corps.

Le 3e degré de l’ELCE a pris pied dans le processus de Certification par unités (CPU) en deux étapes. « L’an passé les 5e esthétique ont fait le pas, explique Patricia Bertoldo, chef d’atelier. Nous avions pu participer à l’élaboration du profil de formation dans les cellules de préparation de la CPU, et au Service francophone des Métiers et qualifications. Nous avons travaillé en collaboration avec notre équipe éducative, grâce à des réflexions personnelles des enseignants, coordonnées par la direction ». Cette année, l’école engage les 5e professionnelles coiffure. « Nous pensions avoir trois ans expérimenter les UUA esthétique, mais on nous a imposé de mettre en oeuvre dès cette année 2012-2013 le profil formation  du coiffeur déjà élaboré par le SFMQ et la découpe en UAA. C'est moins facile » (1).

Les cursus des deux sections sont divisés en six unités, chacune ponctuée d’une épreuve de qualification. Pour la sous-directrice, Marie-France Strens, « C’est presque impossible de trouver un jury extérieur prêt à nous consacrer douze jours par an. Les défrayer correctement ? Nous n’en n’avons pac les moyens ». Ce compartimentage est voulu par le monde du travail. « Certaines PME désirent une main-d’œuvre sachant faire une tâche précise, même si elle ne sait pas tout faire. Mais elle sera moins payée, continue-t-elle. Par contre, nos maitres de stage préfèrent avoir des stagiaires polyvalentes... qui ne sont pas payées ».

Un apprentissage en spirale

Ce compartimentage est spiralaire. En 6e, l’approche de chaque unité cible des problèmes plus spécifiques, avec de nouveaux produits et techniques. Selon Léa, une élève de 6e esthétique, « Ainsi, pour les soins du visage, nous restons un an sans en faire : on oublie les savoirs et les gestes ». Pour y pallier, la grille de cette année comporte des heures consacrées simplement à les entretenir.

Une autre correction de cap concerne la temporalité. Mme Bertoldo : « Certaines UAA étaient trop courtes, d'autres trop longues. On a adapté leur durée. Par ailleurs, on n’avait pas envoyé de courrier écrit aux parents, les informant des changements. C’est chose faite cette année ». D’autres problèmes sont pratiques. En coiffure, on doit concentrer plusieurs permanentes sur quelques semaines. Comme elles durent six mois, il sera plus difficile qu’avant de trouver des modèles. En esthétique, la durée de repousse des poils et des ongles ne s’adapte pas aux UAA.

Une remédiation structurelle

Le projet CPU met l’accent sur la remédiation, l’école a prévu une séance hebdomadaire, surtout pour les élèves qui n’ont pas fait leur 2e degré dans ces sections. Comme Alexia : « J’ai pu acquérir ainsi de la dextérité et du savoir. Et cela peut aider d’autres élèves en difficulté ». Par ailleurs, l’entrée en CPU amène à redémarrer la formation à zéro. Mme Strens : « Nos élèves qui ont fait un 2e degré dans la section revoient des matières connues et, au bout du compte, n’ont plus l’impression de progresser. D’un côté, on rend le niveau scolaire plus homogène. Mais notre équipe est triste de faire baisser le niveau. Pourquoi ne pas intégrer le 2e degré dans la découpe des UAA ? »

Lorsqu’un élève est en échec pour une UAA, l’équipe travaille par analyse, diagnostic, remédiations avec moyens et personnes–ressources, dans la logique du dossier d’apprentissage ou du plan individualisé d’apprentissage, avant de lui proposer de repasser l’épreuve le plus vite possible. En fin de 6e, l’élève en échec pourra représenter une épreuve en septembre.

© PROF/FWB/Olivier Papegnies

Et les cours généraux ?

Tous les professeurs de cours généraux ne sont pas concernés par la démarche. Sont invités à y participer tous ceux qui ont un impact sur l’option, faisant partie de l’option de base ou de la formation commune. Certains sont réservés. Muriel Verduyckt (technologie coiffure) : « La CPU n’apporte rien de plus à ce que je faisais avant ». Anna Cosaro (sciences appliquées et mathématiques) : « La théorie se découpe différemment de la pratique : elle se voit moins rapidement. Je suis en décalage. Les UAA n’y apportent pas de solution. Je suis prête à voir la théorie en bloc en début d’année. Mais cela lasserait nos élèves, plus enclins à la pratique. Par ailleurs, c’est bien d’avoir des tiroirs que l’élève peut remplir un à un, mais le danger est que dans la vie professionnelle, on doit ouvrir tous les tiroirs en même temps et la difficulté majeure est d'y préparer les élèves ».

Malgré ces critiques, ce projet est pris à bras–le–corps par toute l’équipe. Quels sont ses atouts ? Mme Strens : « Notre public est homogène : nous n’avons que deux sections. Nous avons toujours voulu donner aux élèves les meilleures conditions d’apprentissage. Dès qu’il y a un projet pilote, on y va. On réfléchit, on s’engage, on réalise, avant d’autres. Cela demande une énergie énorme. Mais l’équipe est motivée, a une grande faculté d’adaptation. Elle donne même des renseignements à d’autres écoles sur la CPU. Reste maintenant à se faire entendre par nos autorités pour l’améliorer ».

Patrick DELMÉE

(1) En 2012-2013, la CPU a concerné les options mécanicien/ne et technicien/ne automobile, esthéticien/ne. Certaines écoles (comme l’ELCE) se sont engagées dans la mise en œuvre à la rentrée 2011. Les autres ont un délai pour s’y préparer. En 2012-2013, la ministre de l'Enseignement obligatoire a ajouté l'option coiffeur/euse.
http://www.cpu.cfwb.behttps://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/37553_000.pdf

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